Christian Jacob - (Cliquez sur la photo)
Le député ex-RPR était opposé au second tour au radical (ex-UDF) Jean Léonetti. L'élection de ce proche de Jean-François Copé constitue une victoire personnelle pour le nouveau secrétaire général de l'UMP.
Jean-François Copé patron de l'UMP, Christian Jacob à la tête du groupe majoritaire à l'Assemblée. Les ex-RPR chiraquiens reviennent en force dans le paysage politique de la droite. L'Elysée et Matignon auraient pourtant vu d'un bon oeil l'élection du radical Jean Léonetti à la tête du groupe UMP à l'Assemblée, afin de ménager les centristes, sous-représentés dans le nouveau gouvernement. Mais les députés de la majorité en ont voulu autrement.
Mardi, ils ont voté massivement pour Christian Jacob, élu de Seine-et-Marne et proche de Jean-François Copé. A cinq voix près, l'ex-RPR a même frôlé l'élection au premier tour, recueillant 151 voix contre 84 pour Jean Léonetti. Après les retraits du gaulliste Hervé Gaymard (47 voix) et du libéral Nicolas Forissier (28 voix), Christian Jacob s'est finalement imposé au second tour par 182 voix contre 109.
Un message de confiance à Copé
Juste avant le scrutin, Nicolas Sarkozy avait affiché sa neutralité. «Il faut laisser faire les parlementaires. Surtout, il ne faut pas s'en mêler!», avait-il déclaré mardi matin lors du petit-déjeuner de la majorité à l'Elysée, selon un participant. Mais la semaine dernière, au cours d'une rencontre avec les députés de la majorité, le chef de l'Etat avait prévenu: «Si nous ne faisons que jouer l'arithmétique de nos anciennes formations, cela veut dire que l'on n'a rien compris à l'UMP». C'est pourtant le raisonnement que les parlementaires semblent avoir privilégié. Outre l'équation personnelle de Christian Jacob, apprécié sur tous les bancs de l'Assemblée, l'arithmétique plaidait en sa faveur: le groupe UMP compte en effet environ 200 députés issus des rangs du RPR. La quasi-totalité de ces parlementaires lui ont donc accordé leur suffrage.
En choisissant Christian Jacob, les parlementaires de la majorité, ont surtout adressé un message de confiance à leur ancien patron, Jean-François Copé, devenu secrétaire général de l'UMP. Certains députés avaient exprimé des réticences à voir un ancien du RPR, héritier de Jacques Chirac, diriger le groupe alors même que Jean-François Copé avait ravi la direction du parti. Pour ces élus,qui souhaitaient que des sensibilités différentes s'affirment dans la majorité, l'élection de Christian Jacob est un nouveau coup dur.
Le Figaro - 23/11/10