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Les terroristes à l'origine des attaques meurtrières dans le métro seront "anéantis", a averti le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
"Le bilan est passé à 38" morts, a déclaré à l'AFP une porte-parole du ministère des Situations d'urgence.
Le nombre de blessés s'élève à 64, a-t-elle précisé.
Le bilan de 38 morts ne tient pas compte des deux femmes kamikazes responsables des explosions, a-t-on précisé au ministère.
La première explosion a eu lieu dans une rame qui se trouvait dans la station Loubianka, située à quelques centaines de mètres du Kremlin, vers 8h locales (4h GMT). La deuxième s'est produite à la station Park Koultoury, également au centre-ville, environ une demi-heure plus tard.
"Je suis sûr que les services de police et de la justice vont tout faire pour que les criminels soient retrouvés et châtiés", a déclaré Vladimir Poutine cité par l'agence Interfax. "Les terroristes seront anéantis", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a interrompu un déplacement dans la ville de Krasnoïarsk en Sibérie pour revenir à Moscou, a annoncé son son porte-parole, Dmitri Peskov. Les attentats auraient été perpétrés par "des groupes terroristes" qui seraient liés à la région du Caucase du Nord.
"A Park Koultoury, selon les données préliminaires, il s'agissait d'une femme kamikaze. Selon les fragments du corps en train d'être examinés, l'explosif était placé au niveau de la ceinture. La situation est la même à Loubianka", a déclaré le porte-parole du comité d'enquête du Parquet russe, Vladimir Markine.
"Les gens hurlaient"
Des images des caméras de surveillance, diffusées sur internet, ont montré des corps inanimés allongés dans l'entrée de la station Loubianka, où les victimes étaient prises en charge par des équipes d'urgentistes.
"Les gens hurlaient", a déclaré un témoin à la station Park Koultouri. "En deux minutes, la fumée a tout envahi". Certains blessés ont été évacués par hélicoptère vers les services d'urgence des hôpitaux, d'autres étaient conduits vers les ambulances alignées à l'extérieur des stations. Le lycée français de Moscou se situe non loin de la station Loubianka, mais il ne semble pas y avoir de victime française selon l'ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty. "Pour l'instant, autant qu'on puisse dire, il n'y a pas de victime française. On fait des vérifications au lycée, dans quelques sièges de firmes", a dit le diplomate sur i>Télé.
A la recherche de deux complices
Selon une source au sein des services de sécurité, citée par l'agence Interfax, un avis de recherche a été lancé contre deux femmes qui auraient accompagné les kamikazes jusqu'au métro.
"Après avoir regardé les vidéos des caméras, des indices ont été recueillis sur deux femmes qui ont accompagné les kamikazes jusqu'à l'entrée du métro. Elles sont recherchées", a déclaré cette source. Un impressionnant dispositif a été déployé près des stations pour venir en aide aux victimes, un hélicoptère s'est notamment posé près de la station Lioubianka. La situation a provoqué des embouteillages monstres et des scènes de panique, de nombreuses personnes ayant été victimes de crises de nerfs. Les autres lignes du métro fonctionnent.
Un groupe lié au Caucase du Nord
La lutte contre le terrorisme va continuer "jusqu'au bout" en Russie, a déclaré le président Dimitri Medvedev, qui a ordonné de renforcer la sécurité dans les transports à travers le pays après les attentats. "La politique de la répression de la terreur et de la lutte contre le terrorisme va se poursuivre. Nous allons poursuivre les opérations contre les terroristes sans compromis et jusqu'au bout", a déclaré Dimitri Medvedev lors d'une réunion d'urgence, cité par les agences russes.
Le président russe a également ordonné le renforcement de la sécurité dans les transports à travers le pays.
Les autorités russes ont ouvert une enquête pour "terrorisme", a indiqué le comité d'enquête du parquet dans un communiqué. Les bâtiments abritant le quartier général du FSB, les services de renseignement russes, se trouvent juste au-dessus de la station Loubianka.
"Pour l'instant, nous n'avons reçu aucun appel de revendication", a déclaré le porte-parole du comité d'enquête du Parquet russe, Vladimir Markine. "Selon la version préliminaire, les attentats ont été commis par des groupes terroristes liés à la région du Caucase du Nord. Nous privilégions cette version", a toutefois déclaré le chef du FSB, Alexandre Bortnikov.
La communauté internationale solidaire de la Russie
A l'étranger, les réactions de soutien à la Russie se sont multipliées. Nicolas Sarkozy a fait savoir, dans un communiqué, qu'il "condamne avec la plus grande vigueur les deux odieux attentats qui se sont produits ce matin à Moscou" et "assure" la "Russie de l'entière solidarité de la France face à cet acte lâche et ignoble". "Nous souhaitons que tout soit mis en oeuvre pour que les auteurs de tels actes barbares soient arrêtés et amenés à répondre de leurs actes devant la justice", a déclaré d'autre part le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, également dans un communiqué.
Le président américain Barack Obama a aussi condamné les attentats, les qualifiant "d'actes atroces". "Le peuple américain est solidaire du peuple russe pour s'opposer à l'extrémisme violent et aux attentats terroristes ignobles qui montrent un tel mépris de la vie humaine", a-t-il réagi dans un communiqué. La police de New York a réagi en annonçant un renforcement des mesures de sécurité dans le métro de la mégapole. Le lieutenant John Grimpel, porte-parole de la police new-yorkaise, a indiqué que New York n'était pour le moment sous le coup d'aucune menace particulière et que ces mesures étaient uniquement prises par "précaution".
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé sa "consternation" et a envoyé un télégramme au président russe pour exprimer ses condoléances.
Le président polonais Lech Kaczynski a condamné "avec la plus grande fermeté ces actes de barbarie".
"Au nom de l'Otan, je condamne avec force les attaques terroristes survenues aujourd'hui à Moscou", a également déclaré le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen dans un communiqué. "Rien ne peut justifier de telles attaques contre des civils innocents", a-t-il ajouté.
"Je condamne totalement ce qui s'est passé. Au nom du Parlement européen, je tiens à exprimer notre ferme engagement dans la lutte contre le terrorisme. Terrorisme et attaques délibérées contre des civils ne peuvent jamais être justifiés", a affirmé le président polonais du Parlement de l'UE Jerzy Buzek dans un communiqué.
Le dernier attentat dans le métro de Moscou en août 2004
Ces attentats interviennent alors que les forces de l'ordre ont multiplié ces derniers mois les opérations d'envergure dans le Caucase du Nord pour y traquer les rebelles. Plusieurs de leurs leaders ont été abattus ces dernières semaines.
La capitale russe a été touchée ces dix dernières années par une série d"explosions mortelles revendiquées par des militants de la cause tchéchène, mais devenues moins fréquentes ces derniers temps. Le dernier attentat dans le métro de Moscou s'est produit le 31 août 2004 devant l'entrée de la station Rijskaïa, faisant dix morts et plus d'une quarantaine de blessés. L'explosif avait été actionné par une femme kamikaze. Le 6 février 2004, une explosion dans une rame à l'heure de pointe avait fait 40 morts et 134 blessés, entre les stations Avtozavodskaïa et Paveletskaïa.
- Deux numéros d'urgence ont été mis en place : 007-495- 622-14-30 et 007-495-624-34-40.
(Nouvelobs.com avec agences) - 29 mars 2010
Commentaires
Je me demande qui peuvent être les commanditaires de ces attentats ! Je ne crois pas que ce soit l’ETA, malgré le nabot qui voit l’ETA partout. L’Iran ? Non plus ! Alors qui ? Cherchons ! Cherchons !
Cher abad, mais qui peut se servir de l'islam contre la Russie? J'ai bien une petite idée, mais...