Chers amis, ici réunis, chers militantes et militants du Front National avec nous dans tout le pays, chers compatriotes de métropole et d’Outre-Mer,
Je ne peux commencer cette intervention sans vous dire ma fierté de voir le Front National parvenu à mener à bien ce moment particulier de son histoire.
Je tiens particulièrement à remercier Bruno Gollnisch pour son fairplay tout au long de cette campagne et son comportement exemplaire au seuil de la grande bataille présidentielle.
Nous pouvons ensemble être fiers, mes chers amis, de cette très belle et riche campagne interne, qui a été l’occasion d’un débat fécond, sur notre projet, sur notre vision stratégique.
La loyauté et la fécondité des débats ont montré à tous les Français la maturité de notre mouvement.
A cette heure, j’ai conscience que l’éminente distinction que vous avez bien voulu m’accorder, constitue une terrible responsabilité que j’accueille avec la plus grande humilité.
Je l’exercerai, soyez en sûrs, avec la seule détermination de servir.
Mesurant le poids de la mission que vous me confiez, je serai honorée et rassurée de vous savoir à mes côtés.
Sur cette route semée d’embûches, nous leur montrerons que les hommes d’action ont pour habitude de faire de l’obstacle un moyen.
Ce vote interne a été d’une grande utilité.
Dans le combat que nous menons pour la France, il a conféré à la vision stratégique que nous défendons une légitimité directe et désormais incontestable.
Ce vote donnera à notre projet une crédibilité renforcée et donc une force particulière.
Jamais peut-être, une expression imagée de notre belle langue n’aura été aussi adaptée que celle de « passer le flambeau » ;
ce flambeau, celui du Front National, si magnifique et si prestigieux à mes yeux de militante, que je reçois, de surcroît, des mains de Jean-Marie Le Pen.
Longtemps, il n’a été qu’une petite flamme, qu’avec quelques compagnons unis par un incroyable courage et un amour immodéré de la France, le Président fondateur a tenu entre ses mains pour lui éviter de s’éteindre.
Dans sa fonction de Président d’honneur, son irremplaçable expérience comme sa sereine autorité et la rectitude de sa pensée seront pour nous, seront pour moi, un appui déterminant.
J’ai été pendant 42 ans le témoin privilégié de ce combat.
J’ai vu la droiture, la noblesse d’âme, la persévérance, la vision et parfois la bravoure avec laquelle il a assumé la direction du Front National, toutes qualités qui permettent aujourd’hui, d’affirmer qu’il s’est incontestablement hissé à la hauteur de l’Histoire.
Comme fille, j’ai vu aussi, sous la carapace du chef, les blessures causées par l’injustice du traitement fait à notre mouvement, à nos militants et donc à lui-même.
Nous avons tous une dette à son égard, la mienne est double puisque Président et père, il a largement contribué à faire de moi, non seulement la militante, mais aussi la femme que je suis.Aujourd’hui je voudrais simplement lui dire merci.
Il y aura bientôt 40 ans, j’avais alors 3 ans, naissait le Front National.
En 1972, nous étions encore en pleine période des « trente glorieuses ».
Nous mesurons désormais à quel point il fallait une sensibilité hors du commun pour percevoir au milieu d’une société prospère et insouciante ce qui préfigurait la France dans laquelle nous vivons aujourd’hui.
Et nous y sommes, nous y sommes aujourd’hui. Près de 40 ans après.
Nous mesurons aujourd’hui à quel point Jean-Marie Le Pen a eu raison, à quel point les hommes et les femmes qui se sont levés depuis pour nous rejoindre formèrent et forment encore la part la plus lucide, la plus désintéressée, la plus courageuse de notre peuple.
Le peuple français, ce peuple dont le nom fut associé partout et toujours dans le monde à l’intelligence et à la liberté. Le Front National fut le mouvement des éveilleurs.
Oui, le FN est un exemple pour l’ensemble des partis politiques en France.
Il a montré sa maturité démocratique, mais plus encore, au cours de ces années passées, il a montré qu’il était bien un grand parti politique Républicain.
Au Front National, nous nous souvenons de ceci : La déclaration des droits et des devoirs de l’Homme et du citoyen de 1789 déclare dans son article 2 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme.
Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression».
Qui mieux que nous à défendu ces principes tout au long de 40 ans d’histoire politique française ?
Personne en vérité, car ces principes sont au cœur de l’ADN de notre mouvement depuis son origine.
Qui mieux que le Front National peut aujourd’hui porter ces principes ?
Oui, je le dis à tous les faiseurs d’opinion, le doute n’est plus permis : Cette élection a été d’une grande utilité et le résultat ne laisse plus aucun doute.
Dans le combat que nous menons pour la France, il a conféré à la vision politique et stratégique que je défends une légitimité nette et désormais incontestable.
Ce choix, votre choix, donnera à ma candidature et à notre projet une crédibilité renforcée : la force de la clarté.
Mais plus encore, chacun sait bien désormais ce que veulent les adhérents du Front National pour la France.
A nouveau, le monde entier a les yeux braqués sur nous et sur la France.
Et les aboiements, nous ne les entendons plus.
Et la censure nous ne la voyons plus.
Et les brimades et la violence ne nous font plus peur.
Car nous sommes dans l’œil du cyclone, au moment précis où le réel rappelle à chaque instant à nos compatriotes que nous avions raison de les alerter, c’est maintenant qu’ils savent que nous disons la vérité.
Ce grand Français qu’était Paul-Emile Victor racontait souvent que « ce qui l’inquiétait le plus dans l’espèce humaine, c’est qu’elle pouvait s’adapter à presque tout ».
L’état de notre pays est catastrophique mais dans la continuité de la vie quotidienne, certains Français le perdent parfois de vue.
Il nous suffit parfois d’une petite semaine de vacances, d’un moment de détente un week-end dans un endroit qui a gardé son âme, chez nous ou ailleurs, pour qu’en revenant nous soyons saisis devant l’état de notre pays.
Je suis sûre que la plupart d’entre vous avez déjà éprouvé ce sentiment et qu’ici aussi, dans la tribune, parmi ces centaines de journalistes étrangers, beaucoup ont éprouvé en eux-mêmes ce choc : mais qu’est donc devenue la France ?
Qui pourra désormais empêcher les Français de voir la transformation de leurs villes,
l’aveulissement de nos classes dirigeantes, et des super-riches qui vendent notre travail,
notre patrimoine,
l’injustice partout,
l’injustice généralisée et la tyrannie du désordre et de la violence, le saccage de nos paysages et de notre qualité de vie,
la marchandisation de notre culture,
le règne déchaîné de l’argent,
le renoncement devant les revendications liberticides de minorités qui cherchent à nous imposer leurs valeurs ?
Qui pourra convaincre encore les Français que tout cela n’est pas vrai ?
Les manipulateurs, les idéologues, les publicitaires, les censeurs pourront mentir encore et encore ; ils le feront en pure perte, car le réel, le monde réel, parle pour nous.
Chers amis, c’est de ce moment que datera l’irrésistible ascension de notre mouvement vers le pouvoir.
De ce Congrès commencera un effort sans précédent pour transformer le Front National.
Faire de notre parti un outil de construction et de renaissance de notre pays.
Au travail spectaculaire des éveilleurs doit maintenant, à compter de ce jour, succéder celui des bâtisseurs.
Il faut maintenant faire du Front National un outil, un outil pour reprendre le pouvoir des mains de ceux qui ont traîné notre si beau pays jusqu’ici, dans l’état où il se trouve aujourd’hui.
Un outil pour que nous ayons à nouveau prise sur ce qui a prise sur nous.
Le FN sera naturellement la maison commune des Français, la grande maison des amoureux de la France. Le Front National que je présiderai sera un parti renouvelé, ouvert et efficace.
Je me fixe dès à présent pour objectif d’en faire avec vous l’instrument puissant, le plus efficace et le plus performant qui soit dans notre stratégie de conquête du pouvoir.
Voici donc ce que nous voulons et ce que nous dirons aux Français au cœur des échéances politiques des mois à venir : Nous voulons mettre en œuvre une politique basée sur la remise en ordre de l’Etat-Nation par une souveraineté recouvrée,
la revitalisation de la démocratie par la participation des citoyens aux affaires qui les concernent,
un Etat protecteur et efficace au service de la communauté nationale, garant de la laïcité, de la prospérité et des libertés.
Un Etat luttant partout contre l’injustice engendrée par le règne de l’argent-roi.
Nous organiserons la relocalisation du travail et de l’économie grâce au protectionnisme social et territorial, et ce de manière à empêcher la concurrence déloyale, le démantèlement de nos économies et la destruction de nos emplois.
Pour ce faire, nous engagerons dès notre arrivée au pouvoir un vaste train de réformes destiné à éliminer les privilèges et à mettre sur pied une politique fiscale et sociale efficace et juste.
Nous redonnerons la dignité à nos institutions et remettrons au cœur de la vie collective la passion de la solidarité, de l’équité, de la beauté et des hautes valeurs qui fondent notre civilisation.
Nous irons au pouvoir pour cela et pour rien d’autre car c’est que veulent les Français, j’en suis certaine. C’est ce que nous voulons tous !
Nous devrons pour cela restaurer la Nation.
La sauver de l’arbitraire, des féodalités et du communautarisme, des technocrates illégitimes.
Nous voulons restaurer la Nation en l’affranchissant et en y restaurant les droits fondamentaux.
Le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.
En un mot comme en cent, nous voulons remettre l’Etat entre les mains du peuple.
Si nous voulons la démocratie, si nous voulons que les Français puissent être maîtres de leur destin, c’est bien parce que nous croyons en leur bon sens, en leur lucidité.
La démocratie ne nous fait pas peur.
Pour reprendre le pouvoir sur nos vies et espérer le déposer un jour entre les mains de nos enfants, le Front National a engagé un combat pour l’indépendance et la souveraineté de la France.
En clair, nous voulons pouvoir décider chez nous de ce qui est bon pour nous.
C’est simple et c’est l’essence même de la démocratie depuis des millénaires, depuis la Grèce-Antique.
L’Europe n’est pas un califat, la France n’est pas un califat, elle ne l’a jamais été, elle ne le sera jamais.
Notre vision de la démocratie n’est pas incantatoire mais pratique.
Nous n’envisageons pas une démocratie comme un agglutinat d’individus déracinés et dissemblables participants à des élections pour élire des candidats interchangeables :
Strauss-Kahn ou Sarko,
l’euro ou l’euro,
l’immigration ou l’immigration,
les délocalisations ou les délocalisations,
le chômage ou chômage…
Nous voulons restaurer le cadre politique de la co-mmu-nau-té nationale.
La démocratie directe est la meilleure forme de gouvernement surtout parce qu’elle est celle qui permet d’associer les citoyens, les membres d’une même communauté à la décision, à la participation en toute souveraineté et que c’est cette participation qui est garante de la responsabilité civique et du lien collectif.
Restaurer la souveraineté nationale, cela signifie d’abord sortir du carcan étouffant et destructeur de Bruxelles dans lequel on nous a enfermé malgré nous et qui nous prive de toute marge de manœuvre dans des champs entiers de l’action politique : la monnaie, la législation, la maîtrise de nos frontières, la gestion de l’immigration…
Ne nous y trompons pas en effet.
Au rythme où vont les choses, notre politique budgétaire et notre diplomatie seront bientôt complètement soumises à Bruxelles.
L’Europe de Bruxelles s’est construite en niant ou en contournant la volonté des peuples.
L’Europe de Bruxelles a imposé partout les principes destructeurs de l’ultralibéralisme et du libre-échange, au détriment des services publics, de l’emploi, de l’équité sociale et même de notre croissance économique devenue, en vingt ans, la plus faible du monde.
Cette Europe de Bruxelles nous a imposé la suppression d’administrations d’Etat et de services dans tous les domaines de la vie publique :
- le recul des services publics comme la Poste,
- la fermeture de tribunaux,
- la fermeture de petits collèges, de maternités, de centres hospitaliers,
- la désorganisation de l’armée, de l’éducation nationale,
- la fermeture de consulats à l’étranger,
- la suppression des directions départementales de l’Etat,
- la diminution des effectifs de police et de gendarmerie dans un pays qui a connu plus de 1.7 millions de vol et près de 500.000 agressions pour la seule année 2009…
L’Etat français s’est mis au service de la bureaucratie de Bruxelles qui dévoie la belle idée d’entente européenne pour y substituer un projet technocratique, totalitaire et nuisible à nos libertés.
La souveraineté n’est pas une vieille lune pour esprit nostalgiques, elle est fondamentale, elle est à la nation ce que la liberté est à l’individu.
Notre souveraineté monétaire c’est-à-dire notre capacité de défendre nos emplois, a été sacrifiée à des dogmes,
=> le dogme européiste qui procède d’une démarche supranationale c’est-à-dire fondamentalement antinationale;
=> le dogme de l’euro qui n’est plus un outil monétaire mais un boulet que l’on tente de faire durer pour sauver à tout prix un édifice bruxellois qui ne défiera plus très longtemps les lois de l’équilibre;
=> le dogme de l’ultralibéralisme et du laisser-fairisme des bons élèves de la mondialisation alors que la Chine comme les Etats Unis pratiquent un protectionnisme effréné.
Le monstre européiste qui se construit à Bruxelles et qui par imposture sémantique se présente comme « l’Europe », n’est rien de moins qu’un conglomérat sous protectorat américain, l’antichambre d’un Etat total, global, mondial.
Aujourd’hui, on nous parle d’abandonner aux mains de technocrates irresponsables notre souveraineté budgétaire.
Si cette éventualité venait à se réaliser, il ne resterait alors qu’à dissoudre le Parlement puisque sa fonction première de la représentation dite « nationale » est de consentir à l’impôt.
Ce nouvel abandon institutionnel marquerait la fin de la France comme Etat. Ainsi, après avoir rêvé l’économie sans usine, l’européo-mondialisme aurait fini par imposer l’idée de pays sans peuple.
Que ce soit clair ! Nous n’accepterons jamais ce crime contre la démocratie et ce crime contre la France.
Répétons-le, la clé c’est l’Etat. Il faut retrouver l’Etat en le remettant au service du peuple et pour cela en chasser les coucous qui en ont fait la courroie de transmission des volontés des multinationales et de l’hyper classe mondiale.
Car l’Etat est devenu l’instrument du renoncement, devant l’argent, face à la volonté toujours plus insistante des marchés financiers, des milliardaires qui détricotent notre industrie et jettent des millions d’hommes et de femmes de notre pays dans le chômage, la précarité et la misère.
L’Etat-Nation doit à nouveau s’imposer par une remise en ordre de ses objectifs et de ses méthodes.
Ce choix de la nation qu’avec vous je porterai exige de nous une grande remise en ordre de l’Etat-Nation.
Dans un pays où la Nation s’est construite par la volonté de l’Etat, l’une ne va pas sans l’autre.
Etat, Nation, sont du reste des notions qui ne vont pas de soi et il serait mortel de croire que cette merveilleuse construction serait acquise pour l’éternité.
Au final, vous l’avez compris mes chers amis, il n’y a pas en France de démocratie, pas de liberté, pas de justice possibles sans l’Etat.
L’Etat, c’est le premier instrument au service des valeurs que je vous ai rappelées et qui sont au cœur de notre projet politique.
Ma conviction profonde est que la France et le peuple français ont plus que jamais besoin d’un Etat fort !
L’Etat et la Nation sont en effet dans notre pays indissociables.
Ailleurs souvent, l’Etat est perçu comme un instrument d’action collective parmi d’autres. C’est la conception anglo-saxonne, celle des pays où les nations sont plus anciennes que les Etats.
Ces pays s’accommodent sans difficultés d’un Etat minimal, à qui l’on demande de ne pas perturber le libre jeu des marchés.
La France, je le pense, ne relève pas de ce modèle.
La Nation française a succédé à l’Etat.
C’est l’Etat, à travers la constitution du domaine royal, puis la République, qui ont forgé la Nation.
Le peuple français est le résultat de quinze siècles, au moins, d’un lent et patient travail d’unification : unification territoriale, unification économique, unification politique, unification juridique et institutionnelle, unification linguistique.
Tout au long de nos quinze cent ans d’histoire, nous avons recherché l’unité qui nous singularise, mais cette unité est un joyau qu’il nous faut sans cesse chérir.
Que visaient si ce n’est la construction et la consolidation de l’unité nationale le Baptême de Clovis, l’œuvre des rois unificateurs, Henri IV et son « Paris vaut bien une messe », les bâtisseurs de nos cathédrales, les codes de Bonaparte, les hussards noirs de la troisième république, les résistants de 40 ou les soldats de notre empire ?
Nous sommes les héritiers de cette œuvre millénaire, et nous en bénéficions chaque jour, sans même nous en rendre compte !
Aujourd’hui encore, c’est l’Etat qui assure en grande partie l’unité de notre Nation.
Grâce à ses institutions, son armée, son école, son université, ses entreprises, son patrimoine culturel, sa ruralité et ses paysans, ses services publics, son système de protection sociale, l’Etat est devenu la colonne vertébrale de la France que nous aimons, de la France que le monde a admiré.
A l’heure où la crise et la mondialisation font rage, quand tout s’effondre, il y a encore l’Etat. « A celui qui n’a plus rien, la Patrie est son seul bien » disait Jaurès en son temps, lui aussi trahi par la gauche du FMI et des beaux quartiers !
Quand il faut réguler, protéger, innover, c’est vers l’Etat que l’on se tourne naturellement, parce que c’est l’Etat qui a la taille suffisante pour agir, la légitimité démocratique indispensable, et qu’il est inscrit dans notre ADN national.
Je l’affirme, l’Etat est une composante essentielle de l’âme de la France.
Malheureusement, comme aux pires moments de son histoire, notre Nation est en proie à la dislocation.
Elle connait une fracture identitaire et sociale dont même les plus béats finissent par s’épouvanter. Nos valeurs de civilisation, nos traditions comme nos modes de vie ou nos coutumes sont contestés dans de nombreux endroits, dans nos écoles, dans les lieux publics ; dans des quartiers entiers, ils perdent même totalement droit de cité.
Les Français sont victimes de discriminations organisées légalement par l’Etat et sont même l’objet de propos ou de violences racistes dans leur propre pays.
Soumise à une repentance névrotique, la Nation est démoralisée; elle sombre dans le pessimisme.
La nationalité est conçue comme une situation administrative qui, dans l’esprit de ses nouveaux titulaires, ne donne que des droits.
Le drapeau tricolore est brûlé publiquement et remplacé par des emblèmes étrangers ;
notre hymne national est sifflé par des voyous qui se comportent comme en pays conquis.
La carte nationale d’identité a pris la forme d’une hideuse carte de crédit que les préfectures se plaisent à délivrer à qui la demande.
Beaucoup de nos compatriotes n’hésitent plus à faire le terrible constat de n’être plus chez eux en France ou d’être contraints de composer avec des modes de vie ou des comportements individuels ou collectifs qui les heurtent.
Certains, plus faibles, silencieusement, se résignent à une dramatique assimilation à l’envers.
La puissance publique se contente d’un rôle d’arbitre, laissant libre court au déni de justice,
à la prolifération des mafias criminelles,
à l’émergence d’arrogantes féodalités politiques ou financières ou à l’établissement de potentats locaux ayant profité à plein des effets pervers d’une décentralisation ratée;
des autorités que l’on qualifie de « hautes » pour palier leur manque de légitimité (comme l’Hadopi), se voient indument confier des missions de justice ;
des associations privées bénéficiaires de prérogatives pénales, comme les associations prétendument « antiracistes », sont appelées à jouer les procureurs, prérogatives illégitimes qu’elles utilisent abusivement pour imposer une censure politique ou exercer un véritable racket sur les justiciables.
Dans ce grand désordre institutionnel, certains magistrats dont le rôle est d’appliquer la loi se croient autorisés à l’interpréter abusivement, réveillant ainsi le spectre des parlements de l’Ancien régime et du gouvernement des juges.
L’Etat contre l’oppression du désordre
Face à ce délitement de l’Etat, les Français ressentent un double sentiment :
- Un cruel sentiment d’abandon qui s’exprime dans un silence souvent résigné
- Un fantastique sentiment d’injustice qui s’exprime par le slogan du « deux poids deux mesures »
N’en doutons pas ! Nous vivons l’oppression du désordre ; Péguy ne disait-il pas que « seul l’ordre fait la liberté ».
Et cette liberté est d’autant plus souhaitable qu’elle est indissociablement liée à la dignité.
Parce que c’est la condition première de la justice, nous rebâtirons l’Etat et nous lui redonnerons l’autorité, la neutralité, une conscience nationale et les moyens de fonctionnement et de modernisation dont il a besoin.
Nous devons restaurer les institutions et d’abord la première d’entre elle en rendant sa dignité à la fonction présidentielle.
Nous devons retrouver l’esprit de la Vème république en tournant le dos au zapping institutionnel du quinquennat par un mandat de sept ans non renouvelable, un mandat délivré des tentations électoralistes et des raisonnements « courtermistes ».
Pour être respecté, le Président de la République doit être respectable c’est-à-dire s’attacher à remplir la mission première qui est la sienne : assurer l’indépendance nationale, l’unité de la nation, la capacité de défense du territoire et de commandement souverain de nos armées.
Le Président doit être le Chef de l’Etat et cesser d’être le Chef d’un clan, le gouverneur d’un protectorat américain, un candidat en campagne ou, même comme on l’a vu, l’agent d’une chanteuse au succès déclinant.
Dans le gouvernement doit s’appliquer une morale d’Etat qui fera des gouvernants des exemples d’éthique et de probité.
Au sein de l’appareil d’Etat, il nous faut retrouver l’ère des grands commis, des hussards de la République et des serviteurs de l’intérêt public ;
sans se laisser prendre par des logiques d’accaparement oligarchiques ou d’emballement « fonctionnariste », l’Etat doit obéir à la volonté nationale telle qu’elle s’est exprimée démocratiquement ;
il nous faut réformer les écoles d’administration pour rétablir dans la haute administration l’apprentissage du sens de l’Etat, du patriotisme et de l’intégrité ;
(il faut apprendre la Marseillaise aux énarques) ;
les connivences de caste ou l’esprit mondain comme les projets de pantouflage dans le privé seront bannis parce qu’incompatibles avec le service de la Nation.
Nous édifierons l’Etat irréprochable qui a été promis en 2007.
Nous conduirons nos administrations à s’ouvrir davantage sur le monde du privé en permettant l’embauche de personnes issues de l’entreprise, et notamment les salariés d’expérience. Nous assurerons l’égalité d’accès par le maintien des concours pour l’accès à la fonction publique.
L’Etat doit reconquérir tous les territoires perdus de la République et réinstaurer sa totale souveraineté sur les zones de non droit.
Il ne faut pas avoir peur de dire qu’il faut s’attaquer non pas à la délinquance (qui est un projet statistique) mais aux délinquants qui sont une méprisante réalité.
Et surtout à la drogue, véritable poison qui détruit le corps social, à son économie, à ses réseaux et à ses promoteurs.
En politique, la faiblesse est autant l’opposé de la vertu que le vice.
Face à cette délinquance qui évolue non pas à l’américaine, comme on le croyait il y a quelques temps, mais à la brésilienne, nous n’avons plus le droit de ne pas être inflexibles :
la réponse de l’Etat doit être policière, judiciaire, carcérale, administrative pour les reconduites systématiques à la frontière, et éducative.
Il faut créer des tribunaux pénaux de proximité présidés par des magistrats issus de la société civile qui jugeront dans les heures qui suivent les méfaits, les affaires les moins graves et les incivilités.
Ainsi sera réellement mise en application la politique de tolérance zéro, sans engorger les tribunaux correctionnels.
L’Etat doit retrouver son rôle régulateur en matière économique et se réapproprier le contrôle de certains secteurs stratégiques comme l’énergie, les transports et si nécessaire, les banques insensibles aux injonctions d’éthique.
Il doit assumer sans complexe un patriotisme économique et un patriotisme social.
L’Etat doit tourner le dos au rustinage fiscal, créateur d’une insécurité juridique et d’une opacité des règles.
Le besoin de transparence, d’équité, de simplification et d’efficacité nous amèneront à proposer aux Français une révolution fiscale.
Grâce à l’arme fiscale, nous impulserons des dynamiques positives en faveur de l’épargne et de l’investissement,
en faveur de la consommation relocalisée et de l’exportation,
en faveur de la valeur travail et de la réindustrialisation,
en faveur de l’innovation et de la création d’entreprises.
Parallèlement, seront mises en œuvre des dynamiques dissuasives contre la spéculation, la prédation économique ou la dévastation sociale.
Malgré notre manque de goût pour les délires de bobos citadins qui confondent écologie et retour à l’âge paléolithique, le bons sens nous interdit de croire à la viabilité d’une planète dont le seul projet collectif serait de généraliser à 7 milliards d’individus le niveau de consommation et de gaspillage des ressources sur le modèle Etats-Uniens.
Voilà pourquoi nous engagerons une grande politique de « relocalisation » des productions, c’est-à-dire concrètement le rapprochement des lieux de production et de consommation afin de renforcer notre autonomie alimentaire et énergétique.
Cette politique de relocalisation profitera aux producteurs locaux et régionaux ; elle privilégiera l’emploi local et aboutira à limiter l’extension toujours incontrôlée des infrastructures de transports, et à une diminution des coûts des marchandises par une fiscalité incitative.
La relocalisation à l’embauche, à la production et à la consommation entrainera la diminution de l’impact des transports et des pollutions qu’ils génèrent, la réduction du nombre des intermédiaires garantira une meilleure traçabilité, gage de sécurité pour les consommateurs.
Cette notion de relocalisation dont nous reparlerons s’appliquera également de manière plus générale aux services publics, aux emplois et à bien d’autres domaines.
Elle sera une des clés d’une véritable politique écologique favorisant le retour à l’emploi, une production alimentaire saine et la défense de la biodiversité.
De manière plus générale, nous devons avoir le courage de dénoncer la logique consumériste.
En effet, à l’image de tous les totalitarismes, le mondialisme nous propose de forger un homme nouveau. L’homme nouveau est ce pauvre type égoïste, en errance permanente, qui n’est uni aux autres que par le partage de pulsions consuméristes.
Non, la consommation ne peut pas être l’alpha et l’oméga de nos existences, transformant les citoyens que nous sommes en simple consommateurs.
Non, nous ne voulons pas d’une société où l’avoir est plus important que l’être, où l’argent érigé en absolu est devenu une fin en soi, le critère principal d’appréciation de l’homme.
Une société dont l’horizon se limite à voir nos enfants se chercher leur identité et leur fierté au travers des marques commerciales des habits qu’ils portent, plutôt que dans la famille dont ils sont issus où dans le peuple auquel ils appartiennent.
Oui, il est un exigence pour nous de garder notre capacité d’indignation quand l’on prétend n’évaluer le bonheur des français qu’à l’aune de leurs projets de consommation.
Oui, il faut en finir avec le règne de l’argent-roi.
En matière internationale, notre doctrine s’inspire des principes de solidarité entre les peuples et les nations.
Elle s’appuie sur le respect de tous les peuples et la prééminence des logiques régionales pour le règlement des conflits.
Notre vision de la politique extérieure exclut les logiques supranationales, condamne l’ingérence et bien sûr rejette par principe l’idée même d’une gouvernance mondiale que nous ne confondons pas avec une diplomatie attentive aux enjeux internationaux.
Nous le voyons,
nous le sentons,
nous sommes au bout d’un système.
Nos adversaires n’ont plus d’idéal à proposer et leurs projets d’avenir ne sont que des constructions marketing laborieuses et éculées.
Le mythe de leur compétence de gestion a fait long feu.
Leur rêve européiste s’est transformé en cauchemar.
Leur euro, qui devait nous apporter le bonheur, a sapé nos économies, détruit notre pouvoir d’achat et nous interdit même de préserver l’emploi français; il est aujourd’hui en phase terminale sous perfusion du FMI et ne se maintient qu’au prix d’une régression sociale sans précédent.
La mondialisation identicide s’est transformée en horreur économique, en tsunami social, enTchernobyl moral. L’utopie de la mondialisation heureuse a vécu.
2012 : la grande alternative
Pourtant, à ce jour, nos pays n’ont pas encore fait le choix de l’alternative et en sont réduits à suivre et commenter le replâtrage d’un système qui s’effondre sous leurs yeux. Pour les Français, le choix de 2012 sera simple, clair, et même binaire :
- Soit le choix de la mondialisation c’est-à-dire de la dérégulation, de l’alignement sur le moins disant social, de la submersion démographique, de la dilution de nos valeurs de civilisation
- Soit le choix de la Nation ;
L’Etat se doit d’être protecteur et non oppresseur et d’agir avec la conscience que l’intérêt national est une loi d’airain.
L’Etat doit être le garant, y compris contre la dérive des partis, de la stricte application des principes républicains et en tout premier lieu de la laïcité.
Dans notre pays qui a été meurtri par des guerres de religions multiséculaires, aucun culte ne doit empiéter sur la sphère publique ; la foi doit rester une affaire strictement privée et son expression ne faire l’objet d’aucune provocation.
L’Etat doit donc censurer et sanctionner toutes les atteintes à la loi de 1905, s’agissant par exemple de la participation publique directe ou indirecte à la construction de mosquées.
Il doit interdire l’aménagement d’horaires particuliers dans les piscines pour les femmes musulmanes ou l’introduction d’interdits religieux alimentaires dans les cantines scolaires. Personne ne doit être conduit contre son gré ou a son insu à manger hallal.
Au plan des principes, parce que cette question est centrale pour la paix publique, je répète que la République n’admettra aucune tentation théocratique. Il appartient aux fidèles de mettre leur pratique religieuse en accord avec la République.
Quant aux groupes politico-religieux qui croient pouvoir, par des empiétements calculés et des provocations organisées, imposer leur loi, ils doivent apprendre que, notamment depuis Richelieu, il n’y a pas et il n’y aura pas en France d’Etat dans l’Etat.
Parce que les dérives ont été trop nombreuses, ces principes doivent être réaffirmés et solennisés.
A l’inspiration du Comte de Clermont Tonnerre nous proclamons : « tout pour les citoyens, rien pour les communautés » : nous ferons inscrire dans la Constitution : « La République ne reconnait aucune communauté ».
Enfin, l’Etat doit défendre les principes contenus dans notre devise nationale liberté/égalité/fraternité qui ne sont rien d’autre que les principes chrétiens sécularisés.
De même que nous avons ramassé le drapeau tricolore que la classe politique à laissé trainer dans le ruisseau, nous relèverons les valeurs traditionnelles de la République française; les véritables défenseurs de la République, c’est nous !
Le Front national incarne l’esprit de Résistance
Le FN n’est pas simplement un parti politique, il incarne aujourd’hui en France l’esprit de Résistance,
Résistance aux féodalités,
Résistance aux injustices,
Résistance aux totalitarismes modernes que sont l’islamisme et le mondialisme.
Les élections cantonales des 20 et 27 mars seront la première étape de notre marche vers le pouvoir.
Même si, je ne vous le cache pas, la situation est grave, nous savons que l’histoire de notre pays est une lutte incessante entre les forces du déclin et celles du redressement, entre ceux qui se couchent et ceux qui osent dire non, entre les élites autoproclamées qui trahissent et le peuple qui se lève.
Nous, nous sommes le peuple !
Nous savons que c’est le propre des pouvoirs faibles de composer, de subir, d’accepter, de concéder.
Le génie de notre peuple a toujours fait émerger des Français pour sauver l’honneur et, par leur détermination et leur lucidité, permis à notre pays de retrouver le chemin d’une grande ambition nationale.
D’autres Français avant nous dans l’histoire ont eu à mener le combat que nous menons aujourd’hui et qui est finalement celui de la France éternelle. Comme eux, nous triompherons !
Mes chers amis, j’aimerais vous dire en conclusion que nous devons avoir foi en l’avenir de notre pays, et comme « l’on ne transmet que la foi que l’on a », le transmettre à tous nos compatriotes.
Les Français sont un grand peuple qui possède un grand pays.
La France n’est pas petite, elle n’est pas seulement ce pourcent de la population mondiale comme le disait avec dédain Valéry Giscard d’Estaing.
Sa langue, notre langue nationale, rayonne sur les cinq continents, privilège qu’elle partage seule avec l’anglais.
La francophonie doit vibrer à nouveau, sur les terres d’Asie, d’Amérique, d’Europe et d’Afrique.
La France est présente dans les trois océans,elle possède le deuxième espace maritime du monde, 11 millions de kilomètres carré,
elle possède une richesse inexploitée que constituent nos collectivités d’Outre-Mer, en n’oubliant jamais qu’ils sont des territoires français et qu’ils doivent le rester !
Je salue d’ailleurs chaleureusement nos compatriotes d’Outre-Mer qui, de notre point de vue, font partie intégrante de la République française au même titre que n’importe quel territoire de métropole.
Notre territoire justement est exceptionnel ; situé au cœur de l’Europe, il est riche d’une diversité exceptionnelle, que Fernand Braudel a su dépeindre avec éclat.
Nous sommes en pointe dans nombre de secteurs économiques, le nucléaire, l’aéronautique, l’agroalimentaire, le spatial.
Notre agriculture, malgré ses inégalités et la souffrance des agriculteurs, est devenue puissante, elle est la deuxième du monde.
Nos ouvriers, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos étudiants font l’admiration du monde entier. Il y a un génie français qui se perpétue, capable du meilleur quand on sait le mobiliser et le faire vivre.
France rime avec beauté et culture.
Nous avons un patrimoine culturel, littéraire, artistique, architectural, religieux, culinaire unique au monde, qui nous permet aussi d’être de loin la première destination touristique de la planète. Ce n’est pas rien.
Nous sommes le pays des idées, du débat, nos penseurs et nos philosophes sont enseignés partout.
Admirée dans le monde entier pour ce qu’elle a apporté à l’humanité, la France est écoutée, suivie, soutenue, à condition qu’elle sache parler juste.
Les clés de la réussite, de la prospérité, du rayonnement et de la grandeur françaises sont donc entre nos mains et dans nos cœurs ! Nous avons toutes les raisons de retrouver la fierté de ce que nous sommes, de cette France éternelle qui fait vibrer l’humanité toute entière depuis des siècles, et dont nous sommes les héritiers !
Menons dès aujourd’hui ce combat pour la France, soyons chaque jour plus nombreux, plus forts, dans nos villes, dans nos campagnes et nos villages.
J’appelle le peuple de France à nous rejoindre, de toutes ses forces, de toute son énergie, de tout son cœur !
A tous les Français, et à vous mes amis, je vous le dis :
Les plus beaux jours sont ceux que nous allons vivre.
Vive le Front National, Vive la République Vive la France !
Commentaires
Très beau discours de Marine. Mais ce n’est qu’un début. Et on entre déjà dans la campagne Présidentielle ! Heureusement car beaucoup de sujets restent à clarifier.
@ abad: beau discours de Marine, fait pour réveiller le peuple français!
J'ai préféré mettre l'intégralité de son discours de présidente du FN plutôt que des extraits. On peut toujours le retrouver et le relire.
J'aime ce discours qui vient du coeur.
@ JLA: moi aussi!
Discours de campagne électorale, technique, trop long !
manque d'âme
dommage
@ RAYE Marie-Odile: je ne suis pas du tout de votre avis.
Moi non plus !
Pour critiquer un discours, encore faut-il en avoir déjà écrit un soi-même.
Et je trouve ce disours très beau, dans la suite de son père. Un vrai discours patriotique, magnifique !
Merci, LENI! Je suis tout à fait de votre avis!