"Il faut sortir de ce blocage qui n'est bon pour personne", a déclaré Alain Juppé, après avoir reçu une délégation des gens du voyage à la mi-journée en mairie.
Après le blocage d'un imposant pont de la rocade bordelaise dimanche et une nuit sans solution, l'ancien Premier ministre a interrompu ses vacances pour tenter de trouver un terrain pour ces 250 caravanes et véhicules qui bloquaient toujours des voies de la zone commerciale Bordeaux-Lac, mais en fin de journée ses propositions ont été rejetées en bloc.
"Je leur ai réaffirmé ma volonté de dialogue et pas de confrontation à condition que les lois soient respectées", a ajouté M. Juppé, mais "le dialogue ce n'est pas la jungle", a-t-il insisté, jugeant "l'intrusion inacceptable".
Il a réitéré son refus de les laisser s'installer sur la plaine des sports, où ils ont tenté de pénétrer en force dimanche lors de brèves échauffourées avec les forces de l'ordre. Le maire a invoqué leur installation "les années précédentes, sans demande préalable en laissant des dégradations".
Alain Juppé leur a fait deux propositions: s'installer sur un vaste parking d'asphalte équipé en eau et électricité à leurs frais, ou sur une prairie de 2 hectares viabilisée qui peut accueillir 200 caravanes, à proximité de la zone de Bordeaux-Lac.
Les gens du voyage refusent la solution du parking car il est "en goudron où il fait 40 degrés l'été et qu'il est très mal fréquenté", selon Jean Avrillas, porte-parole du convoi.
Après une visite sur place en délégation, James Dubois, président de l'association de la vie du voyage (LVDV) a qualifié l'aire de deux hectares d'"infecte" et d'"insalubre", la jugeant aussi "beaucoup trop petite".
Les gens du voyage avaient repéré un terrain mais "il n'a ni eau, ni électricité et il est classé en zone Natura 2000, il paraît donc hors de question de laisser y installer des caravanes", indique-t-on à la mairie.
"Les solutions proposées ne leur conviennent pas, on va être un peu dans l'impasse", a-t-on ajouté de même source.
Un recours en référé a été déposé par les gens du voyage devant le tribunal administratif, pour "qu'on nous délivre un espace qui remplacera les aires de grand passage qui sont défaillantes", a précisé à l'AFP leur avocat Me Pierre Blazy, selon lequel l'affaire sera plaidée mercredi matin.
En traversant la ville, un cortège de 200 personnes des gens du voyage avaient déployé drapeaux tricolores et banderole proclamant la devise Liberté, Egalité, Fraternité.
"On est Français, on n'est pas des roms", a protesté Mandy Callevaert.
Ils se présentent comme des "commerçants de père en fils", vendant maroquinerie, bibelots, lingerie ou rempaillant les chaises sur les marchés et les foires. "On n'est pas des voleurs, là, ils nous empêchent de travailler", a lancé Lorenza Boucher. "On demande une tolérance qui existe depuis le moyen-âge. Pourquoi en 2010 on nous empêche de voyager? Nous, le voyage c'est notre vie, c'est notre commerce".
AFP. 16/08/10
Commentaires
puisque cette communauté ne veut pas ou ne pas sédentariser , autant leur créer des emplacements mais non gratuits!!sinon ç,est un probléme sans fin!! salutations.
Ils commencent sérieusement à me pomper l'ozone, ces jean du voyage!
Rempailleur, bibelots, mais de qui smoke t'on? Il y en avait un, ce matin, qui arpentait la rue, en faisant du porte à porte, pour proposer ses services de peintre en bâtiment.
Franchement, vous embaucheriez un type qui fait du porte à porte, pour peindre votre maison? Avec un drôle d'accent? Vous en connaissez beaucoup des personnes qui ont fait rempaillé leurs chaises, dans votre entourage?
En pleine crise économique, voilà qu'ils se mettent à travailler, alors qu'il 'y a pas assez de travail pour les français. Oui, je sais, ils sont aussi français que vous et moi.