Des élèves musulmans au collège privé catholique de Saint-Mauront à Marseille
Le nombre d'élèves de confession musulmane est en hausse dans ces établissements privés, où ils se retrouvent même parfois en majorité. L'enseignement catholique distribue à ses enseignants un manuel de «bonne conduite».
Dans un lycée catholique, un groupe d'élèves de Terminale refuse d'aller à la piscine pendant le Ramadan sous prétexte qu'ils risquent d'avaler de l'eau. Invoquant une raison d'ordre médical, leurs parents réclament une dispense d'activités sportives. Malaise du côté du corps enseignant : ces activités donnent lieu à une évaluation qui compte pour l'obtention du baccalauréat. Autre lieu, autre scène : une école primaire catholique accueille plus de 200 élèves. Parmi eux, environ 70% sont de confession musulmane. Or, le chef d'établissement décide d'installer une crèche dans le hall pendant l'Avent. Un parent musulman exige alors le retrait de celle-ci, «un musulman ne pouvant pas entendre que Jésus est Fils de Dieu.»
Les écoles catholiques ne savent pas toujours quelle attitude adopter face à l'islam. Et ce d'autant qu'elles y sont de plus en plus confrontées avec un nombre d'élèves musulmans en hausse ces dernières années. Ils sont même devenus majoritaires dans certaines écoles, notamment à Villeurbanne (Rhône), Marseille ou Mantes-la-Jolie (Yvelines). Un phénomène récent sur lequel a décidé de se pencher le Secrétariat général de l'enseignement catholique (SGEC) en partenariat avec le Service pour les relations avec l'islam (SRI) de la Conférence des évêques. Pendant deux ans, des chefs d'établissements et des experts ont ainsi planché sur cette question. Résultat : un dossier intitulé «Musulmans en école catholique» et chargé d'apporter des conseils pratiques et des outils théoriques aux enseignants. La direction de l'enseignement catholique le diffuse depuis la rentrée auprès de ses équipes éducatives.
«Rester ouvert sans se renier»
Quelles raisons poussent aujourd'hui certains parents musulmans à se tourner vers les écoles catholiques ? La loi, déjà. Elle les y autorise depuis 1959, au motif qu'aucun établissement catholique sous contrat ne peut refuser un élève à cause de sa religion. «Ils pensent aussi que dans ce type d'établissement, au moins, on parlera de Dieu aux jeunes. D'autres y voit également une formation de bon niveau pour leurs enfants», explique Pierre Robitaille, l'animateur du groupe de travail sur les «Musulmans en école catholique» pour la SGEC. Parmi les cinquante premiers lycées du Palmarès Figaro 2010 figurent en effet 80% d'établissements privés, alors même que ceux-ci ne représentent que 20% de l'effectif général. Sans compter que le privé est un bon moyen de contourner la loi de 2004 sur les signes religieux à l'école puisque celle-ci ne s'applique qu'au public.
Dans le dossier, seize fiches pratiques sont donc mises à disposition des enseignants pour leur permettre de mieux appréhender la religion musulmane et d'en comprendre les mécanismes : «Vocabulaire islamique élémentaire», «Fêtes et évènements en Islam», «Place traditionnelle de la femme en société musulmane» ou encore «Le voile islamique». En plus, le rapport aborde quatorze cas concrets déjà rencontrés dans des écoles et y apporte des «pistes de réflexion et d'action».
Car le défi de l'enseignement catholique ici est bien de parvenir à rester ouvert à tous sans pour autant se renier. «La foi doit s'exprimer, mais on ne cherche pas pour autant à faire du prosélytisme, prévient Pierre Robitaille. Attention toutefois, si l'ouverture aux autres compte, les enseignants doivent aussi être prudents afin d'éviter que certaines situations ne deviennent ingérables». En témoigne ce geste d'une directrice qui a proposé à des lycéens musulmans une salle pour prier, afin qu'ils évitent de se faire mouiller par la pluie dans la cour de l'école. Ils l'ont transformée en salle de prière et y invitent parfois des personnes extérieures à l'établissement pour prier avec eux. Depuis, la directrice ne parvient plus à utiliser cette pièce pour d'autres activités.
«L'idée est que les élèves d'autres confessions religieuses pratiquent plutôt leur religion à l'extérieur de l'école, avec des exceptions pour les internats. Dans ces derniers, on peut mettre des salles polyvalentes à la disposition des jeunes, mais elles ne doivent pas se transformer en salle dédiée à la prière, souligne l'animateur du groupe de travail sur «Les Musulmans à l'école». Nous avons une mission d'Eglise. Nous ne sommes pas un self des religions !»
Le Figaro - 05/10/10
Commentaires
rester ouvert sans se renier ,je leur souhaite bien du plaisir à ces gentils catholiques !!
le mieux qu,ils ont à faire est de débaptiser ,et s,appeler collége privé musulman !!
pas de prosélytisme , ou est alors leur soi-disant Foi!!
on peut le dire , la messe est dite!!
salutations.
Il ne faut pas accepter des écoles carpettes.
Une école Catholique doit le rester, y aurait-il compensation dans le sens inverse ? Certes Non!
Si la présence de la Crèche gêne un musulman, alors qu'il rentre chez lui là-bas et fasse ce qui lui plaira.
En France la loi est notre affaire, pas celles des envahisseurs.
D'autre part , si les étrangers sont plus nombreux que les Français dans ces écoles, c'est qu'il y a un problème quelque part, et dans ce cas, où devront aller les parents de Français pour scolariser sainement leurs enfants ?
C'est la quadrature du cercle.
«Les élèves musulmans envahissent les écoles privées catholiques» : je pense que, à la grande satisfaction de nos curés et de leurs évêques (à quelques exceptions près), ils vont pouvoir enlever les croix et les vierges pour les remplacer par des croissants et des mains de fatma. Il ne leur restera plus qu’à ânonner le Saint Coran à la place du catéchisme. La substitution de population avance à la vitesse GRAND V en France !
Cher abad, en effet!
A Marseille, on pourrait dire "la grande mosquée dans la mairie!
C'est une véritable honte, nous nous faisons marcher dessus dans l'aveuglement général.
@ nicolas: il y a des responsables à cet état de choses, qui est voulu.
Chefs d'établissement et "experts" ont planché pendant DEUX ans sur cette question ! On croit rêver ! Et avec quels subsides ? Ceux des élèves musulmans j'espère ...
Et que dit Benoit XVI à ses évêques français ? de retirer la crèche dans l'école catholique s'il s'y trouve un musulman ? On aimerait l'entendre s'exprimer sur ce sujet qui est un comble.
Il faudrait également que les chrétiens en général demandent le retrait des sapins de Noel puisqu'ils sont issus de rites païens !