June 24th, 2011
Une société a les héros qu’elle mérite. Le 19 juin les radios et les télévisions ont rendu des hommages vibrants à Michel Colucci mort accidentellement d’un accident de moto vingt-cinq ans plus tôt. Le dimanche soir France 2 a même diffusé un film à la gloire de l’humoriste, Coluche, l’histoire d’un mec, réalisé par le très conformiste et fort médiocre Antoine de Caunes. Une salopette, le costume de scène fétiche du comique, en bronze grandeur nature, a été installée à Montrouge, la ville de son enfance, dans les Hauts-de-Seine. Il faut dire que Coluche est devenu une institution et qu’il a été canonisé par la bien-pensance médiatique avant même sa disparition. L’actuel maire de Paris, l’inénarrable Bertrand Delanoë, a cru bon d’inaugurer une place Coluche dans la capitale à une intersection à la limite des 13e et 14e arrondissements, entre la rue d’Alésia et la rue de Tolbiac il y a déjà près de dix ans. L’on dénombre une quinzaine de places, de rues ou d’avenues portant son nom dans toute la France dont les villes de Montpellier, Besançon, Châtellerault, Chenôve, tandis qu’un parc a le patronyme de l’humoriste à Vitrolles, l’ancienne mairie de Catherine Mégret. On a supprimé l’année dernière les dernières rues portant le nom du maréchal Pétain et l’on multiplie les plaques au nom de Michel Colucci. Que l’on préfère un saltimbanque sans éducation au vainqueur de Verdun en dit long sur notre société actuelle. Le parc du Thabor à Rennes possède même un rosier appelé Coluche (peut-on aller plus loin dans le ridicule ?) tandis que plusieurs salles de cinéma et de théâtre ainsi que des studios d’enregistrement ont été baptisés au nom du comédien. Lequel a carrément sa statue au Vigan dans le Gard, qui dit mieux ?
La presse tant nationale que régionale a également consacré autour du 19 juin des articles très louangeurs envers le fondateur des Restos du cœur paré de toutes les vertus et vanté pour sa liberté d’esprit, son insolence, son refus des tabous et du prêt-à-penser. Or, s’il est un homme qui ne s’est jamais éloigné des rives du Politiquement Correct, c’est bien Coluche. Non seulement l’histrion s’est toujours défini comme un homme de gauche mais il a animé avec son ami Guy Bedos le grand concert de SOS-Racisme place de La Concorde le 15 juin 1985 avalisant ainsi une immense escroquerie politique. Celle qui consistait à diaboliser les Français refusant à bon droit l’invasion de leur pays en les traitant de racistes.
De plus, même s’il n’en fut pas le seul responsable, Coluche a puissamment contribué à la généralisation de la vulgarité et de la grossièreté à la radio et à la télévision. Que l’on songe à son insupportable duo avec Maryse sur Europe1, émission radiophonique où il multipliait les jurons, les insultes et les plaisanteries grasses et déshonnêtes. On ne peut nier que l’homme ait eu au départ quelque talent, gâché cependant à force de se complaire dans le scatologique, le malsain, le faisandé, le registre facile. Pierre Desproges qui, lui, était beaucoup plus irrévérencieux envers les puissants (que l’on pense à son sketch hilarant sur les juifs!) le lui en avait d’ailleurs fait le reproche un jour alors qu’il était interrogé par Canal plus.
Coluche a incarné de manière superlative toutes les dérives de notre société sans Dieu ni maître. Consommateur invétéré de drogues au point d’avoir rendu cauchemardesque le tournage de Tchao Pantin de l’aveu même du réalisateur, le comique s’était prononcé en faveur de la légalisation du cannabis. Proposition que défendent depuis longtemps les Verts — qui montrent ainsi le peu de cas qu’ils font de la véritable écologie — et qui est aujourd’hui renouvelée par les députés socialistes désireux d’acheter le vote des jeunes générations. Or, même si la loi actuelle n’est nullement appliquée, il est évident qu’une dépénalisation de la drogue accroîtra encore son usage comme la légalisation de l’IVG a fortement augmenté le nombre des avortements. Car si une chose est permise légalement, comment s’y opposer avec efficacité? De plus, il est paradoxal de toujours vouloir renforcer les sanctions envers les automobilistes et dans le même temps de favoriser l’usage de stupéfiants dont on connaît les effets désastreux sur les conducteurs.
A l’heure où les députés socialistes, encore eux, ont déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour légaliser le mariage homosexuel, il n’est pas inutile de rappeler que Coluche s’était affublé d’une robe nuptiale et livré à une parodie de mariage en “épousant”, le 25 septembre 1985, devant moult caméras, l’imitateur Thierry Le Luron. Cette opération d’un goût plus que douteux n’a en tout cas pas porté chance à ses auteurs puisque l’un et l’autre sont morts l’année suivante, Coluche en se fracassant le crâne contre un camion et Le Luron en succombant à une maladie foudroyante — le sida. Par ailleurs, Coluche est probablement responsable du suicide de son meilleur ami Patrick Dewaere dont il avait dévoyé l’épouse. Par une cruelle ironie du destin, Dewaere, inconsolable après le départ de sa moitié partie rejoindre en Guadeloupe un Michel Colucci très pressant et qui venait lui-même de divorcer, se tira une balle dans la tête avec la carabine 22 Long Rifle que l’humoriste lui avait offerte quelques mois plus tôt.
Voilà l’homme que l’on continue à nous présenter un quart de siècle après sa disparition comme un saint des temps modernes. Pour notre part, nous ne communierons pas à son culte. Mais que les politiciens de droite comme de gauche se réclament de lui et lui rendent des hommages dithyrambiques n’a rien d’étonnant. La pourriture ne se plaît qu’au contact de la pourriture.
Jérome Bourbon.
Commentaires
et dire que certains citoyens de base à l,époque aurait voter pour cet individu , pour la présidentielle, quelle belle manip !!!
et quelle bandes d,abrutis!!
le monde ne change!!
salutations.
Il est vrai que ce triste pantin de coluche est très fort : il n’y a jamais eu autant de gens qui ne mangent pas à leur faim que depuis qu’il a organisé les ‘restos du cœur’ (sic). Il serait temps de fermer ces prétendus restos et de donner du travail à ces malheureux au lieu de les enfoncer un peu plus dans la misère !
Mais coluche est mort comme il a vécu : stupidement et avec prétention !
Cher abad, de votre avis!
Bravo à J. Bourbon. Coluche m'a toujours dégoûté. Un outil au service de l'anti-France.
@ babotchka: anti-français! Excellent article!
Coluche de gauche , cela fait cocoluche .
J' ignorais l' épisode avec l' épouse de P. dewaere : on peut dire que cette femme n'avait pas bon goût en se tapant le grassouillet à salopette (salaud pète) .