Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Claire T., la femme qui en sait trop

 

A ce stade des procédures, Claire T., ancienne comptable des Bettencourt, a été entendue par la police judiciaire seulement comme témoin. Elle n'est pas mise en examen. C'est pourquoi nous avons respecté son choix de ne pas vouloir voir son nom complet cité. Son avocat, Me Antoine Gillot, assure qu'elle est consciente de la gravité des accusations qu'elle porte et qu'elle est prête, en cas de nouvelle audition par les enquêteurs, à les confirmer. (MEDIAPART)

 

Comptable de Liliane Bettencourt et de la société Clymène, qui gère la fortune de la milliardaire, Claire T., louée par ceux qui ont travaillé avec elle pour sa rigueur, est devenue, à son corps défendant, la femme qui en sait trop. Les policiers de la sous-direction des affaires économiques et financières de la préfecture de police de Paris, qui agissent dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre à la suite de la révélation des enregistrements pirates réalisés au domicile de l'héritière de L'Oréal, ne s'y sont pas trompés.

Lundi 5 juillet, ils ont une nouvelle fois interrogé (elle avait déjà été placée en garde à vue à la mi-juin) cette femme au caractère bien trempé. Après l'avoir questionnée toute la matinée au siège de la police financière, dans le XIIIe arrondissement de Paris, ils ont décidé de la réinterroger, à son domicile cette fois, en fin d'après-midi, sur instruction expresse du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, qui estimait qu'elle avait sans doute encore des choses à dire. L'intuition du magistrat était bonne.

Devant la PJ, elle a relaté une scène mettant en cause Eric Woerth et, à travers lui, le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, en 2007. A Mediapart, elle en a raconté beaucoup plus...

 

Au départ, les enquêteurs souhaitaient surtout savoir ce que sont devenus trois “carnets de caisse”, ces cahiers dans lesquels Claire T. consignait méticuleusement, année après année, les retraits d'espèces qu'elle réalisait, à la demande de Liliane et André Bettencourt (décédé en novembre 2007). Elle les a tenus entre le mois de mai 1995, date de son embauche par le couple, et le mois de novembre 2008, lorsqu'elle a été licenciée, moyennant une indemnité de 400.000 euros.

Claire T. est, de fait, détentrice de très lourds secrets, qu'elle a confiés à Mediapart, juste après son audition, lundi soir. C'est un témoignage accusatoire, qu'elle reconnaît volontiers ne pas pouvoir étayer de preuves matérielles définitives et qui devra être soumis par les enquêteurs à un méticuleux travail de recoupements et de vérifications. Claire T. s'explique sur sa décision de parler à la police et à un journal: « J'en ai marre de voir tous ces gens ne pas assumer leurs responsabilités, raconter n'importe quoi. Il est temps de dire ce qu'il s'est passé. Et puis, après tout, moi je n'ai rien à me reprocher. »

Si elle est furieuse, c'est d'abord parce qu'elle est visée par une plainte pour « vol » – objet de sa convocation par la police judiciaire – déposée par l'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman, qui l'accuse notamment de ne pas avoir restitué, au moment de son départ, divers documents comptables.

MEDIAPART - 06 juillet 2010

Commentaires

  • Cette femme risque sa vie !
    Quel panier de crabes !
    TOUS POURRIS !

  • Cher abad, comme le dit aussi Matthieu, cette comptable risque sa vie!
    Aussi faut-il qu'elle parle, qu'elle dise tout ce qu'elle sait. C'est sa meilleure protection, à mon sens.

    Son avocat lui aurait conseillé de se mettre au vert.
    Il a raison.

Les commentaires sont fermés.