"Le nom de Dieu doit de nouveau retentir joyeusement sous les cieux de l'Europe", a exhorté le pape pendant la messe qu'il célébrait samedi dans la ville de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (nord-ouest de l'Espagne).
"L'Europe des sciences et des technologies, l'Europe de la civilisation et de la culture doit parallèlement être ouverte à la transcendance et à la fraternité avec les autres continents", a estimé le pape.
Selon Benoît XVI, les racines et traditions chrétiennes sont "à l'origine des grandes créations philosophiques et littéraires, culturelles et sociales de l'Europe".
"C'est une tragédie qu'en Europe, surtout au 19ème siècle, se soit affirmée et diffusée la conviction que Dieu est l'adversaire de l'homme et l'ennemi de sa liberté", a déclaré le pape dans son homélie.
Benoît XVI a estimé que les idées défendues par les anti-cléricaux et les athées étaient "une tentative de noircir la véritable foi biblique".
"Quelle est la contribution spécifique et fondamentale de l'Eglise à cette Europe qui a parcouru pendant le demi-siècle récent une route l'ayant menée à de nouveaux projets et de nouvelles configurations ?", a-t-il demandé. "L'apport de l'Eglise catholique est centré sur une réalité aussi simple et décisive que celle-ci: Dieu existe et c'est lui qui nous a donné la vie", a-t-il estimé.
Il s'est adressé aux jeunes pour leur demander "de renoncer à un mode de pensée égoïste et de court terme comme souvent on vous le propose".
Le pape s'est ému récemment d'un risque de "déchristianisation" du continent européen.
Il a créé en octobre le conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, un ministère chargé justement d'enrayer la baisse de la pratique et le risque de disparition du christianisme en Europe.
Auparavant, à son arrivée à l'aéroport et devant le prince des Asturies Felipe et son épouse Letizia, le pape avait appelé à "donner une nouvelle vigueur aux racines chrétiennes" de l'Espagne et de toute l'Europe, reprenant les termes employés en 1982 par son prédécesseur Jean Paul II, lors d'un long périple en Espagne.
L'Espagne et l'Europe "ne doivent pas se préoccuper seulement des nécessités matérielles des hommes mais aussi de leurs besoins moraux et sociaux, spirituels et religieux", avait souligné le pape.
AFP. 06/11/10