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Bruno Gollnisch - "Au nom de l'impératif démocratique..."

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Personne n’avait vu venir la « crise tunisienne » qui  a balayé de manière foudroyante le régime du Président Ben Ali aujourd’hui en fuite en Arabie Saoudite avec une tonne et demi d’or dans ses bagages nous dit-on… Pour faire oublier  leur cécité et toujours prompts à brûler aujourd’hui ce qu’ils  adoraient ou ignoraient hier, le microcosme politico-médiatique et les ténors de la gauche se déchaînent aujourd’hui contre « le clan Ben Ali ».  

Et par contrecoup contre la pauvre Michèle Alliot-Marie. Le 11 janvier dernier, devant les députés  l’Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères  avait en effet  proposé à la Tunisie le « savoir-faire »  français en matière de gestion  des manifestations,  lesquelles, selon un dernier bilan,  auraient fait près de 80 morts. Elle est entendue ce  mardi matin par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale « sur la situation en Tunisie ».

 Lundi soir, Michèle Alliot-Marie a reconnu sur France 2 «  que nul n’avait imaginé qu’il puisse y avoir une transformation aussi profonde et aussi rapide ». Pas même notre ambassadeur sur place apparemment…

« Je crois qu’il n’y a pas eu de défaillance du gouvernement », a déclaré pour sa part  Alain Juppé ce matin  sur RTL. J’aimerais qu’on me cite un seul grand gouvernement européen ou américain qui, avant les événements de Tunisie, avait souhaité le départ de Ben Ali. Nous avons, c’est vrai, tous sous-estimé  le degré d’exaspération et de révolte du peuple tunisien face à un régime qui était un régime policier. Nous avons pris également la décision de ne pas accueillir sur le sol national Ben Ali et de bloquer ses avoirs financiers. Je crois qu’il y a là une réaction parfaitement claire » a-t-il tenu à préciser…

L’universitaire et spécialiste reconnu de l’Afrique Bernard Lugan a parfaitement résumé les événements en Tunisie qui l’ont conforté dans son « mépris » (que nous partageons) pour la « classe politique » française. « Ceux qui, il y a encore quelques semaines, regardaient le président Ben Ali avec les  yeux de Chimène, sont en effet les premiers à l’accabler aujourd’hui. Nos décideurs en sont tombés jusqu’à expulser de France les dignitaires de l’ancien régime tunisien qu’ils recevaient hier en leur déroulant le tapis rouge. »

 « La France a donc une nouvelle fois montrée qu’elle ne soutient ses  amis  que quand ils sont forts. L’on peut être certain que la leçon sera retenue, tant au Maghreb qu’au sud du Sahara… A l’occasion de ces événements, nous avons appris que 600 000 Tunisiens vivaient en France, certains médias avançant même le chiffre de 1 million. L’explication de l’attitude française réside peut-être dans ces chiffres (…). »

  « Certes, note-t-il sur son blog,  le président Ben Ali n’était pas l’illustration de la démocratie telle que la connaissent une trentaine de pays sur les 192 représentés à l’ONU, certes encore, de fortes disparités sociales existaient en Tunisie, mais, en vingt ans, il avait réussi à transformer un État du tiers monde en un pays moderne attirant capitaux et industries, en un pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique. Des centaines de milliers de touristes venaient rechercher en Tunisie un exotisme tempéré par une grande modernité, des milliers de patients s’y faisaient opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe, la jeunesse était scolarisée à 100%, les femmes étaient libres et les filles ne portaient pas le voile. »

  Or, «  Aujourd’hui, tout cela est détruit. Le capital image que la Tunisie avait eu tant de mal à constituer est parti en fumée (…) le pays a sombré dans le chaos. Les journalistes français (…)  cachent aux robots qui les lisent ou qui les écoutent que le pays est en quasi guerre civile, que les pillages y sont systématiques, que des voyous défoncent les portes des maisons pour piller et violer, que les honnêtes citoyens vivent dans la terreur et qu’ils doivent se former en milices pour défendre leurs biens et assurer la sécurité de leurs familles. Les mêmes nous disent doctement que le danger islamiste n’existe pas. De fait, les seuls leaders politiques qui s’expriment dans les médias français semblent être les responsables du parti communiste tunisien. Nous voilà donc rassurés…

 «  Le prochain pays qui basculera sera l’Egypte et les conséquences seront alors incalculables prédit Bernard Lugan. Le scénario est connu d’avance tant il est immuable : un président vieillissant, des émeutes populaires inévitables en raison de l’augmentation du prix des denrées alimentaires et de la suicidaire démographie, une forte réaction policière montée en épingle par les éternels donneurs de leçons et enfin le harcèlement du pouvoir par une campagne de la presse occidentale dirigée contre la famille Moubarak accusée d’enrichissement. Et la route sera ouverte pour une république islamique de plus ; tout cela au nom de l’impératif démocratique… ».

 Le même impératif qui avait précipité la chute du Shah d’Iran et   qui avait permis aux journalistes d’annoncer alors « que la relève démocratique allait contenir les mollahs »,  et qui a présidé plus près de nous à la guerre d’agression contre l’Etat laïc irakien de Saddam Hussein,  avec le résultat que l’on connaît…

Bruno Gollnisch

 18/01/11

Commentaires

  • « Alain Juppé [déclare] ce matin sur RTL : « J’aimerais qu’on me cite un seul grand gouvernement européen ou américain qui, avant les événements de Tunisie, avait souhaité le départ de Ben Ali» : évidemment qu’aucun de ces gouvernements ne souhaitait le départ de Ben Ali, puisque c’est un copain-coquin de ces mondialistes, en particulier des sarko, chirac, juppé, qui s’entendent entre eux comme larrons en foire ! Mais cette fois, leur solidatrité mutuelle n’a pas résisté à la force du peuple tunisien et maintenant, ils crachent sur Ben Ali pour se donner bonne conscience ! Mais personne n’est dupe, le voile se déchire ! D’ailleurs, les merdiats, sans doute, pour faire bonne mesure, ne donnent la parole qu’au parti communiste tunisien. Ah, la belle démocratie que voilà !

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