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Gilad, Salah et les candidats du CRIF

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Emotion et  scènes de liesse symétriques en Israël et dans les territoires palestiniens après la libération du soldat israélien Gilad Shalit, par ailleurs titulaire d’un passeport français, enlevé par le Hamas et retenu en otage depuis 2006 à Gaza, en échange de l’élargissement à terme de plus d’un millier de prisonniers Palestiniens. Difficile d’échapper à cette information littéralement matraquée par tous les médias.

Nicolas Sarkozy et son entourage ne manquent pas de rappeler en ce début de campagne le rôle essentiel joué par la France dans ce retour au bercail du jeune tankiste de Tsahal  qui sera reçu prochainement par le chef de l’Etat. 

Le président de la république a d’ailleurs tenu à le faire savoir plus spécifiquement en intervenant hier soir à ce sujet sur deux radios communautaires juives RCJ et Radio J. Une première pour un chef d’Etat français.

 En février 2008, lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), M. Sarkozy s’était engagé solennellement en faveur de  la libération du soldat Shalit, alors que la famille de ce jeune homme a rappelé Le Monde, débutait   « un effort de mobilisation d’opinion menée en Europe » en engageant à cette fin « un cabinet d’avocats français ». Toujours devant le  Crif, en février 2011, Nicolas Sarkozy affirmait : « dès mon élection j’ai dit que Gilad Shalit, je le voyais comme un Français et que toucher à Gilad Shalit, c’était s’attaquer à la France ».

Les militants de la cause palestinienne, la gauche antisioniste et/ou droit de l’hommiste, et bien évidemment les sites communautaires musulmans, n’ont pas manqué de faire un parallèle entre la médiatisation de l’affaire Shalit et le silence entourant la détention du franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné en Israël depuis 2005. Questionné ce matin sur France-Inter à ce sujet, le ministre de la Défense Gérard Longuet a affirmé ne pas avoir connaissance de l’existence même de cette affaire !

 Pour être tout à fait juste soulignons que le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, avait refusé en aout 2009 de donner suite à la demande de Nicolas Sarkozy, qui lui avait écrit afin d’obtenir la  libération anticipée de ce détenu alors âgé de de 24 ans.

 Né d’une mère française originaire de l’Ain, professeur de son métier, et d’un père palestinien restaurateur à Jérusalem-Est, Salah Hamouri a été scolarisé dans une école privée catholique de garçons à Jérusalem-Est. Il a été arrêté une première fois, à l’âge de 16 ans, pour « propagande anti-israélienne » et libéré plus de trois mois plus tard. Etudiant à l’université de Bethléem, il est arrêté une seconde fois à cause de ses fréquentations de militants anti-israéliens et rendu à ses proches au bout de quatre mois de détention.

 Le 13 mars 2005, il est arrêté une troisième fois, accusé d’avoir participé à un complot visant à éliminer le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti fondamentaliste et extrémiste SHAS. Il lui est aussi reproché d’appartenir à une association proche du Front populaire  de libération de la Palestine (FPLP). Condamné à 7 ans de prison lors de son procès en avril 2008,  M. Hamouri aurait plaidé coupable pour éviter une peine plus lourde mais n’a jamais reconnu les faits, ni présenté d’excuses. D’après ses avocats, le projet d’attentat n’a pas été mis à exécution, l’accusation ne disposerait d’aucune preuve tangible. Salah Hamouri est potentiellement libérable le 28 novembre prochain.

 Une affaire qui a embarrassé un PS tiraillé entre une direction historiquement très pro-israélienne, et une base électorale notamment dans les « quartiers populaires », selon la terminologie socialo-médiatique, qui ne l’est pas du tout pour les raisons que l’on sait. Déjà tricards aux dîners du Crif, il n’y a guère que des membres du Front de gauche et des Verts pour avoir osé évoquer le cas Hamouri…

 On notera aussi que le Crif ne s’est pas contenté de dire son émotion, bien compréhensible, à l’annonce de la libération de Gilad Shalit. Il a aussi félicité François Hollande pour sa victoire face à Martine Aubry, cette dernière étant jugée trop pro-palestinienne et trop pro-arabe en France même par beaucoup au sein de la « communauté ».

 A contrario, « le CRIF, qui connaît de longue date le profond attachement de François Hollande au respect des individus dans leur diversité, espère qu’il fera valoir au cours de sa campagne présidentielle les sentiments d’amitié pour la communauté juive de France et de compréhension empathique vis-à-vis de l’Etat d’Israël qu’il a toujours manifestés jusqu’à maintenant. »

Richard Prasquier, président du CRIF a affirmé en effet que M. Hollande « figure parmi ceux au parti socialiste qui ont une sympathie ancienne envers Israël ». Michel Zerbib, directeur de l’information de Radio J, a manié l’euphémisme en soulignant que l’entourage de ce dernier est constitué de pro-israéliens – Pierre Moscovici, Vincent Peillon…  Pour ne rien dire d’un Manuel Valls qui a déclaré « (être) lié de manière éternelle à Israël. »

« Entre un François Hollande et un Nicolas Sarkozy il n’y aura pas une différence fondamentale sur la question israélienne ,ce qui n’aurait sans doute pas été le cas avec Martine Aubry notamment par les alliances qu’elle allait opérer» a relevé encore  M. Zerbib. Un constat que Bruno Gollnisch fait  sien. Quand on vous dit que ces deux là sont interchangeables…

Blog de Bruno Gollnisch - 19/10/11

Commentaires

  • Aussi grave, il n'y aura pas de différence en France quant à l'allégeance au lobby qui n'existe pas (loi liberticides, persécution judiciaire etc...).
    Et avec Aubry, c'est idem, quand on voit son entourage .
    Et avec d'autres candidats , c'est aussi idem.

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