Risque de défaut en Grèce, conséquences du « printemps arabe » et guerre des taux de changes : la nouvelle patronne du Fonds monétaire international aura fort à faire pour remettre de l'ordre dans une institution qui doit désormais faire de la place aux émergents.
Le Fonds monétaire international (FMI) ne pouvait pas choisir un plus mauvais jour pour nommer son nouveau directeur général. Alors que le Parlement grec s'apprête à accepter ou non le plan de rigueur imposé au pays, la Grèce s'est mise en grève pour 48 heures. «Nous sommes sur le point de voir apparaître quelqu'un qui s'avère très bien soutenu. C'est très important car cette institution est confrontée à de nombreux défis». Le secrétaire au Trésor des États-Unis Timothy Geithner ne croit donc pas si bien dire.
Crise de la dette grecque
Premier dossier urgent, la dette de la Grèce. Malgré un plan de soutien de 110 milliards d'euros qui devrait s'accompagner d'un autre sauvetage du même montant, le pays n'arrive pas à sortir de la crise. Le nouveau directeur général devra prouver aux États membres que le pays peut se redresser de la crise économique et budgétaire où il s'est enfoncé. «Sur la Grèce, il n'y a plus de débat, affirme Marc Fiorentino, président d'Euroland Finance. La restructuration est inévitable. Reste à savoir à quel moment le plan sera mis en place. C'est l'Allemagne qui décidera. Le FMI n'a qu'un rôle de 'suiveur'». Pour l'heure, les marchés financiers semblent croire à un vote positif du Parlement grec voire au plan de secours de l'Europe en cas d'échec.
Pour Marc Fiorentino, la principale tâche du FMI sera de prévenir les difficultés de l'Espagne et de l'Italie par des plans d'austérité. N'est-ce pas ce qui a déjà été fait pour la Grèce ? «Certes, mais l'Espagne est plus crédible que la Grèce. La marge de manœuvre du FMI sera donc plus importante».
Conséquences du «printemps arabe»
L'autre dossier phare qui attend le nouveau directeur est le suivi des révoltes dans le monde arabe. Les États membres du FMI lui ont demandé de prêter une «attention particulière» aux répercussions économiques de ces révolutions. . Parmi ces pays arabes, l'Égypte. Après avoir demandé au début du mois de juin au FMI un prêt de trois à quatre milliards d'euros, le pays a finalement renoncé à cette aide internationale. «Cette décision est politique, assure Marc Fiorentino. Le gouvernement ne peut pas 'vendre' cinq années de rigueur alors que le pays vit en plein rêve après avoir 'gagné' sa révolution. Le FMI doit donc adopter un discours plus tourné vers l'investissement et moins vers la rigueur». Avec la Banque mondiale, le Fonds doit ainsi coordonner l'aide financière internationale pour l'Egypte, la Tunisie et d'autres pays éventuels. Le pays pourrait avoir besoin d'environ 10 à 12 milliards de dollars d'ici à juin 2012.
Résoudre la « guerre des taux de change »
Le FMI doit réviser à l'automne le cadre de sa surveillance des taux de change, qui ne satisfait pas grand monde. Le nouveau directeur général devra trouver des compromis difficiles entre la Chine, qui souhaite mener sa politique de change comme elle l'entend, et ceux qui souhaitent que le Fonds sévisse contre un grand État membre ayant une monnaie nettement sous-évaluée. «Je n'y crois pas, la guerre des changes est permanente. Ce sera d'autant plus difficile que Christine Lagarde doit beaucoup à la Chine».
Tenir ses promesses à la Chine
Si Christine Lagarde a été nommée patronne du Fonds monétaire international, elle le doit en effet en grande partie à la Chine, qui a officialisé lundi son soutien à la future ex-ministre des Finances. Jusque-là, le pays s'était toujours refusé à s'exprimer publiquement sur le sujet. Alors que les pays émergents briguaient le poste, arguant qu'il leur avait été promis lors de la nomination de Dominique Strauss-Kahn en 2007, ils se sont finalement résigné à céder la place à un Européen pour mieux gérer la crise de la dette dans la zone euro. Non sans avoir sans doute négocié une contrepartie. «Christine Lagarde a dû lâcher du lest vis-à-vis des pays émergents et notamment vis-à-vis de la Chine, soutient Marc Fiorentino. Elle n'avait pas le choix». Elle a ainsi promis d'augmenter les droits de vote du pays au FMI de 6,19% à 6,4% et «d'inclure des représentants chinois». La vice-présidence de l'institution pourrait ainsi revenir à Pékin.
Il n'est pas sûr que l'Europe et les États-Unis voient cet accord d'un très bon œil. Les marges de manoeuvre de Christine Lagarde ne risquent-elles pas d'être réduites ? «Elle a une grande culture du consensus et sait coordonner les zones économiques entre elles. Elle a certes un profil européen mais est aussi très ouverte sur le monde anglo-saxon», conclut Marc Fiorentino.
Source Le Figaro - 28/06/11
Commentaires
Enfin, on est débarrassé de cette nullarde ! On a réussi à la refourguer au FMI où elle pourra tranquillement faire ses tricots et autre points de croix !
"Tous les voyants sont au vert " disait elle ,et bien qu'elle aille distribuer sa science au FMI.Bon débarras.
Bon débarras, en effet! (mais reste l'affaire Tapie en suspens...)
@ JLA! et maintenant tous les voyants sont au ROUGE!
Elle laisse la France dans un état lamentable... Elle devrait avoir honte!
De toute manière, elle ne décide de rien, les ordres viennent d'en haut, du NOM et de ses officines! Elle exécute et se pavane!
@ abad: elfe ferait mieux de faire du point d'étoile au FMI
trés juste Gaelle, femme ou pas , lagarde ne sera que l,employée d,une officine mondialiste!!
le reste n,étant que littérature de gare pour le bon peuple!!
salutations.
@ parvus: elle n'est qu'un rouage dans la machine mondialiste! On lui demande surtout d'être bien habillée, bin coiffée, et de dire oui aux "mondiaux" et non aux nationaux!
On n'exige d'elle que des compétences mondaines!