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Régression sociale: un jour de carence de plus pour les arrêts maladie

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a décidé d'ajouter une journée de carence dans le privé pour les arrêts maladie et d'en instaurer une chez les fonctionnaires, qui n'y étaient pas soumis jusqu'à présent.

Xavier Bertrand, ministre du Travail, a confirmé mardi la décision d'instituer ce dispositif au nom d'un "effort partagé" et de renforcer les contrôles des arrêts de travail.

Un décret obligera ainsi un salarié ayant bénéficié d'un arrêt de travail abusif à rembourser les sommes perçues, a-t-il dit lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

Le Premier ministre, François Fillon, a jugé "raisonnable", mardi matin devant les députés UMP l'instauration de cette journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie, ont rapporté des parlementaires.

Cette mesure, qui fait bondir les syndicats et des partis de gauche, vise à réduire les dépenses de santé.

L'instauration d'un quatrième jour de délai de carence dans le secteur privé, qui est une mesure réglementaire, représentera une économie de 200 millions d'euros, précisent Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, la ministre du Budget.

Ils précisent que l'institution d'un jour de carence dans les trois fonctions publiques sera prise "par souci d'équité", mais ne précisent pas l'économie escomptée, qui serait d'environ 30 millions d'euros.

Cette mesure nécessitera une modification législative, ajoutent les ministres, qui confirment leur volonté de renforcer les actions de contrôle des arrêts de travail.

Le gouvernement va ainsi instaurer par décret le remboursement d'indemnités injustifiées.

UNE PROVOCATION, JUGE LA GAUCHE

Dans un communiqué, Force ouvrière dénonce "la provocation qui est faite une nouvelle fois pour opposer les salariés public/privé et ne peut que regretter la volonté gouvernementale de réaliser des économies sur le dos de tous les salariés".

Le syndicat dénonce également "la suspicion à objectif politicien que fait peser le gouvernement sur les salariés en situation d'arrêt de maladie avec l'annonce du projet de décret en préparation."

Pour la FSU, principal syndicat de l'enseignement, le gouvernement, "au nom d'une soi-disant équité", "tire les droits de tous les salariés vers le bas en proposant d'allonger encore les jours de carence dans le privé et d'en instaurer une journée dans le public".

Après "la chasse aux pauvres et aux chômeurs, voici maintenant au tour des malades de la fonction publique d'être dans le collimateur de l'UMP", déplore le Parti communiste.

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, estime que l'offensive lancée par Nicolas Sarkozy et le gouvernement contre la fraude sociale "est une imposture."

"La droite pointe du doigt la fraude aux prestations alors qu'elle ne représente que 20% du total de la fraude sociale", écrit-il.

La mesure ne fait pas non plus l'unanimité à droite.

"Ce sont des mesures prises à la va-vite", a déclaré le député UMP Jean-Pierre Grand, un partisan de l'ancien ministre Dominique de Villepin, dans les couloirs de l'Assemblée.

"Rajouter un jour de carence de plus pour le privé c'est énorme. Car quand vous avez quatre jours d'absence pour raison de maladie, c'est qu'il y a une bonne raison. Ça va toucher les bonnes raisons d'absence. Et rajouter une journée dans le public ça fera plaisir aux militants les plus durs de l'UMP mais je ne suis pas certain que ce soit très habile."

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

Yahoo!Actu - 15/11/11

Commentaires

  • Et la gauche et les syndicats font semblant de protester !

  • Cher abad, ils font semblant, bien sûr, ils s'en fichent complètement! Gauche et syndicats sont bien d'accord avec l'UMP, on ne peut plus en douter!

  • Pour ma part, je suis pour un contrôle féroce des arrêts maladie , mais comme toujours l'UMP ne réagit que tard , pour des raisons uniquement électoralistes et propose des solutions inadaptées.
    Pour les arrêts maladie, il suffisait de prévoir une prime à la "présence" , qui est un critère non contestable et renforcer de manière drastique les contrôles .
    Cela fait plus de 40 ans que nos dirigeants ont laissé creuser volontairement le trou des organismes sociaux .
    Il existe des situations ubuesques et scandaleuses dans la FP et le privé , tout le monde le sait.
    Ce n'est pas une carence d'un jour , ou d'un jour de plus ,qui va régler le problème : les profiteurs, surtout dans la FP , où ils ne risquent absolument rien , continueront à profiter et ceux de bonne foi perdront un jour de salaire , cela ne réglera rien.

    Quant aux déclarations des malfaisants cocos et socialos , no comment...

  • @ Cat: les commentaires désobligeants envers les amis du blog ne sont pas publiés.

    Nous ne sommes pas dans un tribunal de l'Inquisition!

  • Ces tristes personnes passent leur temps à inventer des moyens d'emm.... le monde, jamais à faire du bien.

  • @ turigol: le premier fraudeur, c'est lui, qui nous trompe!

  • Gaelle,

    Notre système de protection sociale est intrinsèquement pervers, surtout avec des syndicats qui le sont tout autant et qui pratiquent une co-gestion de fait avec les gvts successifs depuis des dizaines d'années.
    Je viens de lire sur un autre sujet une chose oubliée : un montant du coût des factures EDF est donné au CE qui appartient à la ...CGT !
    Et quid du monopole du syndicat du livre ?
    Je suppose qu'il existe toujours en 2011, et cela ne semble pas gêner Bruxelles .

Les commentaires sont fermés.