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"Aller à l'abattoir, ce n'est pas dans l'esprit de l'Aïd el Kébir... "

mardi 08.11.2011, 05:11- PAR FABIEN BIDAUD

 Houari, avec sa femme et une de ses filles, offre chaque année des morceaux à son entourage. PHOTOS SAMI BELLOUMI Houari, avec sa femme et une de ses filles, offre chaque année des morceaux à son entourage. PHOTOS SAMI BELLOUMI

Dimanche, ils ont sacrifié les moutons avec leur famille. À la maison, comme d'habitude. Inconcevable, pour Houari (1) et les siens d'aller les faire tuer à l'abattoir, quand bien même il se situe à quelques centaines de mètres du foyer. Ce n'est pas dans l'esprit de la fête...

 

Dimanche, ils étaient une quinzaine autour de la table familiale pour célébrer le « Noël » des musulmans : l'Aïd el Kébir. Comme chaque année, Houari a tué plusieurs agneaux préparés spécialement pour la fête, qu'il est allé chercher près de Cambrai (âgés d'au moins six mois, et dans un état « correct », c'est-à-dire en bonne santé, qui ne boitent pas, avec la queue et non émasculés, etc.). « Il y a quelques années, j'en tuais une dizaine. Mais avec mes problèmes de santé, j'ai dû ralentir. J'en ai fait que cinq, cette fois », précise-t-il.

« Une fête de partage »

Pas à l'abattoir de Douai, qui se situe pourtant à quelques centaines de mètres seulement de son domicile. Mais dans son garage, comme d'habitude. Ce n'est pas parce que Houari fut un temps boucher. Simplement parce que « aller à l'abattoir, ce n'est pas dans l'esprit de l'Aïd el Kébir ». Une fête où l'on invite les enfants, les petits-enfants, éventuellement le voisinage... « Ce ne serait pas possible d'attendre une partie de la journée à l'abattoir pour récupérer les moutons, avec tout le monde à la maison... » À Douai, les particuliers qui avaient apporté leur bête le matin, pouvaient les récupérer dimanche à partir de 14 h. « Les enfants assistent au sacrifice, ils prennent des photos... » « Ils ne peuvent pas ne pas voir le sacrifice du mouton, renchérit sa femme. Il faut qu'ils puissent voir comment cela se déroule pour le reproduire par la suite. » Rien de morbide là-dedans.

Au contraire, « l'Aïd est une fête de partage. Moi je découpe toujours le mouton en trois parties : une pour nous, une pour les voisins et une pour ceux qui n'ont pas la possibilité de le faire ». Soit parce qu'ils n'en ont pas les moyens (au moment de l'Aïd, un agneau coûte environ 170 E), ou parce qu'ils sont célibataires, âgés, en mauvaise santé... Selon Houari, pratiquement tous les musulmans de son quartier célèbrent l'Aïd de cette manière.

(1) La pratique de l'abattage « à la maison » étant interdite, nous utilisons un prénom d'emprunt.

La Voix du Nord - 08/11/11

Commentaires

  • la pratique de l,abattage à domicile étant interdite , mais cette loi républicaine et laique ne concerne pas les fidéles musulmans !!
    et vive la république!! rires!!
    salutations.

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