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La messe a débuté peu après 13H00 (10H00 GMT) en l'église chaldéenne Saint-Joseph, non loin de la cathédrale Sayidat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel secours), où s'est déroulé le carnage qui a suscité une vague d'indignation en Irak et à l'étranger.
"Ils étaient venus à l'église pour prier Dieu et pour faire leur devoir religieux, mais la main du Diable est entrée en ce lieu de culte pour tuer", a déclaré dans son sermon le plus haut dignitaire chrétien irakien, le cardinal Emmanuel III Delly, chef de l'église chaldéenne.
Seuls sept cercueils étaient rassemblés dans l'édifice au début de l'office, mais celui-ci a été plusieurs fois interrompu par l'entrée de huit autres, applaudis par les 700 personnes massées dans une église ornée de nombreuses couronnes de fleur.
Les prières, destinées à l'ensemble des victimes de cette attaque, l'une des plus meurtrières contre la communauté chrétienne en Irak, étaient couvertes par les gémissements et les pleurs des proches en deuil.
"Nous n'avons pas peur de la mort et des menaces", a lancé le cardinal, alors que de nombreux chrétiens ont confié depuis dimanche vouloir quitter l'Irak. "Nous sommes les fils de ce pays et resterons en Irak main dans la main avec nos frères musulmans pour glorifier le nom de l'Irak".
L'ensemble des confessions, des ethnies et des partis politiques étaient représentés dans l'église.
Le gouvernement irakien a de son côté annoncé mardi que des sanctions seraient prises contre les responsables de la sécurité du quartier de Bagdad où a eu lieu l'attaque.
"Le gouvernement va soigner les blessés, indemniser les familles de victimes et financera immédiatement la réparation de l'église", a indiqué en outre dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, Ali al-Dabbagh.
Avant la messe, une procession avait accompagné les cercueils des deux prêtres tués dimanche -le père Wassim Sabih, 27 ans, et le père Thaher Saadallah Boutros, 32 ans- jusqu'à l'église Saint Joseph.
Selon des rescapés, un commando lourdement armé a pris d'assaut la cathédrale dimanche, veille de Toussaint, peu après le début de la messe.
"Taher était en train de prier et de lire un passage de la Bible quand les hommes armés sont arrivés", a indiqué l'oncle du prêtre, Salem Ablahad Boutros, rapportant le récit de survivants.
"Il a dit: "tuez-moi mais laissez les fidèles en paix", a ajouté ce menuisier de 48 ans.
Témoin de la scène, un jeune homme de 24 ans qui s'est présenté sous le nom de Steven, a raconté la suite: "les hommes armés lui ont dit "convertis-toi à l'islam car de toutes façons tu vas mourir" et lui ont tiré une balle dans la tête".
Les deux prêtres ainsi que le frère de l'un d'eux ont été enterrés dans le cimetière attenant à l'église Notre-Dame.
Avant de les mettre en terre, les familles ont d'abord porté les cercueils dans l'église où deux jours plus tôt ils avaient trouvé la mort.
Mardi, le plus influent dignitaire chiite irakien, l'ayatollah Ali Sistani, a joint sa voix à la vague de condamnations que cette attaque a déclenchée en Irak comme à l'étranger.
Cette attaque risque de pousser un peu plus vers l'exil les membres de la communauté chrétienne, passée de 800.000 fidèles à 500.000 depuis 2003.
AFP. 02/11/10
Commentaires
le sort des derniers chrétiens dans ce pays n,est pas enviable!!
méme si de s,expartier peut-étre un choix douloureux , cela reste une question de survie pour cette petite communauté!!
le silence des bien-pensants continue!!
salutations.