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Russie: le feu s'approche de la région de Tchernobyl

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Des dépôts de munitions ont été évacués dans les environs de Moscou. Une région irradiée au moment de l'explosion de Tchernobyl est également sous surveillance, notamment française.

L'inquiétude n'en finit plus de grandir en Russie, où les températures particulièrement élevées cet été favorisent les incendies qui ont déjà fait 50 morts et détruits 2000 maisons. Jeudi, c'est autour de dépôts de munitions et d'un site nucléaire que l'attention s'est cristallisée.

Menacés par le feu, particulièrement actif dans l'ouest du pays, des dépôts de munitions d'artillerie et de missiles situés à 70 km au sud-ouest de Moscou ont ainsi été transférés «vers un endroit sûr», a déclaré un porte-parole du ministère russe de la Défense. Dmitri Medvedev avait ordonné la veille de renforcer la protection des sites stratégiques après l'incendie d'une base logistique militaire près de la capitale qui aurait détruit quelque 200 avions, selon des médias russes.

 

L'IRSN reste vigilant

 

L'aggravation de la situation dans le sud-ouest du pays fait aussi craindre que les incendies n'atteignent une région dont le sol et les végétaux ont été irradiés lors de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. «Si un incendie s'y déclarait, des substances radioactives pourraient s'envoler avec la fumée et une nouvelle zone polluée apparaîtrait», a averti le ministre des Situations d'urgence Sergueï Choïgou, précisant que la zone était «surveillée attentivement».

La France est elle aussi en état de vigilance face à cette possibilité. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a annoncé jeudi qu'il allait mesurer avec une «attention toute particulière» les particules qui pourraient atteindre l'Hexagone à la suite des incendies. L'institut précise dans un communiqué qu'il «pourra disposer dans quelques semaines des résultats de mesure» en cours, et assure qu'il les présentera « dès qu'ils seront disponibles». «En tout état de cause, les niveaux d'activité susceptibles d'être observés en France à la suite de tels phénomènes ne sont pas de nature à provoquer une inquiétude d'ordre sanitaire», précise toutefois l'IRSN.

La situation semblait en revanche «stabilisée» aux environs du centre nucléaire de Sarov (région de Nijni Novgorod, à 500 km à l'est de Moscou), d'où les autorités ont affirmé mercredi avoir évacué les matières fissiles et explosives.

 

Les exportations de blé interdites

 

Le bilan des pertes humaines est passé jeudi de 48 à 50 morts après la découverte d'un corps dans une maison calcinée dans la région de Nijni Novgorod et le décès d'une autre victime dans un hôpital de la région de Voronej (500 km au sud-est).

En raison de la sécheresse qui entraîne une énorme perte pour les récoltes, le premier ministre Vladimir Poutine a par ailleurs interdit les exportations de céréales jusqu'à la fin de l'année. La Russie est le troisième exportateur mondial de céréales, et les difficultés de son agriculture ont déjà contribué à une flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux.

De son côté, le maire de Moscou, Iouri Loujkov, a chargé le gouvernement régional de renforcer les mesures de sécurité anti-feu, après plusieurs incendies importants, et un feu de forêt dans un vaste parc de la capitale.

Au total 162.000 personnes sont mobilisées pour combattre les 600 feux qui embrasent le pays. Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi que les autorités françaises «se tenaient prêtes à répondre à toute demande d'assistance», selon un communiqué de l'Elysée. La France dispose d'avions bombardiers d'eau, tout comme l'Italie qui a déjà dépêché deux Canadair en Russie.

Le Figaro - 06/08/10

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