La récente initiative de José Maria Aznar, de créer un nouveau groupe de pression, qui s’ajoutera à tant d’autres, et qui est constitué de sionistes avérés, ne manque pas de surprendre, non par sa réalité même que par la publicité qu’il en donne dans le Times de Londres daté du 17 juin. Une telle initiative, pour peu qu’elle soit utile à la cause israélienne, qui bénéficie de tant de soutiens, officieux ou officiels, n’est sans doute pas étrangère à des considérations n’ayant peut-être pas un lien direct avec l’actualité, et dépendant éventuellement de l’état des forces politiques d’une Péninsule ibérique, où le premier ministre en exercice, Zapatero, connaît quelque difficulté due à la crise. Il est toujours bon de se rappeler au bon souvenir de ceux qui dirigent réellement l’Europe.
Quoi qu’il en soit, les arguments que l’ex gouverneur atlantiste de la zone castillane de l’Euramérique sonnent faux. Ils sont fondés sur un mauvais constat, sur un diagnostic erroné, et sur des prévisions faussées.
D’abord, considérer Israël comme un bastion avancé de l’Occident, et singulièrement de l’Europe, paraît bien téméraire. Aznar argue, pour étayer son point de vue, du régime politique, la démocratie, adopté par l’Etat sioniste. L’Afrique du Sud était aussi une démocratie pour les Afrikaners, une démocratie qui définissait qui était ou n’était pas citoyen, comme le faisait Athènes dans l’Antiquité. L’Etat israélien se veut juif, c’est-à-dire défini par une appartenance ethnique. Pourquoi alors avoir traité la première nation différemment qu’Israël, dont on ne souligne jamais le caractère pour le moins discriminatoire ?
D’autre part, Aznar invoque une décision de l’ONU à l’origine de la création de l’Etat d’Israël. Soit. Mais la résolution prévoyait aussi la création d’un Etat arabe. Pourquoi ne pas le rappeler ? Et qu’en a-t-il été de toutes les résolutions votées par le Conseil de sécurité, depuis 60 ans, qui enjoignaient à l’Etat hébreux de revenir à la raison ?
Aux dires d’Aznar, l’Europe lâcherait Israël, et l’Amérique lui emboiterait le pas. Franchement, avec la meilleure volonté possible, on ne voit pas ce qui lui permet d’assurer cette énormité. Ce ne sont pas les timides velléités de la France et de la Grande Bretagne pour créer une commission d’enquête au sujet de l’inqualifiable acte de piraterie dont se sont rendues coupables les forces spéciales sionistes qui peuvent nous convaincre. Elles ressemblent trop à une opération de diversion, d’ailleurs balayée avec mépris par un Israël sûr de lui. En attendant, les projets qui visent à l’intégrer à l’OCDE, à l’Europe politique même, vont bon train et ne s’embarrassent pas de considérations humanitaires.
L’alibi du complexe de Massada, de la forteresse assiégée, fait aussi long feu. Aznar aurait dû se demander pourquoi les voisins d’un Etat colonialiste, belliqueux, conquérant, agressif lui en veulent tant. Croirait-il qu’une vieille civilisation comme l’était celle des Arabes, avant d’être corrompue par ses élites, accepte de se laisser humilier éternellement ? Les assassinats d’enfants palestiniens, si l’on tient vraiment à comptabiliser les morts, valent tout autant les victimes civiles du côté opposé. A moins qu’Aznar ne les considère que comme des morts de seconde catégorie ?
Et qui manipule qui ? Allez dire à un Européen qu’il faudrait mourir pour Jérusalem. Cela nous rappelle quelque chose. Mais le temps des croisades est révolu, nous n’en sommes pas à vouloir convertir la terre entières. Et pourtant, on le croirait. Mais évidemment, si la croix est portée par les fanatiques évangélistes, il n’est plus de même pour des masses européennes revenues de ces enfantillages sanglants. Peut-être Monsieur Aznar… Il se peut plutôt que ce soit Israël qui instrumentalise l’Europe à ses fins. Cette dernière ne vient-elle pas de décider des mesures envers l’Iran plus sévères que celles qui avaient été convenues au Conseil de sécurité de l’ONU ?
On se demande pour autant pourquoi l’Iran n’aurait pas le droit, au même titre que les Etats-Unis en Amérique centrale, ou que la France en Afrique, d’avoir sa zone d’influence. Israël ne contrôle-t-il pas l’Egypte, et d’autres puissances musulmanes du Proche Orient ? En la matière, il n’est guère de patron pour en juger, sinon la force. Que l’on se pare de la notion de justice n’est qu’un fard propagandiste. La vérité est qu’Israël est perçu par l’immensité de la rue arabe, et même par ses gouvernants qui la trahissent, comme un furoncle.
Qu’Aznar finalement invoque les valeurs judéo-chrétiennes pour justifier une hypothétique parenté avec l’entité sioniste a de quoi faire rire. Peut-être pas, en revanche, ceux de nos soldats qui meurent en Afghanistan pour défendre les intérêts américains et israéliens… Il se trouve en tout cas que l’Eglise, à mesure qu’elle se mondialise, qu’elle se déracine du terreau européen, qu’elle se protestantise, semble se souvenir qu’elle vient du judaïsme. Pour notre part, nous avons toujours vu en elle une forme, certes juive à l’origine, mais qui s’est moulée, adaptée tant bien que mal au fond archaïque européen, gréco-romain en grande partie, mais aussi celte, germanique, et même protohistorique. L’adoption de l’image comme medium en est une illustration spectaculaire, avec une vision qui prenait en compte la trifonctionnalité indoeuropéenne. Aussi la problématique n’est-elle pas de conditionner la politique extérieure (et intérieure) européenne par son attitude par rapport à Israël, mais de revenir à sa source, à une indépendance que ses élites bradent actuellement, d’imposer enfin une diplomatie qui soit réellement garante de son intérêt.
Il se peut même que la liberté de l’Europe se mesure à la distance qu’elle prend (et prendra) avec l’Etat juif.
Il est clair alors qu’Aznar est un mauvais Européen.
Quoi qu’il en soit, les arguments que l’ex gouverneur atlantiste de la zone castillane de l’Euramérique sonnent faux. Ils sont fondés sur un mauvais constat, sur un diagnostic erroné, et sur des prévisions faussées.
D’abord, considérer Israël comme un bastion avancé de l’Occident, et singulièrement de l’Europe, paraît bien téméraire. Aznar argue, pour étayer son point de vue, du régime politique, la démocratie, adopté par l’Etat sioniste. L’Afrique du Sud était aussi une démocratie pour les Afrikaners, une démocratie qui définissait qui était ou n’était pas citoyen, comme le faisait Athènes dans l’Antiquité. L’Etat israélien se veut juif, c’est-à-dire défini par une appartenance ethnique. Pourquoi alors avoir traité la première nation différemment qu’Israël, dont on ne souligne jamais le caractère pour le moins discriminatoire ?
D’autre part, Aznar invoque une décision de l’ONU à l’origine de la création de l’Etat d’Israël. Soit. Mais la résolution prévoyait aussi la création d’un Etat arabe. Pourquoi ne pas le rappeler ? Et qu’en a-t-il été de toutes les résolutions votées par le Conseil de sécurité, depuis 60 ans, qui enjoignaient à l’Etat hébreux de revenir à la raison ?
Aux dires d’Aznar, l’Europe lâcherait Israël, et l’Amérique lui emboiterait le pas. Franchement, avec la meilleure volonté possible, on ne voit pas ce qui lui permet d’assurer cette énormité. Ce ne sont pas les timides velléités de la France et de la Grande Bretagne pour créer une commission d’enquête au sujet de l’inqualifiable acte de piraterie dont se sont rendues coupables les forces spéciales sionistes qui peuvent nous convaincre. Elles ressemblent trop à une opération de diversion, d’ailleurs balayée avec mépris par un Israël sûr de lui. En attendant, les projets qui visent à l’intégrer à l’OCDE, à l’Europe politique même, vont bon train et ne s’embarrassent pas de considérations humanitaires.
L’alibi du complexe de Massada, de la forteresse assiégée, fait aussi long feu. Aznar aurait dû se demander pourquoi les voisins d’un Etat colonialiste, belliqueux, conquérant, agressif lui en veulent tant. Croirait-il qu’une vieille civilisation comme l’était celle des Arabes, avant d’être corrompue par ses élites, accepte de se laisser humilier éternellement ? Les assassinats d’enfants palestiniens, si l’on tient vraiment à comptabiliser les morts, valent tout autant les victimes civiles du côté opposé. A moins qu’Aznar ne les considère que comme des morts de seconde catégorie ?
Et qui manipule qui ? Allez dire à un Européen qu’il faudrait mourir pour Jérusalem. Cela nous rappelle quelque chose. Mais le temps des croisades est révolu, nous n’en sommes pas à vouloir convertir la terre entières. Et pourtant, on le croirait. Mais évidemment, si la croix est portée par les fanatiques évangélistes, il n’est plus de même pour des masses européennes revenues de ces enfantillages sanglants. Peut-être Monsieur Aznar… Il se peut plutôt que ce soit Israël qui instrumentalise l’Europe à ses fins. Cette dernière ne vient-elle pas de décider des mesures envers l’Iran plus sévères que celles qui avaient été convenues au Conseil de sécurité de l’ONU ?
On se demande pour autant pourquoi l’Iran n’aurait pas le droit, au même titre que les Etats-Unis en Amérique centrale, ou que la France en Afrique, d’avoir sa zone d’influence. Israël ne contrôle-t-il pas l’Egypte, et d’autres puissances musulmanes du Proche Orient ? En la matière, il n’est guère de patron pour en juger, sinon la force. Que l’on se pare de la notion de justice n’est qu’un fard propagandiste. La vérité est qu’Israël est perçu par l’immensité de la rue arabe, et même par ses gouvernants qui la trahissent, comme un furoncle.
Qu’Aznar finalement invoque les valeurs judéo-chrétiennes pour justifier une hypothétique parenté avec l’entité sioniste a de quoi faire rire. Peut-être pas, en revanche, ceux de nos soldats qui meurent en Afghanistan pour défendre les intérêts américains et israéliens… Il se trouve en tout cas que l’Eglise, à mesure qu’elle se mondialise, qu’elle se déracine du terreau européen, qu’elle se protestantise, semble se souvenir qu’elle vient du judaïsme. Pour notre part, nous avons toujours vu en elle une forme, certes juive à l’origine, mais qui s’est moulée, adaptée tant bien que mal au fond archaïque européen, gréco-romain en grande partie, mais aussi celte, germanique, et même protohistorique. L’adoption de l’image comme medium en est une illustration spectaculaire, avec une vision qui prenait en compte la trifonctionnalité indoeuropéenne. Aussi la problématique n’est-elle pas de conditionner la politique extérieure (et intérieure) européenne par son attitude par rapport à Israël, mais de revenir à sa source, à une indépendance que ses élites bradent actuellement, d’imposer enfin une diplomatie qui soit réellement garante de son intérêt.
Il se peut même que la liberté de l’Europe se mesure à la distance qu’elle prend (et prendra) avec l’Etat juif.
Il est clair alors qu’Aznar est un mauvais Européen.
Claude Bourrinet
VOXNR - 22.06.10