A TriBeCa comme sur le reste de l'île de Manhattan, le week-end s'annonce orageux. Depuis plusieurs jours déjà, une lourde chaleur étouffe les avenues encombrées et assourdissantes de New-York, et liquéfie les valeureux touristes en short. A deux « blocks » du tumulte de Broadway et de Canal Street, le quartier de TriBeCa, avec ses squares, ses terrasses de restaurants et ses petits immeubles, est un havre de paix. Loin de l'effervescence de Wall Street et des grattes-ciel époustouflants de Central Park.
Au 153 Franklin Street, quatre parasols rouges et blancs ont été dressés sur la petite terrasse, totalement invisible depuis la rue, calme et pavée. Impossible, cependant, de savoir si Dominique Strauss-Kahn, bracelet électronique à la cheville, et son épouse Anne Sinclair viennent goûter là l'ombre et la brise de la rivière Hudson : les rares photographes qui se sont risqués à escalader l'échafaudage d'un immeuble voisin ont été délogés avant d'immortaliser une scène très hypothétique en cette fin de semaine. Car, en perspective de sa comparution, lundi, devant la Cour suprême de New-York, DSK a mieux à faire que de paresser sur son toit. Ce week-end sera en effet le dernier avant l'ouverture – officielle – des hostilités judiciaires avec le procureur de Manhattan Cyrus Vance Jr. Une lutte sans merci que Strauss-Kahn a bien l'intention d'emporter après avoir plaidé « non coupable » de la tentative de viol dont l'accuse Nafissatou Diallo, femme de chambre à l'hôtel Sofitel de New-York.
Hommes de ménage
Voilà dix jours, maintenant, que l'ancien candidat favori des Français aux présidentielles de 2012, inculpé par la justice américaine le 19 mai dernier, vit reclus dans ce luxueux hôtel particulier de 630 m2, au sud-ouest de l'île. Et il l'a compris : le risque qu'il passe les semaines, voire les mois, à venir dans cette maison de briques rouges, louée 50.000 dollars par mois (35.000 euros) et surveillée jour et nuit par une patrouille de police, est immense. Preuve en est, la décision du couple Strauss-Kahn de faire venir à Franklin Street plusieurs de leurs meubles et objets personnels.
Jeudi dernier, un camion de déménagement s'est ainsi garé devant la maison de ville. A l'intérieur : une quarantaine de cartons, un sofa, des fauteuils et quelques tableaux prestement emportés à l'intérieur de l'habitation par quelques gros bras d'une société de transport de Virginie.
Dans la semaine, le couple s'est en outre adjoint les services d'une entreprise de nettoyage. Deux hommes de ménage – l'anecdote n'a pas manqué d'être relevée par les tabloïds new-yorkais - viennent donc chaque jour ranger, astiquer salons, chambres et salle de home-cinéma, et sortir les poubelles.
Décor de cinéma
De la rue, peu passante, la façade de la petite bâtisse, coincée entre deux immeubles, ressemblerait presque à un décor de cinéma. Des stores blancs, obstinément fermés, masquent les fenêtres des deux étages qui donnent sur le trottoir. Au rez-de-chaussée, les vitres des portes sont en verre blanc dépoli. Même les trois plantes vertes, fichées dans de grands pots noirs posés sur la chaussée, paraissent fausses. Avec, sur le trottoir voisin, des caméras de télévision qui enregistrent à plein régime, on pourrait même croire à un tournage dans ce quartier de New-York si cher à Robert de Niro.
Assigné à résidence après avoir bénéficié d'une libération sous caution de 6 millions de dollars – 1 million cash et 5 millions de garantie -, l'ex-homme fort du Fonds monétaire international (FMI) n'a désormais d'autre choix que consacrer tout son temps à sa défense. Mardi, il s'est rendu avec son épouse chez son avocat new-yorkais, Me Benjamin Brafman, sur la 3e Avenue. DSK vit au rythme des visites de ses proches, des collaborateurs de ses conseils et des rondes des gardes du corps imposés par le juge de la Cour suprême Michael Obus.
Anne Sinclair, évidemment, n'est pas astreinte à cette surveillance de tout instant, ni au couvre-feu (22h-6h). Mais, pour autant, elle ne se sort de la maison qu'assez peu et, le plus souvent, en compagnie de Camille, l'une des filles de son époux, étudiante à New-York.
Lundi, l'ancienne star de TF1 prendra place aux côtés de son mari dans la Lexus noire aux vitres foncées. Direction : la Cour suprême, à quelques rues de Franklin Street. Une apparition publique de DSK qui pourrait peut-être être la dernière avant de longs mois passés sous le ciel new-yorkais.
Commentaires
le Titre : Le calme avant la tempête, devrait être inversé, la tempête dans un verre d'eau bourbeuse a été courte, le calme a commencé, monsieur Le Friqué le sait, nous avons là une comédie jouée d'avance.
Ce fils de Mammon est à l'abri, son dieu veille sur ce genre d'individu.
@ turigol: il va être acquitté, blanchi, car "la relation aura été consentie"! Quelle saloperie!!!
Il riche et puissant, et il ne peut pas être coupable par définition!