Des milliers d'extrémistes anticaucasiens ont défilé vendredi à Moscou.
«Moubarak, Kadhafi, Poutine » et « Arrêtons de nourrir le Caucase » : ce sont derrière ces slogans qu'ont défilé à Moscou 25 000 personnes, selon les organisateurs de la Marche russe. Même si la police n'a dénombré que 7 000 manifestants, le mouvement nationaliste russe a démontré vendredi la preuve de son influence. Alors que l'opposition traditionnelle à Vladimir Poutine ne parvient guère à mobiliser place Pouchkine, les organisations extrémistes ont réussi leur pari dans un quartier dortoir excentré. Soixante autres villes de Russie ont enregistré des défilés similaires durant cette journée fériée, censée célébrer la «fête de l'unité du peuple».
Principalement jeune et masculine, la foule a exigé de «rendre la Russie aux Russes», tout en réclamant des élections «libres et démocratiques». Depuis le meurtre, en décembre 2010, par un ressortissant du Daguestan (Nord-Caucase), d'un supporteur de football, ce mouvement n'a cessé de prendre de l'ampleur. À l'époque, Vladimir Poutine lui-même, était venu se recueillir sur la tombe de ce fan, membre du club du Spartak. Mais son geste n'a pas suffi : aujourd'hui, le premier ministre - assuré de revenir au Kremlin en 2012 - se retrouve débordé sur sa droite. «Poutine ne défend pas les Russes, il ne pense qu'à une seule chose : gagner de l'argent », s'époumone Alexandre, un chauffeur âgé de 39 ans. Dans ses mains, un tract qui appelle à «juger» le chef du gouvernement et à l'expédier derrière les barreaux. Alexandre assimile la Russie à un pays conquis par des Caucasiens « qui dansent pendant que nous, on travaille ».
Démon du séparatisme
Comme les autres manifestants, ce dernier reproche au Kremlin de déverser des milliards d'euros dans ces républiques montagneuses, qui, après avoir été travaillées par le démon du séparatisme sont désormais victimes de la terreur islamique.
Il y a quelques semaines, le jeune président autocrate de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov - protégé de Vladimir Poutine - a fêté son anniversaire à Grozny dans un déluge de magnificence et de paillettes, expliquant que l'argent «venait du ciel ».
Parallèlement, le parti de Vladimir Poutine, Russie unie, est assimilé à un «parti de bandits et de voleurs », à qui l'organisateur de la marche russe, Alexandre Belov, a exhorté ses supporters, de n'apporter aucune voix lors des élections parlementaires du 4 décembre. «Nous sommes contre Russie unie, qui autorise les Caucasiens à tuer nos gars et à violer nos filles », explique Medina. Cette lycéenne de 17 ans a participé à la marche russe en cachette de ses parents qui eux, votent pour le parti dominant. «Des manifs pareilles, ce n'est qu'un début dans l'expression de la haine populaire. Le peuple va se relever et la Russie redeviendra puissante», prédit Valentina, 62 ans, ancienne économiste au ministère des Transports.
Bien que déployées en masse, les forces de l'ordre sont restées étonnamment passives, alors qu'au centre de Moscou, elles ont pour habitude d'embarquer le premier militant des droits de l'homme osant scander un slogan hostile au régime.
Le Figaro - 06/11/11
Commentaires
réaction saine des nationalistes Russes qui veulent étre maitre chez eux , et trouve que Poutine ne prends pas les mesures qui s,impose !!l,islam est aussi un grave probléme pour la Russie blanche.
salutations.