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Des photos du "Trésor de Benghazi", récemment volé en Libye...

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INFO LE FIGARO - Le professeur italien Serenella Ensoli, directrice de la mission archéologique italienne de Cyrène, a retrouvé des photographies des pièces anciennes récemment volées en Libye.

  

Depuis un mois que l'alerte a été donnée par Interpol à ses 188 pays membres, aucune image ne circule sur la collection archéologique connue sous le nom de «Trésor de Benghazi», disparue juste après la libération de la ville par les rebelles libyens, en mars dernier. «Il n'y a aucune documentation visuelle. Il faut aller au plus vite à la banque nationale du commerce de Benghazi où était entreposée la caisse qui contenaient huit mille monnaies anciennes d'or, d'argent et de bronze. Il faut voir ce qu'il reste», martelait Serenella Ensoli, professeur à la seconde université de Naples et directrice de la mission archéologique italienne de Cyrène, le 21 octobre à l'Unesco, Paris. En réalité, des photos existent.

Le Figaro publie en exclusivité les seules images connues à ce jour de ces monnaies anciennes. Il aura fallu toute la pugnacité du professeur Ensoli pour les retrouver, dans l'hebdomadaire spécialisé Italia Numismatica, dans son édition du 10 octobre 1958. On y voit quatre pièces, présentées pile et face. Le sujet fait la Une du journal avec ce titre : «Les monnaies de Cyrène et le silphium».

La valeur de ces pièces se mesure à la lecture de l'article. Leur rareté est double. Non seulement ce sont des antiquités grecques, des monnaies frappées entre 570 et 375 avant Jésus-Christ, mais elles témoignent de l'existence du silphium, une plante endémique de la région de la Cyrénaïque, aujourd'hui disparue.

Le silphium était considéré comme un «don précieux de la nature» par les Grecs. Selon Pline l'Ancien, «après en avoir mangé, le mouton s'endort aussitôt, la chèvre éternue». Son suc, appelé «laser», avait des «vertus divinatoires», dit-on... César en utilisa des caisses entières pour payer ses légionnaires, peut-on lire dans l'article de l'Italia Numismatica. La plante fit la fortune de la Cyrénaïque antique (qui s'étendait du jardin des Hespérides jusqu'à la ville de Syrthe), avant de disparaître à l'époque de Néron.

Les premières monnaies d'argent de Cyrène, datées d'environ 570 avant Jésus-Christ, font apparaître le silphium sur le côté pile, avec, côté face, la tête barbue de Giove Ammone, soit Jupiter sous la forme d'un mouton. Par la suite, le côté face représente Aristée, fils d'Apollon et de Cyrène, qui le premier sut comment préparer le fameux «laser», le suc du silphium.

Quand les monnaies furent en or, dès 375 avant Jésus-Christ, le silphium se substitua sur leur face à d'autres herbes pour symboliser les triomphes nationaux, poursuit l'hebdomadaire italien. Ainsi, des victoires olympiques des athlètes de Cyrénaïque. Enfin, la dernière pièce évoque le temps où Alexandre le Grand dominait les rois de Ptolémée : il fut du sylphium un de symboles de sa puissance, avec l'aigle et la foudre.

L'Italie, ancienne puissance coloniale de la Libye, conserva ce trésor dans la péninsule de 1940 jusqu'à 1961, où elle le rendit au pays devenu entre-temps indépendant. L'actualité lui donne un nouvel éclat. Benghazi, capitale de la révolution libyenne, et d'où la «libération» du pays du joug de Khadafi a été proclamée le 23 octobre, est devenue le centre de préoccupation des experts réunis deux jours plus tôt en urgence à l'Unesco. Comme quoi, l'archéologie n'intéresse pas que Agatha Christie, qui fut mariée à un archéologue. Sur le marché de l'art, les monnaies antiques ont actuellement la cote. Il y a dix jours, le 12 octobre, une pièce grecque, un tristatère d'électrum de Carthage, provenant de la collection Peyrefitte, a été adjugée 303 825 € par Beaussant-Lefèvre à Drouot. Un record en France.

24/10/11

Commentaires

  • Mais la Libye ultra-moderne post-Kadhafique se moque éperdument de ces vieilleries. D’ailleurs le Saint Coran ne parle jamais de ces pièces de monnaies.

  • Il faut donc croire que "certains" à Benghazi connaisaient leur immense valeur! Une belle somme aux enchères!

  • Ces certains ont du nez pour les oeuvres d'art, c'est certain, comme le grand-père de la Sinclair.

  • C'est drôle que l'on retrouve pas ces pièces à New York ou à Zurich chez un boutiquier du même clan qui avait pillé les musées de Bagdad.

  • Pillards, charognards, ils ont tout pour plaire!

  • Ils ont fait le même coup en Irak. Il faudrait que le lévy tique, à moins que...

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