Chaque jour, elle peut se retrouver nez-à-nez avec son agresseur. Charlotte, jeune femme de 25 ans vit dans l'angoisse. Et pour cause, l'homme reconnu coupable de l'avoir agressée sexuellement vit dans le même immeuble qu'elle, à Asnières, dans les Hauts-de-Seine. Seulement un étage plus haut sur un total de quatre niveaux...
Retour sur les faits. Novembre 2008. Charlotte rentre chez elle. Il est 21 heures. Un homme est derrière elle, semblant la suivre. Elle ne s'inquiète pas, il "présente bien" et elle n'est qu'à 100 mètres de chez elle. Subitement, il se jette sur elle et se met à la caresser sur tout le bas du corps. Il porte des gants en cuir. Charlotte ne le voit que quelques secondes à la lumière d'un réverbère, de profil. Le lendemain, elle porte plainte mais la police ne parvient pas à identifier son agresseur. Quelques mois plus tard, Charlotte recroise plusieurs fois cet homme au regard insistant. Est-ce lui ? La jeune femme se pose des questions. Et puis elle le voit, encore et encore. Sa démarche, ses épaules voûtées, son attitude nerveuse, son regard insistant... Plus de doute, c'est bien lui.
"Depuis, il ne s'est rien passé..."
La police l'interpelle. Ce n'est autre que le voisin d'immeuble de Charlotte. Il reconnaît les faits. Cet homme de 34 ans a déjà été condamné à trois ans de prison dont un ferme pour des faits d'agressions sexuelles dans le métro. C'était en mars 2009 lors d'un procès auquel TF1 News assistait. (Lire : "Il mettait sa main sous les jupes des filles : 3 ans de prison".) Le 30 septembre 2010, jugé en comparution immédiate, il écope cette fois de quatre mois de prison avec sursis, l'agression de Charlotte ayant été commise avant sa première condamnation. Le tribunal ne retient aucune mesure d'éloignement. "La juge m'a expliqué cette décision en me disant : 'écoutez, ça fait deux ans que c'est arrivé et depuis, il ne s'est rien passé..., raconte Charlotte. J'étais effondrée". Elle s'arrête puis reprend : "J'ai l'impression que c'est moi que la justice a condamné, que mon drame n'a pas été pris en compte, que je n'ai pas été reconnue en tant que victime". En colère, le père de Charlotte l'est aussi. "J'ai été évacué lorsque j'ai demandé à la présidente si elle aurait pris la même décision pour sa propre fille", raconte-t-il à TF1 News.
Vendredi soir dernier, le parquet a finalement fait appel du jugement. En attendant un nouveau procès qui n'aura pas lieu avant des mois, Charlotte, jeune assistante marketing, est condamnée à vivre à deux pas de l'homme qui l'a agressée. "Quand vient l'heure de rentrer chez moi, j'ai des crises d'angoisses, nous dit-elle. Je reste le plus longtemps possible au travail pour repousser le moment où je serai dans la rue. Près de chez moi. Près de chez lui.", explique-t-elle. Ce week-end, elle l'a encore croisé. C'était dans la rue, il ne l'a pas vue.
LCI - 12/10/10
Commentaires
Un homme Djeune en somme et sans identité, s'il avait été d'un certain parti politique persécuté, il serait en taule pour longtemps, avec fiche signalétique parfaite.
Si cette jeune fille continue à se plaindre, il va lui arriver les mêmes bricoles qu’à Galinier : c’est elle qui sera jetée en prison pour ne pas s’être laissée violée.
@ abad: pauvre Charlotte qui vit dans la peur de ce récidiviste violeur! Elle vit dans la peur chaque jour à cause d'une justice infecte, qui a éjecté son père du tribunal!
C'est donc à elle de changer d'appartement! Pas à ce pervers! (en liberté totale...)
C'est vraiment l'illustration de l'inversion des valeurs!
Et ce cas ne doit pas être le seul! Elle, elle a eu le courage de parler!