Au détour d’un livre consacré au président du MPF, « Le mystère Villiers », les journalistes Eric Branca et Arnaud Folch rapportaient en 1999 cette confidence de Nicolas Sarkozy au créateur du Puy-du-Fou : « Tu as de la chance, toi tu aimes la France, son histoire, ses paysages. Moi, tout cela me laisse froid. Je ne m’intéresse qu’à l’avenir. » A défaut d’appétence pour les patries charnelles qui forment notre pays, de ressentir, de comprendre ce déterminisme national si bien analysé par Barrès, le mari de Carla Bruni reste un libéral, post-soixante-huitard, jouisseur…mais pragmatique. En 2001, Dans son livre Libre, il se prononçait en faveur, sous condition de réciprocité, d’un vote des immigrés hors-Union européenne en France aux élections locales. Une position qu’il avait réaffirmée en 2005.
Aujourd’hui alors que l’électorat frontiste est la clé de ce scrutin présidentiel, il charge les alibis droitiers de l’UMP de sonner la charge contre les socialistes sur ce thème. Le Sénat ayant basculé à gauche, Le Point l’expliquait notamment hier, « la proposition de loi socialiste visant à autoriser le droit de vote aux étrangers non-européens pour les scrutins locaux » va être remise à l’ordre du jour par les sénateurs du PS et sera examinée le 8 décembre…
Une proposition queNicolas Sarkozy a qualifié d’ « hasardeuse », « alors qu’il s’adressait dans le salon d’honneur de l’Elysée à 3.000 maires, réunis ces jours-ci en Congrès à Paris. » « Le droit de voter et le droit d’être élu dans nos territoires doit demeurer un droit attaché à la nationalité française, a-t-il encore ajouté. Et si un étranger veut acquérir ce droit, il lui faudra donc devenir Français. » Il est vrai que rien n’est plus facile…
Bien dans le rôle qui leur est dévolu par les stratèges de l’Elysée, « les députés UMP de la Droite populaire ont sonné la charge, mercredi, contre la proposition de loi socialiste » indique encore Le Point . « Je ne veux pas que les Algériens ou les Marocains fassent la loi dans mon pays », « En 2014, souhaitez-vous que quatre millions d’étrangers choisissent les 36 000 maires de France ? » indique un tract distribué par «une poignée de députés en marge du Salon des maires ». « Le député de Seine-Saint-Denis Éric Raoult explique aux passants : Nous sommes les costauds de l’UMP ! La carte d’électeur est réservée aux détenteurs de la carte d’identité. »
« Costaud », M. Raoult l’est assurément vu le zèle avec lequel il avale depuis des décennies toutes les couleuvres socialo-progressistes et mondialistes de ses patrons successifs, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Tellement « costaud » qu’il fut au nombre des 80 députés de l’UMP, des « durs » eux aussi –notamment Claude Gosaguen Nicolas Dupont-Aignan, François Grosdidier, Thierry Mariani, Richard Cazenave, Guy Tessier…- qui déposèrent en avril 2006 une proposition de loi visant à aggraver la loi liberticide d’essence stalinienne, dite Fabius-Gayssot. Celle là même qui vise notamment à empêcher toute critique de la politique de substitution de population…
Mais à l’approche de l’élection présidentielle, poursuit Le Point, « dans l’entourage de Nicolas Sarkozy, un refrain est sur toutes les lèvres : Il faut cliver. Un visiteur du soir du chef de l’État explique : Après le nucléaire et l’accord laborieux conclu entre le PS et les Verts, il faut mettre le paquet contre le droit de vote des étrangers. Pour les électeurs du Front national, ce sujet sert de marqueur entre la gauche et la droite. Et de poursuivre : Aujourd’hui, on est à 35 % de report de voix frontistes sur l’UMP. Il faudrait atteindre un report de 75 %. Le ton est donné : il faut bichonner l’électorat du Front national. »
Les électeurs seront-ils dupes ? D’autant que l’autre vrai sujet est bien la présence en France des 4 à 5 millions de binationaux, principalement originaires d’Algérie, des autres pays du Maghreb, mais aussi d’Afrique Noire qui par définition sont habilités à voter en France.
Nous l’évoquions alors, en septembre 2010, lors du projet de loi sur l’immigration, un amendement sur la fin de la binationalité avait été déposé par plusieurs députés de la majorité. Il stipulait que « l’acquisition de la nationalité française soit subordonnée à la répudiation de toute autre nationalité ». Cet amendement avait été retiré au dernier moment pour ne pas « embarrasser » le gouvernement »…et l’aile bobo libéral du parti présidentiel.
Cette duplicité de l’UMP, constate Bruno Gollnisch, toutes « chapelles » confondues, se trouve synthétisée par l’attitude d’un autre « costaud », Thierry Mariani, qui est contre le droit de vote des étrangers…mais souhaite le maintien de la binationalité ! « Limiter le droit de vote des binationaux, à titre personnel, je trouve ça choquant affirme M. Mariani. D’autant que la plupart ne votent que dans un seul pays et que les mariages mixtes se multiplient ».
Il est vrai que c’est la finalité du projet de l’UMP tel que défini par Sarkozy des 2007 est le même que celui de François Hollande : « mixité » et « métissage » obligatoire pour tous ou presque…
Blog de Bruno Gollnisch - 24/11/11