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Un documentaire sur les banlieues déprogrammé par Arte

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http://www.dailymotion.com/video/xen17f_la-cite-du-male-de-cathy-sanchez-e_news

Décision rare, Arte a décidé de ne pas diffuser un reportage sur les relations hommes-femmes dans les cités. L'une des personnes qui a travaillé sur le document craignait d'être victime des représailles.

Les relations entre filles et garçons dans les cités de banlieue restent un sujet sensible, comme Arte en a fait l'expérience mardi soir. La chaîne franco-allemande a dû déprogrammer, au dernier moment, La cité du mâle de Cathy Sanchez. Une des personnes ayant travaillé sur le documentaire a craint des représailles. La chaîne et la production ont donc préféré suspendre la diffusion. La Cité du Mâle retournait à Vitry-sur-Seine, où en 2002 la jeune Sohane, 17 ans, est morte brûlée vive dans un local à poubelle. La réalisatrice voulait voir comment les rapports hommes-femmes avaient évolué depuis.

 

Des extraits du documentaire dévoilés par Rue 89 suggéraient que la situation ne s'était pas améliorée et que la conduite des jeunes femmes était dans cette cité toujours examinée à la loupe par la gente masculine. Rachid, 25 ans, un des jeunes interrogé par Cathy Sanchez, expliquait notamment : «Je vois ma sœur (de 28 ans, ndlr) avec des mecs, je la menotte chez moi. J'lui mets la boule à zéro, c'est la famille, tu salis le nom…C'est pas bon».

 

Arte n'abdique pas

 

Quelques heures avant la diffusion de La cité du mâle mardi soir dans le cadre de la soirée Thema «Femmes pourquoi tant de haine ?», la production a été contactée par la fixeuse (la personne qui défriche le terrain avant et pendant le reportage, qui peut aider par exemple à trouver des témoins, ndlr) de Cathy Sanchez. Elle était sous le coup de la panique. «On va rester flou mais c'est une personne qui nous a aidé à travailler. Elle craignait, elle et sa famille, de pouvoir être victimes de représailles si le documentaire passait», a expliqué au figaro.fr Daniel Leconte, producteur du documentaire. «Nous avons d'abord cherché à faire le tri dans ce qu'elle nous disait. Sachant que toutes les personnes avaient accepté d'apparaître dans le film et signé les autorisations nécessaires, j'avais du mal à comprendre. Mais tout cela était impossible à vérifier si vite», a confié Daniel Leconte à Rue 89.

En accord avec Daniel Leconte, Arte, qui a aussi été appelée par la fixeuse, a choisi de le déprogrammer. «On ne pouvait pas montrer le documentaire sans vérifier si quelqu'un est en danger», souligne-t-on à Arte. «On ne peut pas faire courir le risque à une femme et ses enfants d'être agressés voire plus», approuvait Daniel Leconte, mercredi matin, sur RTL, «D'un autre côté, ça leur donne raison, ça les rend plus forts, ils s'imaginent qu'ils peuvent faire régner leur loi dans un pays démocratique».

Pour autant cette déprogrammation n'équivaut pas à une annulation. Arte comme Daniel Leconte espèrent pouvoir diffuser le documentaire une fois toutes les précautions nécessaires prises. Comme par exemple montrer une version légèrement modifiée. «Normalement ce type d'alerte arrive plus tôt, avant la diffusion», remarque-t-on. «A ce moment là, des passages peuvent être coupés et les visages de témoins floutés, s'ils s'estiment en danger», rappelle la chaîne franco-allemande.

Le Figaro - 01/09/10

 

01/09/10

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