Carapace de tortue
Jusqu'à présent les chercheurs soupçonnaient l'existence de festins avant la période du néolithique, qui a débuté il y a environ 11.500 ans, mais n'en avaient aucune preuve, relève Natalie Munro de l'Université du Connecticut (nord-est des Etats-Unis), principal auteur de cette étude parue dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 30 août.
"Cette découverte représente la première preuve solide confirmant l'hypothèse selon laquelle les festins de groupe existaient déjà et peut-être assez fréquemment au début de la période de transition avec le début de l'agriculture", ajoute-t-elle.
Le terme "néolithique" signifie l'âge de la pierre nouvelle, ou pierre polie, qui succède à l'âge de la pierre ancienne ou paléolithique.
Le néolithique, qui s'achève vers 3.500 ans avant JC, est la période durant laquelle les humains sont passés de l'état de prédateurs à celui d'agriculteurs et de bergers.
Les carapaces de tortues et les ossements des autres animaux portaient des marques indiquant qu'ils avaient été dépecés et cuits pour la consommation humaine.
Une fosse a été creusée dans le cadre d'un rituel de sépulture humaine et l'autre dans celui d'un festin, selon ces chercheurs.
Dans la première, les carapaces de tortues étaient disposées dessous, autour et au-dessus des restes d'une vieille femme enterrée apparemment selon des rites, ce qui laisse penser que le festin était organisé à l'occasion de ces funérailles.
La viande qui provenait des tortues seules pourrait avoir nourri environ 35 personnes, ont calculé les auteurs de l'étude, tout en notant que davantage de convives ont pu participer à ce festin.
"Nous ne savons pas exactement combien de personnes ont participé à ce festin en particulier ou la participation moyenne à ce type de réunion puisqu'on ignore quelle était la quantité de viande disponible dans la caverne", explique Natalie Munro, ajoutant qu'il s'agit "d'une estimation minimum" du nombre de convives basé sur les ossements présents.
Une des principales raisons pour lesquelles les humains ont commencé à festoyer et un peu plus tard à cultiver et à élever leur propres sources d'alimentation s'explique par l'accroissement accéléré de la population et les changements dans les ressources disponibles, notent ces chercheurs.
AFP. 30/08/10