Les Autrichiens éliront le 25 avril prochain un nouveau président, dont le rôle est surtout honorifique et moral. Barbara Rosenkranz, 51 ans, mère de dix enfants, dirigeante du parti populiste d'extrême droite FPÖ, sera la seule candidate opposée au chef de l'Etat sortant, le social-démocrate Heinz Fischer.
Si elle n'est créditée que de 15 à 20% des voix dans les sondages, ses prises de position font craindre une nouvelle dégradation de l'image de l'Autriche à l'étranger.
Barbara Rosenkranz, dont le mari est un ancien fondateur du parti néo-nazi NPD, conteste au nom de «la liberté d'expression» les articles du Verbotsgesetz qui répriment «de simples opinions». Elle considère que la négation de l'Holocauste par un député de son parti relevait uniquement de cette «liberté d'expression». Sa candidature a suscité un tir de barrage allant du Parti social-démocrate (SPÖ), au pouvoir en alliance avec les démocrates-chrétiens (ÖVP), à la communauté juive, en passant par l'Eglise catholique.
Le parti d'extrême-droite embarrassé
Parmi ses soutiens initiaux et dans son propre parti, on assiste même à un rétro-pédalage: lors d'une conférence de presse convoquée en catastrophe le 5 mars, le président du FPÖ, Heinz-Christian Strache, a estimé que Barbara Rosenkranz «aurait pu mieux choisir ses mots» et qu'il était «hors de question de toucher au Verbotsgesetz». Le patron du quotidien populaire Kronen Zeitung, Hans Dichand, après avoir appelé à voter pour elle, a exigé d'elle «une claire condamnation du nazisme et de l'Holocauste» sous peine d'être «disqualifiée».
Barbara Rosenkranz s'est vue contrainte lundi de faire une déclaration sous serment devant la presse, à Vienne, dans laquelle elle assure «condamner les crimes du national-socialisme» et «rejeter son idéologie». Elle avait pourtant été lancée par Heinz-Christian Strache dans la bataille présidentielle précisément parce qu'elle est une figure de l'aile la plus conservatrice du FPÖ, farouchement anti-immigrés et anti-européenne.
Alors que ses dix enfants portent tous des prénoms germaniques - tels Mechthild, Hildrun, Arne ou Sonnhild - son image d'avocate des valeurs traditionnelles de la famille a pris un coup après la révélation qu'elle avait quitté l'église et qu'aucun de ses enfants n'avait été baptisé.
Le parisien - 08.03.10
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Chaque année au mois de juin, elle organise dans son jardin une "fête du solstice" à connotation païenne où des orateurs encouragent à "préserver notre peuple grâce à des familles saines, fortes et nombreuses". Un ancien dirigeant du FPÖ, Ewald Stadler, y a fait jadis scandale en critiquant "l'idéologie officielle" selon laquelle les Autrichiens ont été, en 1945, "soi-disant libérés du fascisme et de la tyrannie".
Le mari de Mme Rosenkranz, Horst, est connu pour ses liens avec la mouvance néonazie. Veillant sur le foyer depuis que son épouse, après quinze années de pause maternelle, s'est lancée à plein temps dans la politique, il édite la revue Fakten, toujours prête à dénoncer "les Turcs, les Tchétchènes, les Asiatiques, les Tziganes et les nègres" ou "les poncifs éculés des prétendus crimes de la Wehrmacht et des horreurs des camps".
Avec cette aura sulfureuse, Barbara Rosenkranz pourra-t-elle mordre au-delà des 20 % à 22 % que le FPÖ recueille régulièrement dans les sondages ? Sa candidature a fait débat au sein de son propre parti, le chef du FPÖ, Heinz Christian Strache, doutant de son impact sur les franges jeunes de l'électorat. Mais elle a été imposée par un leader d'opinion influent entre tous : Hans Dichand. Le tout-puissant patron du tabloïd Kronen Zeitung, lu par près de la moitié de la population, a fait l'éloge de la "courageuse mère" de famille nombreuse. N'est-elle pas la seule députée fédérale à avoir refusé le traité européen de Lisbonne, contre lequel le Kronen Zeitung avait mené, en 2008, une campagne acharnée ?
A ce jour, elle est aussi l'unique adversaire du chef de l'Etat sortant, le social-démocrate Heinz Fischer, les démocrates-chrétiens du Parti du peuple (ÖVP, droite) et les Verts ayant renoncé à présenter des candidats : elle aura beau jeu de disqualifier M. Fischer, assuré d'une confortable victoire, comme l'homme du système établi.
Sa critique du féminisme et de la théorie du "genre", qu'elle a résumée dans un pamphlet sous-titré "Vers des êtres humains asexués", trouve un écho dans les milieux conservateurs, tout comme son refus de faire passer les droits des femmes "avant le bien-être des enfants".
L'archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, a beau affirmer que Mme Rosenkranz "n'est pas éligible" pour les chrétiens, à cause de ses ambiguïtés sur le nazisme, et l'ÖVP révéler qu'aucun de ses dix enfants n'a été baptisé, la "courageuse mère" s'apprête à sillonner le pays, armée de sa bannière xénophobe et antieuropéenne.
Le Monde - 08.04.10
Commentaires
Voilà une dangereuse dictateuse en puissance : elle n’a pas baptisé ses enfants ! Même son évêque en a peur !
Mais une fois de plus on n’est pas déçu par l’immonde et le pharisien dont les bafouilles suintent de haine anti-autrichienne et anti-européenne.
Cher abad, Barbara Rosenkranz a du cran(z)! Elle est païenne, comme l'étaient les Grecs, les Romains, les Germains! C'est son droit. On voit que c'est une excellente mère, en tous les cas.
Ils ne sont pas très catholiques non plus, ces deux torchons! Qu'est-ce qui leur prend?
Mère de 10 enfants ! C'est la réponse à Boumedienne .Pour réussir ,il faut prendre aux musulmans l'art de la Taquiya . Donner des signes mais pas plus . Sinon l'artillerie se déchaine contre vous .
Le monde et le parisien, deux références incontournables pour nous mettre de bonne humeur de bon matin. Et qui plus est, subventionnés par les impôts prélevés sur nos revenus comme il va être question ces prochaines semaines.
souhaitons lui bon courage et bonne chance pour cette élection!salutations.
Elle a l'air sympa ; Bärbel wir unterstützen dich !