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Le Sofitel a fourni beaucoup de documents aux avocats de DSK

L'ancien patron du FMI a insinué que la direction de l'hôtel avait fourni aux avocats de Diallo des données qu'on lui a refusées. Or de nombreuses pièces lui ont été officiellement communiquées par le groupe Accor.

«Un piège, peut-être. Un complot, nous verrons» : en quelques mots prononcés au milieu d'une interview très calibrée, Dominique Strauss-Kahn a cherché à instiller le doute et à rouvrir la boîte de Pandore des spéculations. Les termes «piège», «complot» ne sont pas anodins. Volontairement, ils laissent la part belle aux suppositions sur de présumées «zones d'ombre» dans le scandale de Manhattan. 

Dimanche soir, l'invité de Claire Chazal a livré une piste, visant, sans les nommer, le Sofitel de New York et le groupe Accor, propriétaire de l'hôtel. Que leur est-il reproché indirectement ? D'avoir fourni aux avocats de Nafissatou Diallo les données enregistrées par les cartes magnétiques du Sofitel en pleine enquête, en juin dernier. «Je me demande pourquoi on a choisi d'aider celle qui m'accusait…», s'est ainsi interrogé DSK en ajoutant que de telles informations avaient été refusées à sa défense. 

Sur ce point, le Sofitel s'en tient à sa version. «Tout au long de la procédure pénale, la direction du Sofitel New York a uniquement collaboré avec le bureau du procureur et n'a pas apporté plus d'informations aux avocats de la plaignante qu'aux avocats de l'accusé», assurait lundi au Figaro une porte-parole de la direction du groupe Accor à Paris. Depuis que l'affaire a éclaté, Accor affirme avoir eu une attitude transparente et n'avoir, par exemple, pas prévenu les autorités françaises avant d'alerter le NYPD (New York Police Department) sur l'agression dénoncée par la femme de chambre. Réfutant ainsi totalement les rumeurs d'un «feu vert» donné par Paris, voire par l'Élysée, à la chute de l'adversaire probable de Nicolas Sarkozy à la présidentielle.

Une thèse «ridicule»

Dès le 14 mai, jour de l'arrestation de DSK à l'aéroport Kennedy, la ligne du leader mondial de l'hôtellerie semble avoir été arrêtée au plus haut niveau : dans cette affaire ultrasensible, coopération pleine et entière avec la police new-yorkaise et le procureur Vance, pas question de livrer des informations à l'un ou l'autre camp. Mais à New York, les avocats de DSK comme ceux de Diallo cherchent alors à tout prix à nourrir leurs dossiers respectifs. En mai et juin, les premiers auraient ainsi demandé au Sofitel de leur communiquer des documents. Fin de non-recevoir.

Mes Brafman et Taylor seraient alors revenus à la charge, s'appuyant cette fois sur plusieurs requêtes judiciaires (des «subpoenas») leur permettant d'obtenir gain de cause. De nombreuses pièces leur sont alors officiellement communiquées. Dont, vraisemblablement, les enregistrements des caméras vidéo de l'hôtel puisque l'ancien ministre a assuré dimanche que les images prises dans le lobby, le 14 mai, prouvaient qu'il ne fuyait pas l'hôtel. Côté Diallo, Me Thompson n'a apparemment pas sollicité l'établissement de Times square. «Le Sofitel leur (aux avocats de DSK) a donné quelque 450 pages de documents qu'ils ne nous ont pas transmis», a précisé lundi l'avocat.

Le rapport du procureur Vance, comme l'a souligné dimanche DSK, indique, lui, que les données des cartes magnétiques des chambres ont été fournies «à l'avocat de la plaignante par quelqu'un d'extérieur au parquet». Une fuite aurait donc alimenté Kenneth Thompson. Peut-être. À la limite, la question peut sembler accessoire. Il n'empêche, l'ancien ministre illustre son hypothèse du «complot» par cet exemple.

Les cartes magnétiques du Sofitel ont, certes, eu leur importance dans les investigations menées à Manhattan. Elles ont notamment donné le laps de temps (12 h 06-12 h 26 au maximum) pendant lequel la femme de chambre s'est trouvée dans la suite 2806 occupée par l'ex-directeur du FMI. Et elles ont également illustré les versions changeantes de l'employée du Sofitel sur ces faits et gestes après sa «relation précipitée», selon les termes du procureur, avec DSK.

De New York, Me Thompson ne s'est pas privé lundi d'ironiser sur cette thèse «ridicule» d'un complot et a répété, sur i-Télé, que ni sa cliente, ni lui ne savait qui était Dominique Strauss-Kahn avant son arrestation.

Source Le Figaro - 19/09/11

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