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Le retrait de Borloo n'est pas forcément une aubaine pour Sarkozy

PARIS (Reuters) - Le désistement de Jean-Louis Borloo de la course à la présidentielle n'est pas forcément une aubaine pour Nicolas Sarkozy, qui ne semble plus en mesure de susciter une dynamique gagnante de premier tour comme en 2007.

L'Elysée et l'UMP, qui multipliaient pressions et menaces voilées pour dissuader le président du Parti radical de concourir en 2012, ne cachaient pas lundi leur soulagement et louaient ostensiblement l'esprit de responsabilité de l'ancien ministre, qu'ils pressent de rejoindre le camp présidentiel.

Mais la stratégie du chef de l'Etat, qui compte élargir au maximum son assise au premier tour n'est pas un calcul gagnant, estime Gaël Sliman, directeur du pôle Opinion de BVA.

"C'est une victoire à la Pyrrhus pour Nicolas Sarkozy parce que Jean-Louis Borloo représentait un vrai potentiel de voix au second tour", a-t-il déclaré à Reuters.

Plusieurs membres de la majorité partagent ce jugement que l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a résumé d'un "tweet" alarmiste : "Des soucis de premier tour et des réserves de second en moins".

L'ancien ministre de l'Ecologie était crédité d'environ 7% d'intentions de vote. Quand bien même - scénario hautement improbable - il referait cause commune avec l'UMP, la configuration électorale n'est pas favorable au chef de l'Etat.

"Un test BVA fait au printemps montrait que sur les 12 points d'intentions de vote à redistribuer en cas d'absence au premier tour de Borloo, (Dominique de) Villepin et (Nicolas) Dupont-Aignan, Sarkozy n'en récupèrerait qu'un", rappelle Gaël Sliman. "Il y a peu de chances que cela ait changé".

"SOUPAPE"

Nicolas Sarkozy avait rassemblé sur son nom 31,18% des voix au premier tour de l'élection présidentielle de 2007 devant la socialiste Ségolène Royal (25,87%) et François Bayrou (18,57%).

Réplique d'un haut responsable de l'UMP : "Les théories sur les réserves, je veux bien, mais regardez ce qui s'est passé avec Chirac, le premier tour n'a rien à voir avec le second".

"Borloo prenait le risque de nous empêcher d'être au second tour. Une présidentielle, ce n'est pas de l'arithmétique, c'est une dynamique. J'aurais adoré que Borloo reste à l'UMP et porte son aile sociale", ajoute-t-il.

Dominique Paillé, ex-porte-parole adjoint de l'UMP qui avait rejoint l'équipe de Jean-Louis Borloo, pense au contraire que le retrait de son champion "ne change pas la donne pour Nicolas Sarkozy".

"Les 7% à 8% dont il était crédité devraient profiter à François Bayrou d'abord et à Marine Le Pen, puis aux écologistes et à Nicolas Sarkozy pour une petite partie", a-t-il dit à Reuters. "Les centristes qui ne voulaient pas voter Sarkozy ne le feront pas davantage maintenant".

Gaël Sliman confirme que l'électorat de centre-droit manifeste "un blocage à voter Sarkozy au premier tour".

"Il est idiot d'avoir enlevé cette soupape Borloo capable de ratisser une partie de ces voix au premier tour et d'en apporter à Sarkozy au second", affirme l'analyste de BVA.

L'ESPACE SE LIBÈRE POUR BAYROU

Un président sortant qui cristalliserait une hostilité profonde et durable de l'opinion à son égard. Nombreux sont les élus de la majorité qui s'en inquiètent désormais ouvertement depuis la défaite de la droite aux sénatoriales.

François Bayrou le sait, qui ambitionne de fédérer les électeurs perdus de 2007, voire plus. Si gagnant il y a après la décision de Jean-Louis Borloo, c'est d'évidence le président du Mouvement Démocrate, à environ 7% dans les sondages.

"Le lien entre Nicolas Sarkozy et les gens est rompu. La majorité est mal, la gauche, ça ne peut pas le faire, donc il y a un espace", résume-t-il d'un trait.

L'entourage du dirigeant centriste ne boude pas sa satisfaction même s'il pronostiquait depuis des mois le renoncement de Jean-Louis Borloo, "qui n'est pas une surprise".

"On garde notre cap, on continue notre bonhomme de chemin", dit-on d'un ton mesuré.

Un proche de Jean-Louis Borloo enrage : "Notre entreprise a échoué, le candidat désigné par l'Elysée s'appelle Bayrou. C'est une erreur".

Gaël Sliman complète : "La stratégie de Sarkozy de tout miser sur Bayrou est incompréhensible. Les 6 à 7% qui sont derrière Bayrou aujourd'hui ont comme point focal l'anti-sarkozysme et votent à 78-80% à gauche au second tour".

Edité par Yves Clarisse

Yahoo!Actualités - 03/10/11

Commentaires

  • La France n'a aucune aubaine dans tous les cas.
    Alors laissons ces pitres faire leurs salades, et cherchons à redresser notre Patrie, ne comptons que sur nous-mêmes.

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