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"Bon... La police est là. Ils attendent les démonteurs avec les grues et les camions..." 5 heures, vendredi matin. Roger Alliot, propriétaire du carrousel situé près de la Tour Eiffel laisse un message sur notre répondeur. Le ton est las, désespéré. Comme prévu, quoique un peu plus tôt, les autorités sont là, prêtes à démonter son installation, visée par une procédure d'expulsion. Quelques heures plus tard, la Ville de Paris annonce le démantèlement du manège. Un manège mythique qui vingt-cinq ans durant, aura fait tourner des milliers de têtes sous le nez de la Dame de fer.
Jeudi, ce forain de 77 ans expliquait combien cela le rendait "malade" d'imaginer ses chevaux de bois partir un à un. "J'ai dû envoyer ma petite-fille de 24 ans à la campagne... Ici, elle pétait les plombs". Son manège, il était parti, dans les années 1970, l'acheter au fin fond de l'Espagne. Un vrai carrousel à l'ancienne avec ses chevaux de bois, qui montent et qui descendent, donnant l'impression de galoper. Un manège qui transforme les enfants en cavaliers de contes de fées, les grands en gamins de 8 ans. "C'est l'un des rares à posséder 36 chevaux", précisait fièrement Roger Alliot.
"C'est une histoire d'argent"
En 1986, le carrousel s'installe près de la Tour Eiffel ; très exactement à 140 mètres du monument le plus visité au monde. A l'époque, le forain ne dispose que d'une autorisation ponctuelle et provisoire. Elle est prolongée jusqu'en 1987. Ensuite, rien. Le forain s'acquitte chaque année d'un droit de place. Le montant : 50.000 euros. "J'ai toujours réglé mes redevances, je n'ai jamais eu de problèmes ni avec la police, ni avec les parcs et jardins, ni avec la mairie", insiste Roger Alliot. Il affirme demander depuis 1986 à être régularisé. "On n'a jamais voulu légaliser mon emplacement", dit-il. Malgré tout, le manège demeure sans souci, jusqu'en 2001 quand Paris change de maire. Dans un communiqué publié vendredi, la Ville rappelle qu'une décision du tribunal administratif de Paris du 24 mai 2006 "a prononcé l'expulsion du manège", un jugement confirmé en appel en 2007 et que le propriétaire a "ignoré". D'autres procédures ont dû alors être engagées.
La veille, à l'AFP, la Ville expliquait avoir "souhaité mettre de l'ordre dans le secteur des petits marchands qui en fait sont de gros marchands", Roger Alliot ayant, selon elle, l'un des emplacements "les plus rémunérateurs de Paris", avec des chiffres en haute saison touristique atteignant "plus de 10.000 euros par jour". La Ville lance un appel à candidatures, celle de Roger Alliot n'est pas retenue. La redevance du nouvel exploitant "est très supérieure aux 50.000 euros par an" versés par ce dernier, précise la mairie. "C'est une histoire d'argent", accuse Roger Alliot. Et de dénoncer le fait qu'un autre forain très connu à Paris, qui "monte d'autorité" ses manèges comme ceux des Tuileries, "a tellement la puissance de l'argent qu'on le légalise ensuite". D'après lui, c'est ce même forain, qui "comme par hasard" devrait installer l'un de ses manèges à sa place. La mairie précise avoir choisi "après l'étude de plusieurs dossiers", un nouvel exploitant pour le site dont le futur manège devra répondre à de "hautes exigences environnementales".
S'il ne comptait pas se battre physiquement contre ce démontage, Roger Alliot ne va pas se laisser faire. D'un ton mystérieux, il racontait ainsi, jeudi toujours, qu'en guise de représailles, il dévoilera le nom d'une dame qui, en 2007 lui a proposé de régulariser sa situation en échange de 200.000 euros. Affirmant, elle, avoir subi des accusations de "magouilles" et de "tentatives de racket", la Ville de Paris comptait, elle, déposer plainte pour diffamation contre le forain. "Que la mairie dépose plainte. Nous attendons sans crainte et sans déplaisir cette procédure", a réagi l'avocat de Roger Alliot, Me Portejoie. "Ça fait huit ans de guérilla procédurale et ça continue", a-t-il ajouté en précisant que de son côté "une série de procédures" était encore en cours, pour se plaindre notamment du choix d'un nouvel exploitant. L'avocat s'est aussi étonné de la "précipitation" soudaine de la Ville pour faire exécuter une décision de justice remontant à plusieurs années.
"C'est une histoire d'argent"
En 1986, le carrousel s'installe près de la Tour Eiffel ; très exactement à 140 mètres du monument le plus visité au monde. A l'époque, le forain ne dispose que d'une autorisation ponctuelle et provisoire. Elle est prolongée jusqu'en 1987. Ensuite, rien. Le forain s'acquitte chaque année d'un droit de place. Le montant : 50.000 euros. "J'ai toujours réglé mes redevances, je n'ai jamais eu de problèmes ni avec la police, ni avec les parcs et jardins, ni avec la mairie", insiste Roger Alliot. Il affirme demander depuis 1986 à être régularisé. "On n'a jamais voulu légaliser mon emplacement", dit-il. Malgré tout, le manège demeure sans souci, jusqu'en 2001 quand Paris change de maire. Dans un communiqué publié vendredi, la Ville rappelle qu'une décision du tribunal administratif de Paris du 24 mai 2006 "a prononcé l'expulsion du manège", un jugement confirmé en appel en 2007 et que le propriétaire a "ignoré". D'autres procédures ont dû alors être engagées.
La veille, à l'AFP, la Ville expliquait avoir "souhaité mettre de l'ordre dans le secteur des petits marchands qui en fait sont de gros marchands", Roger Alliot ayant, selon elle, l'un des emplacements "les plus rémunérateurs de Paris", avec des chiffres en haute saison touristique atteignant "plus de 10.000 euros par jour". La Ville lance un appel à candidatures, celle de Roger Alliot n'est pas retenue. La redevance du nouvel exploitant "est très supérieure aux 50.000 euros par an" versés par ce dernier, précise la mairie. "C'est une histoire d'argent", accuse Roger Alliot. Et de dénoncer le fait qu'un autre forain très connu à Paris, qui "monte d'autorité" ses manèges comme ceux des Tuileries, "a tellement la puissance de l'argent qu'on le légalise ensuite". D'après lui, c'est ce même forain, qui "comme par hasard" devrait installer l'un de ses manèges à sa place. La mairie précise avoir choisi "après l'étude de plusieurs dossiers", un nouvel exploitant pour le site dont le futur manège devra répondre à de "hautes exigences environnementales".
S'il ne comptait pas se battre physiquement contre ce démontage, Roger Alliot ne va pas se laisser faire. D'un ton mystérieux, il racontait ainsi, jeudi toujours, qu'en guise de représailles, il dévoilera le nom d'une dame qui, en 2007 lui a proposé de régulariser sa situation en échange de 200.000 euros. Affirmant, elle, avoir subi des accusations de "magouilles" et de "tentatives de racket", la Ville de Paris comptait, elle, déposer plainte pour diffamation contre le forain. "Que la mairie dépose plainte. Nous attendons sans crainte et sans déplaisir cette procédure", a réagi l'avocat de Roger Alliot, Me Portejoie. "Ça fait huit ans de guérilla procédurale et ça continue", a-t-il ajouté en précisant que de son côté "une série de procédures" était encore en cours, pour se plaindre notamment du choix d'un nouvel exploitant. L'avocat s'est aussi étonné de la "précipitation" soudaine de la Ville pour faire exécuter une décision de justice remontant à plusieurs années.
TF1 News - 30/07/10
Commentaires
"hautes exigences environnementales". : c’est vrai et notre-dame-de-la-mairie-de-paris a raison de se débarrasser de ces chevaux de bois ! Tout le monde sait que les chevaux de bois pètent du méthane qui est un gaz à effet de serre très dangereux pour la planète !
Cher abad, ce s... va faire pleurer ce vieux forain de 77 ans, qui ne faisait que donner du plaisir et du rêve aux enfants! C'est scandaleux! Cet article m'a rendue très triste. Comment peut-on être aussi méchant? Les vieilles tantes sont méchantes, on le disait, mais c'est exact.