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Vladimir Poutine défend sa façon de gouverner

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Pour le premier ministre russe, «le meilleur indicateur de résultat est le sentiment populaire». 

De notre envoyé spécial à Moscou et Sotchi

Vladimir Poutine n'a pas d'états d'âme. Il est convaincu que sa façon de gouverner est la bonne. «Les gens veulent que leurs dirigeants résolvent les problèmes ; ils ne se préoccupent pas de la méthode», a-t-il dit lundi aux membres du club de Valdaï, qui, chaque année depuis 2004, réunit des spécialistes de la Russie venus de Moscou et de l'étranger.

Dans un ancien sanatorium transformé en hôtel de luxe, le premier ministre apparaissait très détendu, après un parcours de plusieurs milliers de kilomètres à travers le pays au volant d'une Lada jaune. «Le meilleur indicateur de résultat est dans le sentiment populaire», a poursuivi Vladimir Poutine, en relevant que la natalité s'était remise à croître et la mortalité à baisser pour la première fois depuis la chute du communisme. «Le socialisme a versé du poison dans l'âme russe, mais chaque Russe croit de nouveau dans son pays. C'est une source de stabilité».

Vladimir Poutine a refusé de préciser ses intentions quant à une candidature éventuelle à la présidentielle de 2012, rappelant néanmoins l'exemple de Franklin Delano Roosevelt, qui avait effectué quatre mandats successifs lorsque cela était encore permis par la Constitution américaine. «Ni moi ni Medvedev ne ferons jamais rien de contraire à la loi fondamentale», a-t-il dit, avant de souligner que le moment n'était pas encore venu de se déclarer. La loi russe l'avait empêché, en 2008, de briguer un troisième mandat consécutif, mais l'autorise à se représenter au terme de la présidence de Dmitri Medvedev.

 

«Rattraper le temps perdu» 

 

Le premier ministre a d'ailleurs insisté sur son entente parfaite avec le président, suggérant que la décision serait prise d'un commun accord. Il a appuyé les positions de Dmitri Medvedev, notamment sur la «modernisation» du pays.

Ce mot d'ordre de la politique étrangère et économique du pays fut lancé par Medvedev il y a un an. L'objectif pour le pays est de s'aligner sur les grandes économies mondiales en cessant de dépendre aussi largement de l'exploitation de ses ressources naturelles. Beaucoup s'interrogent pourtant sur la capacité du pays à conduire une modernisation décrétée en haut lieu et qui serait imposée à la société. La centralisation économique à laquelle Vladimir Poutine a procédé pour reprendre le contrôle du pays après les désordres de l'époque Eltsine peut être un levier dans des secteurs comme celui de l'énergie ou de la grande industrie, mais permettra-t-elle à l'innovation de se propager à l'ensemble de l'économie ? La question est loin d'avoir été tranchée. Elle sert d'arrière-plan à la rivalité que l'on prête au président, résolument modernisateur, et au premier ministre, réputé proche des intérêts des grands groupes de l'énergie et de l'industrie.

En diplomatie, l'ambiguïté se dissipe. Un haut responsable de la politique étrangère du Kremlin a ainsi accueilli les membres du club Valdaï en soulignant que l'attitude de la Russie dans le monde était dictée avant tout par sa volonté de se moderniser et de tirer les bénéfices de la mondialisation. «Dans le débat euro-atlantique, nous avons aujourd'hui l'opportunité historique, a-t-il dit, de rattraper le temps perdu après la guerre froide.»

Avec une croissance attendue de l'ordre de 4,5 à 5 % cette année, la Russie s'est très bien sortie de la crise. Elle aborde avec une plus grande sérénité ses relations avec le reste du monde et entend les rééquilibrer.

Vladimir Poutine s'est dit confiant sur le «reset», la «remise en route», des relations engagé avec l'Administration Obama. «Je suis sûr qu'Obama est sincère quand il parle de nouvelles relations avec la Russie. Nous avons la même vision des choses», a-t-il dit. Interrogé sur son style personnel de gouvernement, Poutine s'est comparé au président, dressant un parallèle entre sa gestion des incendies du mois d'août et celle de la marée noire dans le golfe du Mexique par Barack Obama.

Le Figaro - 07/09/10

Commentaires

  • «le meilleur indicateur de résultat est le sentiment populaire» : merci, monsieur Poutine de nous rappeler cette vérité première, qui est le fondement de la véritable démocratie. Elle est bien sûr aux antipodes du mondialisme qui ne cherche qu’à annihiler tout sentiment populaire, au profit d’une petite caste qui s’arroge tous les pouvoirs et qui méprise et hait le peuple.

  • Cher abad: Poutine, jamais décevant, qui rend l'espoir! Ah, si nous pouvions l'avoir comme président!
    Il SAIT gouverner!

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