Joschka Fischer - (Cliquez sur la photo)
À la demande du ministère des Affaires étrangères, les portraits des ambassadeurs sympathisants du IIIe Reich sont décrochés.
Pour sa première visite officielle, aujourd'hui à Berlin, au titre de chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie sera reçue dans un ministère dénazifié. Soixante-cinq ans après la chute de la dictature nazie, le ministère allemand des Affaires étrangères a demandé, mardi, à toutes les ambassades allemandes de décrocher les portraits des ambassadeurs en poste avant 1951 et qui pourraient avoir eu des sympathies avec le IIIe Reich. Installé dans l'ancien bâtiment de la Reichsbank, qui servit ensuite de siège au parti unique de l'ex-RDA (SED), le ministère s'était déjà appliqué cette mesure il y a quelques jours.
Dans une note écrite envoyée à toutes les représentations allemandes, le ministère demande que ne soient «plus affichés que les portraits des ambassadeurs nommés depuis la reconstitution du ministère des Affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne en 1951». Les portraits des ambassadeurs en poste par la suite dont les liens avec le régime hitlérien ont été démontrés devront être accompagnés d'«un texte explicatif le mentionnant explicitement». Le ministère tire ainsi les conséquences d'une étude réalisée par quatre historiens allemands le mois dernier, qui remet en cause le mythe voulant que les diplomates allemands aient gardé les mains propres pendant la période du IIIe Reich. Malgré les efforts de dénazification, nombre d'anciens hauts diplomates du IIIe Reich ont tranquillement repris leur travail au ministère à partir de 1951, lorsqu'une loi a permis la réintégration dans la fonction publique de 150.000 anciens fonctionnaires épurés. Selon cet ouvrage collectif intitulé Das Amt und die Vergangenheit («Le pouvoir et le passé»), le ministère était parfaitement au courant des massacres des Juifs et «activement impliqué» dans ces initiatives.
«Impliqué dans le meurtre des Juifs»
«Le ministère des Affaires étrangères était une organisation criminelle, affirme l'historien qui dirigeait la commission d'enquête, Eckart Conze. Il fonctionnait depuis le premier jour en tant qu'institution du régime national-socialiste et a soutenu la politique violente du régime nazi du premier au dernier jour. En tant qu'institution, le ministère des Affaires étrangères a même été activement impliqué dans le meurtre de Juifs.»
Au sein de ce service, chacun, selon lui, savait que des Juifs étaient massacrés en Europe de l'Est. L'ancien chef de la diplomatie allemande, l'écologiste Joschka Fischer, a mis sur pied cette commission d'historiens en 2005 après les critiques émises par des diplomates sur son interdiction de diffuser les nécrologies d'anciens nazis dans le bulletin interne du ministère.
Une centaine d'entre eux, à la retraite ou en activité, s'étaient insurgés notamment contre son refus de publier une biographie de Fran Krapf, un ancien diplomate au passé nazi très lourd. Joschka Fischer a avoué que la lecture de l'ouvrage des quatre historiens l'avait «rendu malade». Le ministère des Finances, qui finança le régime nazi avec les fonds volés aux Juifs, avait lui aussi été mis en cause par la commission.
Le Figaro - 25/11/10
Commentaires
À propos de l'Allemagne, le programme du NPD a un titre familier :
- Arbeit. Familie. Vaterland. (Travail. Famille. Patrie)
http://issuu.com/npd.de/docs/npd-parteiprogramm
Soixante-cinq ans après la fin du IIIè Reich... Ces gens sont de grands malades. Ils sont atteints d'un trouble obsessionnel compulsif qui ronge leur âme et conduit le peuple allemand -dont les quatre cinquièmes n'étaient pas nés en 1945- au suicide démographique. Le couvercle finira bien par sauter un jour, on le voit à divers indices. Mais il sera trop tard.
@ Aramis: il ne sera pas trop tard. Katyn était devenu un véritable dogme... et puis....
Merci, BOGOMIR