NEW YORK (Reuters) - Mahmoud Abbas a confié lundi que "c'était devenu l'enfer" depuis sa décision de demander la reconnaissance d'un Etat palestinien par l'Onu, une initiative rejetée par les Etats-Unis et Israël.
Le président palestinien a en outre indiqué que les Etats-Unis et l'Union européenne prévoyaient une "situation difficile" après le dépôt de la reconnaissance vendredi prochain.
"Jusqu'à quel point, nous le saurons bientôt", a déclaré le chef de l'Autorité palestinienne à des journalistes à bord de l'avion qui faisait route vers les Etats-Unis.
Face à l'impasse des négociations de paix avec Israël, l'Autorité palestinienne, qui dispose actuellement d'un statut d'observateur aux Nations unies entend demander la reconnaissance d'un Etat dans les frontières de 1967 avant la Guerre des Six-Jours, et l'occupation par Israël de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est.
L'octroi d'une reconnaissance d'Etat de droit requiert l'approbation du Conseil de sécurité de l'Onu mais les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont fait savoir qu'ils feraient usage de leur droit de veto à toute résolution en ce sens.
Les Etats-Unis et Israël souhaitent limiter le processus de paix à un dialogue bilatéral mais ce dialogue a échoué, a fait remarquer Mahmoud Abbas, qui s'est dit déterminé à demander une reconnaissance pleine et entière d'un Etat palestinien. "Nous avons décidé de prendre cette mesure et c'est devenu l'enfer."
Mahmoud Abbas devait rencontrer le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon lundi avant de prononcer vendredi un discours devant l'Assemblée générale et présenter officiellement sa demande d'adhésion à l'Onu à Ban Ki-moon.
DANGEREUX STATU QUO
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé lundi que le statu quo entre Israël et la Palestine n'était ni acceptable ni tenable et comportait un risque d'explosion de violence.
Le chef de la diplomatie française devait rencontrer Mahmoud Abbas lundi pour discuter "de la stratégie" du président de l'Autorité palestinienne
Les négociations directes entre Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui avaient été relancées le 2 septembre 2010, ont été interrompues quelques semaines plus tard, à l'expiration d'un moratoire de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée.
Les Palestiniens estiment que le développement de nouvelles colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est minent les chances de création d'un Etat palestinien réunissant ces territoires et la bande de Gaza.
L'Autorité palestinienne, qui tient Israël pour responsable de l'échec du processus de paix, affirme que la demande d'adhésion d'un Etat à l'Onu permettrait une reprise des négociations avec l'Etat hébreu.
"NOUS DISCUTERONS"
Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu'il s'attendait à ce que cette demande soit rejetée par l'Onu en raison de l'opposition des Etats-Unis.
"Leur tentative de devenir un membre régulier de l'Onu, cette tentative échouera", a-t-il dit lors du conseil des ministres hebdomadaire.
"Je crois qu'à la fin (...), après tout ce qui se sera passé aux Nations unies, les Palestiniens reprendront raison, je l'espère, et abandonneront ces manoeuvres d'évitement des négociations pour venir s'asseoir à la table des discussions."
Plusieurs membres du gouvernement israélien ont appelé à des mesures de représailles contre les Palestiniens pour protester contre l'initiative qui vise selon eux à accroître l'isolement de l'Etat hébreu.
Rien n'est sorti des dernières discussions avec les médiateurs occidentaux qui tentent de dissuader les Palestiniens de déposer une demande d'adhésion à l'Onu, a fait savoir Mahmoud Abbas. Les négociations restent "mon premier choix mais sur quelles bases ?, a-t-il dit.
Anticipant l'échec de l'initiative, les Palestiniens ont d'ores et déjà annoncé qu'ils iraient devant l'Assemblée générale pour demander un changement de statut des Palestiniens, d'observateurs à "entité" non-membre.
"A partir de maintenant et jusqu'à mon discours, nous n'avons qu'un objectif: aller au Conseil de sécurité. Après nous nous assiérons et nous déciderons", a-t-il conclu.
Avec John Irish, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser
Yahoo: Actualités - 19/09/11
Commentaires
Le grand avantage de cette opération, c’est de dévoiler comment les Américains sont simplement les chiens-chiens de l’Israël auquel ils obéissent très docilement.
à abad , et les Français les toutous des Américains!!
salutations.