Par 511 voix sur 632, les parlementaires européens réunies en session plénière à Strasbourg hier, ont approuvé la levée d’immunité parlementaire de Bruno Gollnisch. Et ce au nom d’une plainte d’une officine proche de l’UMP, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), pour « incitation à la haine raciale ».
Est visée ici la teneur d’un communiqué du groupe FN au Conseil régional de Rhône-Alpes publié en octobre 2008 sur son site web. Texte que Bruno Gollnisch n’avait d’ailleurs pas rédigé mais dont il est tenu responsable en tant que président de ce groupe politique…
Il s’est donc trouvé une écrasante majorité de parlementaires, pour estimer que cette levée de l’immunité était viable puisque « les faits reprochés au député frontiste n’avaient rien à voir avec ses activités politiques en tant que député européen, mais uniquement avec ses activités sur le plan purement régional et local ».
Dans un communiqué cinglant mis en ligne aujourd’hui sur ce site, Bruno Gollnisch a fait justice de ce raisonnent boiteux et intellectuellement indigent. Il en dit long sur la lâcheté des élus qui, certainement conscients de l’injustice qu’ils commettent, préfèrent cependant courber l’échine devant la police de la pensée. Un Parlement européen sous liberté surveillée…
Précisons encore que l’enquête contre X déclenchée suite à la plainte de la Licra avait été ouverte dés janvier 2009 mais que Bruno Gollnisch peu soucieux de se plier, le petit doigt sur la couture du pantalon, aux objurgations de la Licra, n’avait pas répondu à la convocation des enquêteurs, au nom justement de son immunité parlementaire.
C’est une fois la demande de levée d’immunité transmise au Parlement, qu’il a été entendu le 26 janvier à Bruxelles par la Commission juridique du Parlement européen. Il est d’ailleurs révélateur du totalitarisme intellectuel qui règne dans les travées de cette Europe là que Bruno Gollnisch ait été interdit de parole, « en vertu du règlement » ( !) que ce soit lundi, à l’ouverture de la session, ou hier au moment du vote. Et ce, malgré ses demandes répétées de pouvoir s’exprimer sur le fond devant ses collègues.
Dés la fin du vote, Bruno Gollnisch a déclaré avoir « la certitude d’être visé par un Parlement minable composé majoritairement de minables », par « une petite mesquinerie dont ce Parlement est coutumier ». « Ce Parlement est tout sauf un Parlement. On n’y parle pas, on n’a pas la possibilité d’y débattre. Au-delà de ma personne, j’ai honte pour notre institution. Elle est engluée dans le politiquement correct. Ce Parlement maintient l’immunité de députés de gauche ou de la majorité même quand il s’agit de forbans, bandits et autres crapules. Et il ne protège pas l’expression d’un parlementaire que ses adversaires politiques au pouvoir, donc contrôlant le Parquet et certaines associations, attaquent. »
« Vous défendez les droits de l’homme au Guatemala, en Indonésie, partout dans le monde où vous n’avez aucune compétence », a-t-il affirmé à l’adresse de la majorité des parlementaires. « Mais vous n’êtes pas capables de défendre les droits d’un de vos membres » a-t-il ajouté, sous les applaudissements du président d’honneur du FN , Jean-Marie Le Pen.
De son côté Marine Le Pen, a jugé « scandaleuse » cette levée de l’immunité parlementaire de Bruno Gollnisch, « éminemment contestable » de ne « pas protéger la liberté de parole d’un parlementaire contre les poursuites qui sont très souvent engagées, soit par des organismes qui sont des adversaires politiques, soit par un parquet dont on peut également douter de l’indépendance. » Or, « la seule liberté d’un député, c’est sa liberté de parole. »
« Je ne doute pas d’être la prochaine sur la liste, » a-t-elle ajouté, expliquant qu’elle pensait que sa propre immunité pourrait de fait, être « probablement levée à la suite de poursuites engagées par toute une série d’associations (antiracistes, ndr), celles qui ont (aussi) poursuivi M. Hortefeux, M. Guéant. » « On va pouvoir monter une association !»
Blog de Bruno Gollnisch - 11/05/11