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Allemagne: islam, mariages forcés et "crimes d'honneur"

 

29/11/2011

HAMBOURG (NOVOpress) — « Une nouvelle enquête montre que la violence contre les femmes dans les familles musulmanes n’a pas reculé ». Au très respectable quotidien Die Welt, on a l’art de la litote mais les exemples donnés sont brutaux. En octobre 2010, Serap Y. avait une grossesse très avancée : son frère Ibrahim Y. est allé lui rendre visite à Hambourg, l’a jetée par terre, lui a donné des coups de pied dans le ventre et dans le dos, et a fini par se mettre debout sur elle. Parce que l’enfant qu’elle portait – et qui a miraculeusement survécu – était issu d’une liaison hors mariage avec un kurde, elle avait blessé l’honneur familial. En mai 2008, Morsal Obeidi, âgée de 16 ans, a été tuée par son frère de 23 coups de couteau, toujours à Hambourg, parce que son mode de vie était trop « occidental » au gré de sa famille afghane.

Violence et mariages forcés vont souvent de pair, comme dans le cas de Ceylan Yildirim, émigrée en Allemagne depuis l’est de l’Anatolie avec ses parents et sept frères et sœurs, quand elle avait six ans. Après la mort accidentelle des parents, le frère aîné est devenu le chef de famille et s’est chargé d’imposer à ses sœurs une discipline de fer, en contrôlant tous leurs mouvements. Amenée en Turquie sous prétexte de vacances, Ceylan Yildirim a eu le choix d’épouser ou l’un de ses cousins ou un partenaire en affaires de son beau-frère.

 Elle a finalement épousé celui-ci, à 15 ans, et est rentrée avec lui en Allemagne. Son mari la punissait régulièrement parce qu’il la trouvait trop occidentale. Il lui interdisait tout contact avec des amies allemandes, ne voulait pas qu’elle se cultive. « Il disait toujours, plus tu seras cultivée, plus vite tu me quitteras ». Finalement, après 20 ans de mariage forcé, elle est allée avec son mari à une noce et un homme qu’elle ne connaissait pas lui a fait des avances. Fureur du mari, pugilat général, le mari a décrété que c’était elle qui avait provoqué la situation et a entrepris de lui trancher la gorge devant 200 personnes. « Je n’ai survécu, raconte Yildirim, que parce que mon fils m’a protégée. Le reste de ma famille voulait me voir morte ». Après cet épisode, elle s’est sauvée et a divorcé mais elle vit toujours dans la terreur. « Je suis constamment en fuite, j’ai déménagé dans une autre ville, parce que mon mari et ma famille veulent me retrouver et me tuer ».

D’après des statistiques de 2008, 3443 personnes, à 93% des femmes, avaient demandé de l’aide en Allemagne parce qu’elles étaient concernées ou menacées par un mariage forcé. Combien n’osent même pas demander de l’aide ? Un sociologue de Munich, Aydin Findikci, évalue les mariages forcés d’origine musulmane à 30 000 par an.

D’une étude menée pour le Ministère allemand de la famille et présentée à Berlin au début du mois il ressort que 83% des personnes qui ont demandé de l’aide étaient musulmanes ; le second groupe (9,5%) correspond à la religion yézidie du Kurdistan. Il est frappant que beaucoup des femmes concernées étaient supposément bien intégrées. 32% étaient nées en Allemagne, 44% possédaient un passeport allemand. Mais plus de 52% des mariages forcés ont lieu à l’étranger ou y sont préparés. Les mariages forcés concernent avant tout des femmes jeunes, de moins de 21 ans : dans 30% des cas, il s’agit même de mineures. La plus jeune victime avait 9 ans.

Sonja Fatma Bläser est une immigrée kurde que sa famille avait mariée de force avec un cousin : elle s’était enfuie et avait réussi à échapper à un commando de tueurs lâché contre elle par sa famille. Elle fait encore l’objet de menaces de mort. Elle a raconté son histoire dans un livre et dénonce ce qu’elle appelle « la fausse tolérance » des politiciens allemands. En Allemagne, d’après sa propre expérience, les Islamistes ont pu s’organiser de manière remarquable. « Sous couvert de liberté religieuse, on leur permet trop de choses ».

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