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Député dès 18 ans!

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Maxime Verner - (Cliquez sur la photo)

Maxime Verner, initiateur du projet de loi, salue le premier pas des parlementaires vers l'abaissement de l'âge de l'éligibilité de 23 à 18 ans.

Pauline Machard

C'est voté, du moins à l'Assemblée. Si le Sénat suit, on pourra être député dès 18 ans. L’article Ier du projet de loi organique relatif à l'élection des députés, qui concerne l'abaissement de l’âge de l'éligibilité de 23 à 18 ans pour les élections - à l'exception des sénatoriales -, a été adopté lundi soir à l'Assemblée nationale. Pour Maxime Verner, 21 ans, initiateur de ce projet et fondateur de l'association Candidat à 18 ans, c’est une grande avancée. Qui devrait permettre d’intéresser davantage les jeunes à la chose politique.

Quel est votre sentiment après l’adoption de l’article Ier de cette loi organique par l’Assemblée nationale?

C’est le premier pas législatif vers une majorité politique, plus de trente-cinq ans après l'instauration de la majorité civile et pénale à 18 ans. On dit aux jeunes majeurs d'aller voter, mais il leur est impossible de se présenter à la plupart des élections. A ce jour, il faut encore être âgé de 23 ans pour se présenter aux élections législatives, européennes et présidentielles. Et 30 ans pour les élections sénatoriales.

Ma proposition est symbolique, mais essentielle. L’éligibilité à 18 ans est un élément central du contrat social entre les jeunes et la société. Les jeunes d’aujourd’hui sont engagés, mais pas en politique. L’abaissement du critère d’âge serait un bon remède pour les réconcilier avec la chose politique. Cela permettrait aussi de baisser la moyenne d'âge des parlementaires -58 ans aujourd'hui- et de combler l'écart grandissant entre les jeunes et leurs élus.

A l'heure où l'on multiplie les plans jeunesse, mon projet, lui, ne coûte pas un centime. Mais il faut y croire. Je le porte depuis longtemps. Le 11 septembre 2007, le jour de mon 18e anniversaire, j’avais déclaré ma candidature aux élections municipales et cantonales à Bron. J’étais le plus jeune candidat à des élections en France. C'est à ce moment que j'ai annoncé que j'allais faire porter une proposition de loi qui abaisserait la majorité politique à 18 ans.

Trois ans se sont écoulés depuis la naissance du projet…

C'est le résultat d'un travail d'ampleur. J’ai d’abord créé en décembre 2008 l’association Candidat à 18 ans afin de mobiliser les parlementaires. Puis, dans le cadre de mes études, je suis monté à Paris, où le travail législatif se fait, et j’en ai profité pour m'impliquer encore davantage.

J'ai passé près de six mois à mobiliser des députés. Je partais de zéro, mais j'ai quand même bénéficié d'un peu de curiosité de la part des élus. Puis les soutiens ont afflué de la part de parlementaires de tous bords. Les députés ont pris le dossier en main, avec le dépôt en février 2009 de propositions de lois derrière les députés Valérie Rosso-Debord (UMP), Gaëtan Gorce (PS) et Jean-Christophe Lagarde (NC). Forte de ce soutien, ma proposition a été reprise dans le Livre vert pour la Jeunesse de Martin Hirsch.

Mais le tout n’est pas d’avoir des soutiens, il faut aussi éviter l’écueil du consensus mou. Il faut porter le bébé jusqu’au bout. Aujourd’hui, le projet commence à devenir réalité avec l’adoption par l’Assemblée, mais je continue à l’accompagner.

Prochaine étape: le Sénat?

Oui, car l’article Ier de ce projet de loi organique exclue le mandat de sénateur, dont l’éligibilité reste fixée à 30 ans. Je ferai donc déposer début 2011 une proposition de loi au Sénat, qui proposera l’éligibilité dès 18 ans aux élections sénatoriales. Il est très important que les jeunes puissent s’identifier aux deux chambres.

Ce sera un peu plus compliqué qu’à l’Assemblée, car les sénateurs ont encore un certain nombre de réticences, mais la situation évolue dans le bon sens. Notamment sous l’influence de Gérard Larcher. Certaines de leurs critiques ne tiennent plus. En 2001, les sénateurs s’étaient opposés à l’abaissement du critère d’âge parce qu’ils estimaient que la fonction élective nécessitait un apprentissage. Or, l’école républicaine assure ce rôle de formation des citoyens.

Reste une peur «technique»: du fait du mode de scrutin utilisé –le scrutin de liste– les sénateurs redoutent de perdre leur siège aux dépens d’un jeune… Ce ne serait après tout que prendre le risque d'instaurer une représentativité plus juste de la société française. Les deux chambres ont tout à gagner à s’ouvrir à la jeunesse: c'est la meilleure manière de lutter contre l'antiparlementarisme montant et de faire entendre leur travail à l’ensemble des citoyens.

Libération/politique - 21/12/10

Commentaires

  • les instances politicardes ressemblaient déjà à des gynécées, maintenant il vont paraître des halte-garderies.
    Involution.

  • Cher Abbé: c'est cousu de fil blanc ! Tout ceci est destiné à faire élire de jeunes boursiers à la Chambre!
    La FM a un grand souci de la jeunesse!

    A quel âge peut-on entrer au G.O.?

  • Gaelle : oui cousu de fil blanc et démagogique en diable. Libération me manque pas en outre de tomber dans l'anglicisme grossier "initiator", en francais l'INSTIGATEUR.
    C est Tania je crois qui parlait de la langue francaise ailleurs, et du musulman qui ne connaissait pas la différence entre adorer et vénérer .... sans parler de "révérer", toutes ces nuances perdues dans un vocabulaire réduit à 2000 mots pour l homme de la rue ...

  • @ Décée: c'est moi qui en parlais après l'incompréhension de ce musulman dans une église de Marseille où étaient exposées les reliques de saint Ferréol: ilcroyait que les chrétiens "adoraient" de vieux os. Il ne comprenait pas la différence entre "adorer" et "vénérer" - ou peut-être ne voulait-il pas la comprendre, car son ton était plein de mépris. C'est lui qui m'avait abordée dans une des petites chapelles latérales de cette église, et qui me posait des questions.
    Puis tania m'a envoyé un commentaire à ce sujet.

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