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Me Douglas Wigdor: " Tout cela ne fait que renforcer ce que nous savions déjà"

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Il ne perd pas une miette de la nouvelle affaire Dominique Strauss-Kahn. Douglas Wigdor, l’un des deux avocats américains de Nafissatou Diallo, la femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York qui maintient avoir été sexuellement agressée par DSK en mai, suit avec « une attention toute particulière » l’affaire de proxénétisme dite de l’hôtel Carlton à Lille (Nord).

L’ex- patron du FMI, qui a été blanchi fin août par le procureur de New York Cyrus Vance des charges qui pesaient contre lui dans le dossier du Sofitel — faute de preuves suffisantes — reste sous le coup d’une procédure au civil lancée par les avocats de Nafissatou Diallo. Douglas Wigdor se confie au « Parisien » - « Aujourd’hui en France ».

Quel regard portez-vous sur cette affaire de proxénétisme international dans laquelle le nom de Dominique Strauss-Kahn apparaît à maintes reprises ?
DOUGLAS WIGDOR. Nous suivons très régulièrement les développements de cette affaire et notre correspondant français, Me Thibault de Montbrial, nous informe quotidiennement de ce qui se passe. Cette affaire du Carlton ne fait que renforcer ce que nous savions déjà devoir être la vérité. A savoir que Dominique Strauss-Kahn considère véritablement les femmes comme des objets et qu’il a de nombreuses explications à fournir : pas seulement sur ce qui s’est passé au Sofitel ce jour-là, mais aussi sur les lettres, les courriels et les rencontres avec tant de femmes dans le monde entier.

Au cours de vos investigations, avez-vous découvert que DSK participait à des parties fines aux Etats-Unis avec des prostituées venues de France ?
Je ne peux rien révéler à propos de notre enquête qui se poursuit. Mais je confirme que nous sommes en contact avec bon nombre d’autres femmes qui nous ont raconté leurs rapports sexuels avec cet homme. Nous utiliserons d’ailleurs ces preuves pertinentes au cours de la procédure civile qui ne manquera pas de tenir DSK comptable et responsable de ce qu’il a fait subir à Mme Diallo.

Nafissatou Diallo est-elle au courant de ce rebondissement ?
Mme Diallo est parfaitement informée de ce qui se passe en France. Elle aurait souhaité, en revanche, que le procureur de New York prenne un peu plus de temps pour rassembler ce que nous appelons dans notre système judiciaire des preuves antérieures d’agression, plutôt que de renoncer aux charges de la mise en examen. Si seulement le procureur avait patienté quelques semaines de plus, nous aurions aujourd’hui bien plus de preuves pour conforter et soutenir ce que Mme Diallo a toujours répété. A savoir que M. Strauss-Kahn l’a bien agressée sexuellement.

Que devient-elle ?
Elle tente de remettre de l’ordre dans sa vie. Elle vit toujours à New York avec sa fille. Elle est toujours profondément traumatisée et souffre toujours de son épaule, conséquence de l’assaut brutal de son agresseur. Elle n’a pas repris son travail pour l’instant, un métier qu’elle aimait, et ses collègues de travail lui manquent beaucoup. Elle attend avec impatience ce jour où elle va redevenir une femme de chambre. Une certitude, elle ne pardonnera jamais à M. Strauss-Kahn pour ce qu’il lui a fait et y pense chaque jour. Elle a toujours considéré que cet homme, qu’elle ne connaissait pas avant, était une bête brutale. Et nous savons aujourd’hui qu’elle n’est pas sa seule victime.

Qu’attendez-vous de la procédure civile ?
Mme Diallo regrette que la procédure criminelle n’ait pas tenu M. Strauss-Kahn responsable de ses actes, mais nous sommes confiants dans le procès au civil. Elle témoignera avec sincérité et attend que ses avocats puissent interroger M. Strauss-Kahn à propos de ce qu’il lui a fait subir et des infamies qu’il a commises.

Quelles sont les prochaines étapes ?
Les procès civils sont particulièrement longs aux Etats-Unis. Nous nous sommes déjà opposés à la tentative des avocats de M. Strauss-Kahn de faire annuler cette procédure au prétexte qu’il bénéficierait d’une prétendue immunité diplomatique. C’est juste une stratégie pour gagner du temps. Nous espérons que, dès l’année prochaine, Kenneth Thompson et moi-même pourrons l’interroger. Nous attendons ce jour avec une grande impatience. Nous y mettrons toute notre énergie pour le rendre responsable de ce qu’il a fait à une femme vulnérable et innocente.

Le Parisien - 14/11/11

 

 

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