CASTEL GANDOLFO — Les prêtres doivent être "des messagers de la victoire sur le mal", a indiqué lundi le pape Benoît XVI, suscitant de nombreux applaudissements des centaines de fidèles réunis à Castel Gandolfo, près de Rome, pour la prière du Regina Caeli.
Le pape a insisté sur l'importance du rôle des prêtres alors que l'Eglise catholique est secouée depuis des semaines par des révélations d'abus pédophiles dans le clergé en Europe et aux Etats-Unis.
"Comme tous les baptisés nous recevons pour mission d'être des anges, des messagers du Christ" mais "les prêtres, ministres du Christ en sont chargés de manière spéciale", a souligné Benoît XVI, vêtu d'une simple redingote blanche en contraste avec les vêtements très solennels endossés pendant les fêtes de Pâques.
Etre "messagers du Christ" signifie répandre la nouvelle de sa "résurrection", célébrée le jour de Pâques dans la tradition catholique, et donc "être messagers de la victoire sur le mal et sur la mort".
Benoît XVI semblait tranquille et plus reposé après l'éprouvante semaine de Pâques, la plus importante fête pour les catholiques ternie cette année par la crise des scandales pédophiles qui ont même éclaboussé leur chef, accusé d'avoir couvert ces abus quand il était chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Après avoir récité le "regina caeli", prière consacrée à la vierge qui remplace l'angelus pendant la période de Pâques, il a salué en six langues (français, anglais, allemand, espagnol, polonais, italien) les fidèles rassemblés dans la cour intérieure du palais pontifical de Castel Gandolfo.
Comme pendant toute la semaine pascale, le pape n'a pas abordé les scandales de pédophilie, mais dans son salut en espagnol il a estimé que "la présence amoureuse (du Christ, NDLR) accompagne l'Eglise sur son chemin et la soutient au milieu des difficultés".
Plus proche physiquement du public que lorsqu'il récite l'angelus à Saint-Pierre, il a été littéralement acclamé.
Plusieurs groupes de fidèles brandissaient des pancartes avec des messages de soutien. "Sainteté nous sommes à tes côtés", disait l'une d'elle écrite en italien et portée par des soeurs.
Souriant, le pape s'est écarté de son texte au moment où il évoquait "le lundi de l'Ange" pour lancer en italien: "le soleil va peut-être sortir un peu plus tard, et de toute façon la joie est dans nos coeurs car le Christ est ressuscité".
AFP - 5 avril 2010