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Une enquête ouverte sur Georges Tron, accusé de harcèlement sexuel

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Deux ex-employées municipales de Draveil accusent le maire UMP et secrétaire d'Etat à la Fonction publique de «harcèlement sexuel». Selon le parquet, «si les faits dénoncés sont établis, ils seraient susceptibles de recevoir la qualification d'agression sexuelle et de viol». Il va répondre par une plainte en dénonciation calomnieuse.

L'affaire DSK semble avoir délié les langues. Deux ex-employées municipales de Draveil, dans l'Essonne, accusent le maire UMP de la ville et actuel secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, de «harcèlement sexuel». Les deux jeunes femmes, qui évoquent «l'emprise» exercée par leur ex-employeur, viennent de porter plainte contre lui, selon une information révélée par Le Parisien mercredi.

Dans l'après-midi, le parquet d'Evry a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire pour vérifier la véracité de ces accusations contre Georges Tron. «Si les faits dénoncés sont établis, ils seraient susceptibles de recevoir la qualification d'agression sexuelle et de viol», a précisé la procureure de la République, Marie-Suzanne Le Quéau, tout en ajoutant que l'ouverture d'une enquête préliminaire pour ces faits était la procédure habituelle lorsque le parquet est saisi de telles plaintes. Au terme de cette enquête, en fonction des éléments recueillis, le parquet aura le pouvoir de ne pas donner suite à la procédure, d'ouvrir une information judiciaire confiée à un juge d'instruction ou, en cas de seul délit d'agression sexuelle, renvoyer l'affaire devant un tribunal correctionnel.

Des gestes déplacés et répétés

L'intéressé rejette fermement les accusations des deux plaignantes et va porter plainte pour dénonciation calomnieuse, a annoncé mercredi son avocat, Me Olivier Schnerb, qui la déposera lorsqu'il aura eu accès à la plainte des accusatrices.

Les faits dénoncés par les deux jeunes femmes auraient eu lieu entre 2007 et 2010, selon le quotidien, la première ayant travaillé de janvier 2007 à mars 2009 et la seconde de septembre 2008 à septembre 2010. Elles affirment d'ailleurs qu'elles ne se connaissaient pas, s'étant seulement «croisées» à la mairie. Mais toutes deux relatent que «sous couvert de réflexologie (massage thérapeutique des pieds, ndlr), l'élu leur prodiguait des massages s'apparentant à de véritables agressions», écrit le journal. Des gestes déplacés et répétés qui les auraient conduit toutes les deux à essayer d'attenter à leurs jours.

«Une plainte a été déposée, envoyée par courrier au procureur d'Evry, indique au Parisien Me Gilbert Collard, l'avocat des plaignantes. La présomption d'innocence existe pour le mis en cause, la présomption de sincérité pour les victimes. Laissons faire la justice». La plainte viserait également une proche de Georges Tron, soupçonnée de complicité.

«Ses caresses sont devenues de plus en plus appuyées»

Dans une interview au quotidien, l'une des deux victimes présumées fait en effet allusion à la présence d'une femme lors de certaines agressions sexuelles qu'elle dénonce. «Un jour de novembre, après un repas arrosé, il m'a demandé de rester dans la salle. La femme qui l'accompagnait a fermé la porte derrière moi. Elle a commencé à me déshabiller. Georges Tron m'a donné l'ordre de fermer les yeux. Ses caresses sont devenues de plus en plus appuyées…, raconte-t-elle. J'étais tétanisée. J'entendais mon cœur battre dans mes oreilles. Je pensais mourir». Un peu plus loin, elle se souvient d'une autre scène : «A la rentrée de janvier 2010, Georges Tron m'a convoquée chez une de ses collaboratrices. Sous prétexte de me réchauffer, tous les deux ont recommencé leurs attouchements. J'étais un jouet sexuel entre leurs mains».

«J'apprends cette affaire avec stupéfaction dans la presse», a vivement réagi auprès de l'Agence France Presse Georges Tron, ajoutant avoir «découvert dans le Parisien le nom de deux personnes que j'identifie parfaitement et qui ont, dans des situations différentes, eu maille à partir avec la collectivité qui les employait». «Elles ont quitté Draveil il y a un et deux ans», a-t-il précisé, dénonçant une vengeance personnelle. Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique déplore également «une façon caricaturale de présenter les choses». «Je pratique la réflexologie, j'ai créé une association de médecine alternative et j'ai organisé des colloques», se défend-il, ajoutant qu'une des deux plaignantes «était elle-même praticienne».

«Balivernes»

«J'observe que cela vient de Me Gilbert Collard, qui est un proche de Marine Le Pen, avec laquelle je suis en conflit depuis des mois», a encore déclaré Georges Tron, alors que plusieurs contentieux l'opposent à la famille Le Pen à Draveil, dont celui d'un important projet immobilier copiloté par la mairie. Me Gilbert Collard a toutefois nié tout amalgame avec la plainte de ses clientes.

«Je ne suis pas naïf, on cherche à faire écho à une affaire qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique...», a poursuivi le maire UMP, en faisant référence aux accusations de viol d'une employée d'hôtel qui pèsent contre Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis. Georges Tron a ajouté avoir confié ce dossier à son conseil, Me Olivier Schnerb. Ce dernier dénonce des «balivernes».

Source Le Figaro - 25/05/11

 

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