La trêve conclue fébrilement entre Gaza et Israël en août dernier ne tient plus qu'à un fil. Peut-être est-elle déjà définitivement rompue... Car depuis samedi, les affrontements entre l'Etat hébreu et le territoire palestinien ont repris. Dans la soirée, des roquettes ont été tirées depuis le territoire palestinien (faisant deux blessés) en réponse à un raid aérien israélien mené quelques heures plus tôt contre Gaza.
Lors d'un premier raid en début d'après-midi, cinq Palestiniens faisant partie des Brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, dont un commandant local, Ahmed Cheikh Khalil, ont trouvé la mort dans un camp d'entraînement près de Rafah. Trois autres combattants palestiniens ont été grièvement blessés.
L'armée israélienne, qui confirme cette première offensive, explique avoir voulu désarmer un «groupe de terroristes qui se préparait à tirer des roquettes à longue portée» vers l'Etat hébreu.
Dans la soirée, deux autres combattants, qui s'apprêtaient apparemment à lancer une roquette, ont été tués à Rafah, et deux autres blessés, au cours de nouvelles frappes israéliennes. Un autre raid a visé l'est de la ville de Gaza et à Khan Younès, mais sans faire de victime.
Pas de victime, ni de dégâts majeurs côté israélien
Le Jihad islamique, qui s'était pourtant rallié à la trêve d'août dernier, n'a pas tardé à répliquer à l'Etat Hébreu «pour venger la mort de ses hommes». En milieu de soirée, 21 projectiles avaient été tirés sur le sud d'Israël, où l'alerte rouge a été déclenchée. Deux personnes ont été légèrement blessées, selon la police. Plusieurs personnes en état de choc ont été prises en charge.
Des roquettes sont notamment tombées à Ashdod, à quelque 35 km de la bande de Gaza, où un immeuble d'habitation a été touché, de même qu'à Gan Yavneh, à Ashkelon et près de la frontière, selon la police israélienne...
Le porte-parole des Brigades al-Qods, Abou Ahmad, accuse Israël d'avoir délibérément lancé ce premier raid pour provoquer un regain de tension entre les deux territoires, dans le seul et unique but d'empêcher la libération des 550 détenus palestiniens prévue d'ici la fin de l'année. Cette remise en liberté fait partie de l'accord conclu entre l'Etat hébreu et le mouvement islamiste du Hamas à Gaza, et qui a permis la libération du soldat israélien Gilad Shalit le 18 octobre, en échange d'un premier contingent de 477 prisonniers palestiniens.
Le Parisien - 29/10/11