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PJ de Lyon: Michel Neyret a été écroué

PARIS (Reuters) - Le numéro deux de la police judiciaire de Lyon, Michel Neyret, a été mis en examen et écroué lundi pour "corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants", ont annoncé ses avocats.

Le commissaire divisionnaire est également poursuivi pour "violation du secret professionnel et détournement de biens", des charges notifiées par deux juges d'instruction lors d'une audition après quatre jours de garde à vue à l'Inspection générale des services, la "police des polices".

Un juge des libertés a ensuite suivi les réquisitions du parquet en le plaçant en détention provisoire, une mesure rarissime pour un policier. Ses avocats ont annoncé qu'ils feraient appel dès mardi devant la chambre de l'instruction.

Avocats comme parquet se refusent à préciser le lieu de détention. Ordinairement pour des personnalités, il s'agit du quartier dit des "VIP" de la maison d'arrêt parisienne de la Santé.

Selon ses avocats, le commissaire Neyret admet certains faits qui lui sont reprochés, comme l'utilisation de drogue pour rémunérer des indicateurs et ce qu'ils appellent un "péché d'amitié" avec certaines personnes. Mais il explique qu'il a agi dans le cadre de son métier de policier.

"Un grand serviteur de la République part en maison d'arrêt, un homme de terrain, un homme qui s'est battu pour éradiquer la grande délinquance, la criminalité, un homme qui part dans les Bastille de la République", a déploré l'un de ses avocats Gabriel Versini.

"Il vous dit qu'il n'a pas voulu déshonorer la police. A tout jamais il restera un policier (...) Il a en lui une volonté réelle de démontrer à l'autorité judiciaire qu'il n'est pas cet homme corrompu que certains délinquants de haut rang ont voulu stigmatiser", a-t-il ajouté.

CINQ AUTRES POLICIERS TOUJOURS EN GARDE À VUE

Cinq autres policiers - le chef de la Brigade de recherches et d'intervention (BRI, "anti-gang") de Lyon, deux dirigeants de l'antenne de police de Grenoble et deux membres de la brigade des stupéfiants, arrêtés jeudi et les jours suivants - devaient être déférés devant un juge d'instruction mardi ou mercredi, selon une source judiciaire.

Parallèlement, deux membres présumés du "milieu" lyonnais sont également inquiétés pour la nature de leurs liens présumés avec les policiers. L'un a été écroué durant le week-end et l'autre devait être présenté dans la journée aux juges.

Un débat judiciaire semble ouvert sur la nature exacte des faits reprochés à Michel Neyret et ses proches.

Le policier, en poste depuis deux décennies à Lyon, parle de méthodes professionnelles, mais on évoque des pratiques différentes, plus proches de la corruption pure et simple et du profit personnel.

L'épouse de Michel Neyret, directrice d'un grand hôtel, avait déjà été mise en examen samedi mais laissée libre sous contrôle judiciaire.

Michel Neyret serait confondu, selon l'accusation, par des écoutes téléphoniques menées initialement dans l'enquête sur un trafic international de stupéfiants où il est apparu fin 2010 et début 2011 dans des conversations avec des truands.

Une nouvelle information judiciaire ouverte en mai sur cet aspect spécifique du dossier a permis de nouvelles écoutes téléphoniques qui seraient encore plus accablantes pour le policier lyonnais.

Elles laissent penser qu'il avait pour "pratique régulière" de puiser dans des stocks de cannabis saisis durant des enquêtes.

Il est question aussi de sommes offertes par des membres présumés du "milieu" lyonnais, notamment de 30.000 euros pour des séjours à Marrakech (Maroc), et de prêt de voitures de luxe.

Ce dossier, de loin le plus grave dans la police depuis une quinzaine d'années en France, et qui touche de plus une figure respectée de la hiérarchie policière, très en vue dans les médias, a provoqué un choc dans l'exécutif.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a parlé dimanche de "terrible séisme pour la police nationale". Il envisage des sanctions administratives.

Depuis quelques années, les policiers doivent en principe déclarer leurs indicateurs ainsi que les rémunérations qui leur sont accordées.

Edité par Jean-Philippe Lefief2011-10-03T195128Z_01_APAE7921J5U00_RTROPTP_2_OFRTP-FRANCE-NEYRET-INCARCERATION-20111003.jpg - Yahoo!QActualités - 03/10/11

 

 

 

Commentaires

  • l,enquéte dira si ce fonctionnaire était un ripoux!!
    mais pour infiltrer le grand banditisme , il faut se mettre dans la peau d,un truand , excercisme surement trés difficile , toujours sur la corde raide , ne pas franchir la ligne rouge , avoir les nerfs solides , ne pas tomber dans le piége de l,argent facile!!
    étre un saint dans un monde pourri!!
    difficile de juger!!
    salutations.

  • Un policier qui s'enrichit, c'est suspect...

  • Alors là, c'est la boulette sur le couscous !
    Alzraa et Benichou foutent le b..., et on envoie un Choukroun finir le boulot ?

  • Gaelle , vous avez raison dans ce sens !
    sauf si celui a perçu un héritage ou gagner le pactole au loto!
    car les salaires des commissaires ne doivent pas étre mirobolants!
    salutations.

  • @ parvus: il ne peut pas y avoir d'enrichissement sans cause.

    Et l'on sait aussi que l'appétit vient en mangeant...

    Les truands intelligents font tout pour compromettre les chefs de la police. Ceux-ci ne doivent donc accepter aucun cadeau.

  • On aura remarqué qu’ils se retrouvent tous à Marrakech !

  • @ abad: je l'avais remarqué pour Marrakech! Ils ont tous un lien avec cette ville! Curieux, tout de même! (la drogue?)

  • Neyret n'a l'air très catholique... juste une impression...

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