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En Irak, la chute de Saddam Hussein a privé d'avenir les étudiants en hébreu

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Etudiantes irakiennes

BAGDAD — Coiffée d'un joli foulard rose, Marwa chante en hébreu "J'ai de l'amour en moi" de la star israélienne Sarit Hadad sous les applaudissements de ses camarades de l'université de Bagdad, dans un pays où il ne reste plus de juifs et qui est officiellement en guerre avec Israël.

Voir début mai des élèves chanter et réciter des poèmes dans la langue de l'ennemi à l'occasion de la première fête du département de langue hébraïque depuis sa création en 1971 est un spectacle saisissant d'autant que depuis la chute de Saddam Hussein ces études n'offrent plus de débouchés.

"J'étais attirée par l'anglais mais comme je n'ai pas obtenu d'assez bonnes notes au baccalauréat je me suis retrouvée à apprendre l'hébreu. Mes parents sont déçus mais moi j'en ai pris mon parti et je parle cette langue", confie Marwa Abdel Karim, 21 ans, qui a trouvé sur internet la chanson d'amour qu'elle a interprétée.

Aucun des 150 étudiants du département n'a choisi d'étudier l'hébreu. Si les meilleurs élèves peuvent s'inscrire en anglais, français ou allemand, les cancres sont contraints d'opter pour le persan, l'hébreu ou le kurde.

"Quand je dis que j'étudie l'hébreu, mes amis se moquent de moi mais après ma licence j'espère poursuivre mes études à Amman puis enseigner à l'université de Bagdad", dit-elle.

A l'époque de Saddam Hussein, qui vouait une haine à l'Etat hébreu et dont les missiles Scud avaient été lancés sur Tel-Aviv en 1991, l'avenir des élèves du département était toute tracée: les services de renseignement.

Aujourd'hui pourtant, ce n'est plus l'espionnage israélien qui obsède les responsables de la sécurité irakiens, mais le terrorisme.

"Avant, beaucoup de professeurs et la totalité des élèves travaillaient pour la sûreté nationale mais aujourd'hui les choses ont changé. Nous sommes plus libres, mais les débouchés sont minces", assure Souad Karim, chef du département d'hébreu.

"Mes études terminées, je frapperai à toutes les portes: le renseignement, les Affaires étrangères et les journaux qui cherchent des traducteurs", confie Ahmad Saadoun, 22 ans.

Dans un sketch plein d'humour, il répond à un camarade qui lui demande à quoi servent ses études: "A rien, mais au moins pendant quatre ans je fréquente de jolies filles".

Ils apprennent la grammaire, la littérature, des chansons et la Bible mais aucun n'a rencontré un juif. "Je n'en ai jamais vu. J'utilise internet pour communiquer avec eux mais aucun ne me répond", explique Ahmad.

Il n'en reste plus dans ce pays où ils ont vécu plus de deux mille ans. La quasi-totalité est partie à la création d'Israël. En 1951, 120.000 Juifs, soit 96% de la communauté d'Irak, avaient émigré vers l'Etat hébreu. Les derniers ont suivi après l'invasion de 2003.

Pour mettre du baume sur le coeur des élèves, le doyen de la faculté de langues, le professeur Talib al-Qoraishi, titulaire d'un doctorat d'hébreu, assure que c'est un sacré atout.

"Beaucoup d'entre vous pensent que c'est une perte de temps, mais sachez qu'à travers le monde, ceux qui parlent cette langue occupent des positions très importantes", assure cet homme de 57 ans.

Les 30 enseignants sont musulmans ou chrétiens et dans la bibliothèque les livres en hébreu sont dans un piteux état faute d'avoir été renouvelés. Il est interdit, selon M. Qoraishi, de s'adresser directement à Israël pour obtenir des manuels et passer par des intermédiaires est onéreux.

Il rêve de créer un "Musée de la culture juive d'Irak" et insiste pour récupérer les milliers de livres hébraïques retrouvés par l'armée américaine en 2003 dans les caves des services de renseignement de Saddam Hussein et qui sont aujourd'hui entreposés aux Etats-Unis.

AFP. 12/05/10

Commentaires

  • Comme à son habitude, l’AFP nous offre un brûlot de propagande d’anthologie. Mais elle se coupe, prise à ses propres mensonges. Elle voudrait nous faire croire que les services de renseignements de l’Irak qui est « un pays où il ne reste plus de juifs et qui est officiellement en guerre avec Israël » n’emploie plus de spécialiste de l’hébreu , la langue de l’Israël. Par contre, du temps de Saddam Hussein, qui n’était pas en guerre avec l’Israël, tous les étudiants en hebreu étaient recrutés (de force ? elle n’ose pas le dire, mais incite à le penser) par ces services de renseignements. Non, AFP, tous les français ne sont des débiles profonds comme vous le croyez !

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