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Gilbert Collard: "L'heure de Marine Le Pen a sonné"

MarineLePen-GilbertCollard Président du comité de soutien à Marine Le Pen, Gilbert Collard, très médiatique avocat marseillais qui avait voté François Mitterrand en 1981 et blanc en 2007, s’engage officiellement au côté de celle qui a, selon lui, toutes les chances d’être élue en 2012. Malgré les sondages. Marine Le Pen présidera, ce week-end à Nice, les journées d'été du Front National.

Pourquoi cet engagement soudain avec Marine Le Pen ?

Je connais Marine depuis vingt ans. Mon amitié est née avec elle, pendant le divorce de ses parents. Elle me téléphonait pour parler de sujets divers, de dissertations, du métier d’avocat. Comme le dit Paris-Match, c’est le soutien d’un vieux copain.

Qu’est-ce qui à séduit le vieux copain au point de présider son comité de soutien ?

Marine a un vrai amour de la France, et ça me touche vraiment. Ça paraît démodé, mais quand elle parle de la France, on sent que ça coule dans ses veines.

Avez-vous le même amour que Marine Le Pen pour la France ?

Oui. Mon père était originaire de Vitry-le-François. La maison de mes grands-parents a été détruite en 1870. Reconstruite, elle a été détruite en 1914. Reconstruite, elle a été détruite en 1940 et j'ai joué, à l'âge de huit ans, dans la maison de mes grands-parents au milieu des décombres, parce qu'elle n'était pas encore reconstruite. Et mon père m'avait dit : « Tu vois, la France c'est ça ! On croit qu'elle est détruite, et elle se reconstruit ». J'ai été marqué par cette histoire familiale de voir mes grands-parents assumer sans aucune récrimination le fait que c'était le prix à payer pour la défense du pays.

Auriez-vous pu vous engager de la même façon avec Jean-Marie Le Pen ?

De la même manière que j’ai passé mon temps à m’engueuler avec mon père, je passerais mon temps à me quereller avec Jean-Marie. On n’est pas de la même époque. Marine a sauté sur les genoux de son père, elle n’a pas sauté sur Dien Bien Phu. On n’a pas vécu la même histoire. Jean-Marie Le Pen incarne, et c'est le dernier, tout un pan de notre histoire qui disparaît. Je ne fais pas partie de ces gens qui disent que Le Pen c'est un fasciste. Je ne le crois pas du tout. Je pense que c'est un libertaire.

Auriez-vous pu défendre les dérapages verbaux de Jean-Marie Le Pen ?

Oui. J'aurais pu le défendre et j'aurais surtout essayé d'expliquer qu'il est un fou des jeux de mots. Jeux de mots, jeux de vilains parfois, je suis d'accord. Mais on ne peut pas, comme le dit d'ailleurs Jean-François Kahn, juger un homme sur une ou deux phrases. On ne peut pas emprisonner la pensée et vie d'un homme dans une formule qui contient quatre mots. Je ne fais pas partie de ces gens qui disent que Le Pen est un fasciste. Je pense que c'est un libertaire.

Comment avez-vous réagi aux propos d'Alain Marleix (UMP) vis-à-vis de Jean-Vincent Placé qu'il a qualifié de « coréen national » ?

J'ai été profondément choqué par les propos tenu par Alain Marleix au sujet de Jean-Vincent Placé parce que quand on est Français, on est Français. Et ce qui m'a choqué aussi, c'est que Jean-Vincent Placé dise que la France était sa patrie d'adoption. La France c'est sa patrie. Point !

Qu’y a-t-il pour vous d’essentiel dans le programme de Marine Le Pen ?

Il n’y a rien de nouveau pour moi car j’ai toujours milité contre l’euro. J’ai toujours été partisan de la préférence nationale, parce que je l’ai appris dans Léon Blum. On n’a pas de raison de ne pas donner la préférence pour un emploi à un Français d’origine marocaine, turque ou italienne au profit d’un étranger. Pourquoi n’aurait-on pas ce geste familial. Les gens de gauche, à l’époque où ils étaient vraiment de gauche et qu’ils aimaient vraiment le peuple, avaient pour priorité de donner du travail au peuple de France. Ça n’a jamais fait de Léon Blum, ni de ses amis, des xénophobes.

Avez-vous adhéré au FN ?

Non ! Parce que je veux garder ma liberté de parole.

Avez-vous toujours voté FN ?

Non ! J’ai très souvent voté blanc. Je suis longtemps resté prisonnier de ce formalisme logique de l’endoctrinement très bien mis en place par les socialistes et la droite. Je me suis dit : ils nous prennent pour des cons ! C’est insupportable cet argumentaire qui consiste à dire que d’un côté il y a le bien et de l’autre le mal.

Pourquoi avoir aussi longtemps attendu avant de vous engager ?

Parce que je suis profondément anarchiste. Il a fallu que je me rende compte que mon pays est à l’abandon et qu’il n’y aura pas de solution qui pourra venir, ni de Nicolas Sarkozy qui a montré, ô combien, ses limites, ni de cette gauche menteuse, comédienne qui se bat entre elle, et qui donne des leçons de morale tout en violant la morale. J’ai compris qu’il fallait rejoindre une jeune femme qui est capable de se hisser au niveau du quotidien, qui a le courage d’avenir, ose dire ce que les autres ne disent pas et tirer les conséquences de ce qu’on nous dit tout les jours.

Marine Le Pen présidente, vous y croyez vraiment ?

Je pense que l’heure de Marine à sonné pour une raison sociologique. Il y a eu la France d’en-haut, la France d’en-bas, la France qui se lève tôt, la France qui se lève tard. Je crois qu’il y a maintenant la France qui en a marre ! Je sais que Marine est capable de lutter contre ce sentiment d’abandon. Notre volonté est de redonner à l’État sa place et permettre aux Français de ne plus se sentir étrangers chez eux.

Quel ministère vous serait confié si Marine Le Pen était élue ?

Elle a annoncé à la télé que je serai ministre de la Justice. C’est un domaine où il y a énormément à faire. La justice est le symbole central d’un état. Un état qui a une justice pipée est un état qui ne tient pas. D’ailleurs, 78% des Français ne croient pas en la justice.

Serez-vous candidat aux législatives ?

Je ne suis pas un lâche. Si Marine me le demande et me dit qu’il faut le faire, j’irai.

Entrer en politique, c'est se préparer à prendre des coups et vous n'êtes pas épargné.

L'autre jour, sur Europe1, un journaliste s'adresse à moi et affirme : « Votre père a été collaborateur ». Je lui réponds : « Monsieur, grâce au ciel, j'ai sur moi la carte de mon père qui est reconnu comme victime de l'Allemagne, du nazisme et de Vichy. Je vous la montre et après je vous gifle ou vous vous excusez ? » Mon père a toujours été du côté des minorités. C'est là où il faut du courage. J'ai été l'avocat des enfants d'Izieu contre Klaus Barbie. On a tenté de m'assassiner à Marseille parce qu'en 1973 je défendais un nord-africain, Mohamed Laïd Moussa. Il n'y avait pas le MRAP (ndlr : créé en 1949) à côté de moi, ni SOS racisme (ndlr : créé en 1984). Ils n'étaient pas là ces braves gens parce que ce n'était pas à la mode de défendre les arabes. J'ai devancé la mode au risque de ma peau parce que j'ai été sous protection policière pendant quatre mois. On a tué Laïd Moussa et je devais y être. Donc, je n'ai pas de leçon à recevoir de ces mondains qui ferraillent à coup de petites phrases et de petits gâteaux fourrés...

Source Nice-matin - 09/09/11

Commentaires

  • "On n’a pas de raison de ne pas donner la préférence pour un emploi à un Français d’origine marocaine, turque ou italienne au profit d’un étranger. Pourquoi n’aurait-on pas ce geste familial."
    Pour Collard , toutes les immigrations se valent, typique de la propagande pro immigrationniste .
    Et pourquoi pas à un Français d'origine française ?
    Pour ma part, je suis contre la préférence en matière d'emploi, car le problème n'est pas là (le problème est la substitution de population ) et certains ne veulent pas travailler même avec une carte d'identité française.

  • J’espère qu’il ira jusqu’au bout dans son soutien à Marine. En attendant, il sait se rendre sympathique, même s’il se proclame anarchiste.

  • @ abad: il ne faut pas oublier les 500 signatures, difficiles à décrocher, surtout en PACA où Gaudin a mis son veto (= privation de toutes subventions), interdit aux maires de signer pour le FN...
    Comme les maires peuvent se désister, il en faut au moins 1000 ! Ce qui n'est pas facile, car les maires sont soumis partout à des pressions...

    Aussi Me Collard peut-il rassurer et convaincre des municipalités hésitantes. Je le crois sincère, car rien ne l'obligait à se rallier publiquement à Marine Le Pen.

  • Il est sincère en effet , il adore être sous les feux des projecteurs et le bling bling.
    MLP n'aura aucun problème à réunir les signatures nécessaires pour différentes raisons , la première étant que cela causerait un scandale .

  • Le FN n'est pas un parti bling-bling parce qu'il est pauvre à côté de l'UMP par exemple!

  • Je ne parlais pas particulièrement du FN.....
    Et je connais des pauvres qui sont très bling bling et des riches qui ne le sont pas .
    Bon moi, je déteste Collard et je le dis sans ambages .

  • on ne va pas faire la fine bouche , pour Me Collard , mieux vaut qu,il soit du coté du FN , que d,ailleurs , méme si cela ne peux ne pas durer!!
    salutations.

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