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Le sénateur condamné qui embarrasse le PS

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Jacques Mahéas, sénateur-maire de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), est devenu un « camarade » très encombrant pour le Parti socialiste. Condamné pour agression sexuelle en 2004, ce notable était encore inconnu du grand public jusqu’à la diffusion d’une enquête sur France 2 lundi dernier. Pourquoi le PS ne l’a-t-il pas exclu de ses rangs? Retour sur une affaire qui, après le scandale DSK, revient au PS aujourd’hui comme un boomerang.



Acte I : le temps des courriers sans réponse

3 mars 2010 : après un marathon judiciaire qui l’a mené jusqu’en cassation, Jacques Mahéas se voit définitivement condamné pour agression sexuelle sur une ancienne employée municipale. Cinq jours plus tard, dans une lettre adressée à , deux associations de femmes demandent à la première secrétaire si « une condamnation pour agressions sexuelles est compatible avec une appartenance au PS ». Cette lettre restera sans réponse, tout comme deux mails envoyés à une autre dirigeante socialiste, Gaëlle Lenfant, pourtant secrétaire nationale du PS aux… droits des femmes! Rien ne bouge rue de Solférino. Le 6 janvier dernier, souhaite une bonne année à Marilyn Baldeck, la déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes, qui lui répond illico en évoquant l’affaire Mahéas. Mais, là encore, pas de réponse…

Acte II : silence au groupe parlementaire
Au PS, personne ne demande l’exclusion de Mahéas, qui continue de siéger tranquillement au sein du groupe socialiste au Sénat. « Je connaissais l’affaire, c’est vrai, mais, franchement, je ne savais pas que les voies de recours avaient été épuisées », tente de se justifier aujourd’hui Jean-Pierre-Bel, le patron du groupe. En réalité, Mahéas, surnommé par certains le Balkany de Seine-Saint-Denis, élu sans discontinuer depuis 1976, y conserve bien des amitiés. « C’est un sortant, il a été élu maire au premier tour. Il reste incontournable », confie un de ses « camarades ». A l’automne dernier, son nom apparaît encore sur une première liste de candidats potentiels pour les sénatoriales de septembre 2011, comme si de rien n’était. Avant d’être finalement retiré.

Acte III : le PS bouge enfin
Le 8 avril, lors d’un séminaire sur l’égalité hommes-femmes, Marilyn Baldeck interpelle de nouveau Hamon, à Solférino. « Le PS va-t-il enfin lui retirer sa carte? » « Oui », répond cette fois-ci le porte-parole, qui juge alors l’affaire « parfaitement abjecte ». Mais il faudra encore attendre le 3 mai dernier pour voir Aubry saisir la commission des conflits, le tribunal interne du PS, « en vue d’une exclusion ». Une procédure bureaucratique, « mais il est vrai que, dans nos statuts, on n’avait pas prévu qu’un socialiste pourrait se faire condamner pour agressions sexuelles », reconnaît la secrétaire nationale, Laurence Rossignol.

Acte IV : Le cas Mahéas sera tranché le 8 juillet
L’explosion du scandale Strauss-Kahn à New York, le 16 mai, change la donne. Tout va soudain plus vite rue de Solférino! Martine Aubry demande chaque jour des nouvelles de l’affaire, qui prend désormais une « tournure politique ». Résultat, le cas Mahéas sera examiné le 8 juillet prochain, soit plus d’un an après la condamnation définitive de ce dernier. « S’il n’y avait pas eu l’affaire DSK, le dossier aurait sans doute attendu quelques mois supplémentaires », affirme Bernard Pignerol, le président de la commission des conflits. Mercredi, François Lamy, le lieutenant d’Aubry, a même tenté d’aller encore plus vite en essayant de convaincre Mahéas « de se mettre lui-même en dehors du PS ». En vain.
 
 
Source Le Parisien - 11/06/11


Commentaires

  • la rossignol ,tellement elle pensait que les élus hommes socialistes sont des saints , que les statuts n,envisagaient méme pas en cauchemar , que cela pouvait arriver dans le parti!!
    quelle guignolade!!
    salutations.

  • Rossignol, un nom d'oiseau... Au PS, c'est connu, on respecte les femmes... Jamais un geste déplacé!

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