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Affaire Tron - "Il faut briser cette omerta"

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Laura* a travaillé à la mairie de Draveil de septembre 2008 à septembre 2010. « Un enfer », dit-elle. Après une tentative de suicide, cette jeune mère de famille est aujourd’hui sans emploi. Avec son ancienne collègue Eloïse*, elle a décidé de porter plainte pour « harcèlement sexuel » à l’encontre du maire, Georges Tron.

Comment s’est passée votre première rencontre avec Georges Tron?
LAURA.
Après avoir milité pour la liste qu’il parrainait, je me suis retrouvée sans travail. Une amie m’a conseillé d’aller le voir à sa permanence pour lui demander de l’aide. C’est ce que j’ai fait. Quand il a su que je pratiquais l’acupressing (NDLR : une technique de massage par pressions), il s’est levé, s’est assis à côté de moi, m’a ôté ma bottine et m’a touché le pied en me disant qu’il était un spécialiste la réflexologie. Il a souhaité qu’on déjeune très vite ensemble. Après m’avoir demandé d’enfiler des mi-bas, il a fallu que je passe tout le repas les pieds sur ses jambes.
Cela ne vous a pas gênée?
Si. « Il est tactile, il fait ça avec tout le monde, ne t’en fais pas », m’a dit l’une de ses collaboratrices. Dans la foulée, Georges Tron m’a embauchée à l’accueil de son cabinet.
A-t-il recommencé?
Oui. Le jour même de mon embauche, alors que nous déjeunions autour d’une table ronde en présence de l’une de ses collaboratrices et d’une autre femme, il a attrapé mes jambes et s’est remis à me tripoter les pieds. J’essayais de relativiser. Je me disais que ce n’était pas si grave que ça, que j’étais peut-être un peu trop coincée.
Jusqu’où est-il allé?
Très loin. Un jour de novembre, après un repas arrosé, il m’a demandé de rester dans la salle. La femme qui l’accompagnait a fermé la porte derrière moi. Elle a commencé à me déshabiller. Georges Tron m’a donné l’ordre de fermer les yeux. Ses caresses sont devenues de plus en plus appuyées… J’étais tétanisée. J’entendais mon cœur battre dans mes oreilles. Je pensais mourir.
En avez-vous parlé à quelqu’un?
Non. Ce soir-là, en rentrant chez moi, j’ai pris un bain et je me suis frottée jusqu’au sang avec une brosse à ongles. Mais je n’ai osé en parler à personne. J’avais trop honte.
Vous avez revu votre agresseur?
Dès le lendemain. Il m’a fait la bise comme si de rien n’était. Moi, j’étais terrifiée. En voiture, à table, dans son bureau, à tout moment, sous n’importe quel prétexte, il saisissait mes pieds et les caressait. Je vivais dans la peur. C’était un cauchemar. J’ai envisagé de démissionner mais, n’ayant pas eu le courage d’en parler, personne autour de moi ne comprenait.
Finalement, vous avez démissionné?
A la rentrée de janvier 2010, Georges Tron m’a convoquée chez une de ses collaboratrices. Sous prétexte de me réchauffer, tous les deux ont recommencé leurs attouchements. J’étais un jouet sexuel entre leurs mains. De retour chez moi, anéantie, j’ai donné ma démission. Georges Tron l’a refusée. J’allais de plus en plus mal. Je buvais, je prenais des anxiolytiques. En avril, j’ai voulu en finir. J’ai avalé tous les médicaments de ma pharmacie et suis tombée dans le coma. J’ai demandé que mon contrat ne soit pas renouvelé en septembre. Puis j’ai pris contact avec une association d’aide aux victimes grâce à laquelle j’ai réussi à en parler à ma mère, mon mari, mes enfants.
Pourquoi déposer cette plainte, maintenant?
Quand je vois qu’une petite femme de ménage est capable de s’attaquer à Dominique Strauss-Kahn, je me dis que je n’ai pas le droit de me taire. D’autres femmes subissent peut-être ce que j’ai subi. Je dois les aider. Il faut briser cette omerta.


* Le prénom a été changé.
Source: Le Parisien

ALTERMEDIA INFO - 28/05/11

 

Commentaires

  • encore un détraqué ce tron !!
    salutations.

  • Fétichisme aggravé!

  • Il n'était pas neutre, Tron, avec les jeunes femmes!

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