Les victimes allemandes et bordelaises ont consommé des graines germées «bio» importées de ce pays.
Alors qu'une dixième personne a été hospitalisée mardi à Bordeaux, les autorités sanitaires en savent un peu plus sur l'origine présumée de la bactérie E.coli qui vient de faire quatre nouvelles victimes en Allemagne, portant à 48 le nombre de décès (dont 1 en Suède) survenus depuis le début de l'épidémie.
Comme nous l'avons révélé mardi, il se confirme que le même germe est en cause de part et d'autre du Rhin. À savoir, la souche O104 ; H4 isolée, pour l'instant, chez quatre des seize personnes infectées à Bordeaux ainsi que sur la plupart des milliers de malades recensés en Allemagne et en Suède depuis la mi-mai. «Il s'agit d'une souche très rare de bactérie E.coli productrice de shigatoxines (substances responsables d'atteintes sanguines et rénales, NDLR) dont la dernière manifestation remonte à 2005 sur un cas en Corée du Sud, explique Gilles Salvat, directeur du laboratoire de l'Agence de sécurité sanitaire des aliments (Anses) à Ploufragan (Côtes-d'Armor). Celle qui vient de sévir à Bordeaux et en Allemagne est génétiquement différente avec une origine probablement humaine et une virulence très marquée, puisqu'elle provoque un syndrome hémolytique et urémique (SHU) dans 25 à 30 % des cas, contre 5 à 10 % avec des souches plus communes comme 0157 ; H7», responsable de l'épidémie récente survenue à Lille avec des steaks hachés surgelés.
Des études sont en cours
Reste à savoir comment le même microbe a pu sévir en Allemagne et à Bordeaux à seulement un mois d'intervalle. Dans les deux cas, les malades ont consommé des graines germées dont les experts travaillant sous la houlette de l'Agence européenne de sécurité sanitaire (EFSA) commencent à remonter la trace. Il s'agit de semences de fenugrec, une légumineuse méditerranéenne voisine du trèfle, «importées d'Égypte en 2009 et/ou en 2010 par la société allemande AGA SAAT», révèle l'EFSA dans un communiqué diffusé mercredi sur son site Internet. D'après nos informations, ces graines sont issues de culture biologique. AGA SAAT aurait ensuite revendu le lot de graines de 2010 à la ferme biologique Gärtnerhof de Basse-Saxe, à l'origine de l'épidémie allemande. De son côté, le lot de 2009 a été cédé à la société britannique Thompson & Morgan qui l'a ensuite revendu au magasin Jardiland de Villenave-d'Ornon dans la banlieue de Bordeaux. C'est là que des employés de la ville de Bègles ont acheté plusieurs sachets de ces graines qui ont été ensuite mises à germer pour être servies le 8 juin lors d'une kermesse scolaire. Or sur les 16 cas bordelais déclarés, 11 ont participé à cette fête et «neuf ont rapporté avoir consommé des graines germées», précise l'Institut national de veille sanitaire (InVS).
Mais pour valider définitivement cette piste égyptienne, les experts doivent encore vérifier que les graines suspectes sont bel et bien porteuses d'O104 ; H4. Autre inconnue, la dixième personne hospitalisée à Bordeaux a déclaré avoir, elle aussi, mangé des graines germées le 14 juin lors d'un repas pris chez des amis. Ces graines ont-elles emprunté le même circuit ? S'agit-il de la même souche d'E.coli ? Les résultats des études en cours devraient être connus dans les prochains jours. Enfin, les autorités sanitaires suédoises viennent de signaler un cas autochtone d'infection par la souche O104 ; H4, «sans lien évident avec les cas allemands.»
Source Le Figaro - 30/06/11
Commentaires
Ce n’est pas dans nos traditions alimentaires de manger ce genre de graines germées. C’est le résultat de la mondialisation renforcée par la mode asiatique. Et une fois de plus on voit où conduit les fantaisies écologistes de Bègle !
Cher abad, vous avez entièrement raison!
Les Egyptiens mangent-ils de ces graines germées? Je ne le crois pas. Ils les cultivent et les font sécher pour les vendre à l'Occident, avide d'écologie, de "bio"!
Cette mode du "bio" est responsable de dizaines de morts!