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Chirac déclaré coupable dans l'affaire des emplois fictifs: une victoire pour la démocratie ? - La réaction de Jean-Marie Le Pen

La gauche et les Verts ont applaudi la condamnation de l'ancien chef d'État à deux ans de prison avec sursis tandis que certains députés de l'UMP trouvent la décision «désolante» et «humiliante».

Eva Joly s'est félicitée de ce que «justice soit faite», peu après la condamnation de l'ancien président Jacques Chirac dans l'affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris. L'ex-magistrate a estimé dans un communiqué que «ce jugement rendu après un véritable marathon judiciaire est la preuve de la nécessité et de l'utilité d'une justice indépendante et qui juge à égalité l'ensemble des citoyens». La candidate EELV à la présidentielle a toutefois regretté «le retard pris pour instruire ce jugement». Selon elle, «si Jacques Chirac avait été jugé dans les mêmes conditions que l'ensemble des Français après la découverte des faits, les citoyens auraient aujourd'hui une plus grande confiance dans la démocratie. Au lieu de cela, ce procès a été maintes fois évité, alors qu'il était nécessaire, puisque même la Ville de Paris avait renoncé à porter plainte». Sur son compte twitter, Eva Joly a demandé la démission de Jacques Chirac du Conseil constitutionnel, dont il est membre en tant qu'ancien président de la République mais auquel il ne siège plus depuis mars 2011.

• Le candidat PS à la présidentielle François Hollande a déclaré que «la justice devait passer pour que ne s'installe pas un sentiment d'impunité» mais il a également exprimé «une pensée pour l'homme qui connaît en plus des ennuis de santé».

Bertrand Delanoë (PS) a estimé que le tribunal avait «reconnu le fondement de la démarche engagée par la municipalité depuis 2001 pour obtenir la reconnaissance et la réparation des fautes commises contre les intérêts de la collectivité et des Parisiens». Dans un communiqué, le maire de Paris affirme que «c'est dans cet esprit que la Ville avait accepté en septembre 2010, conformément à la loi, la réparation du préjudice subi». Les intérêts de la Ville «ont été préservés au-delà même de ce qu'elle aurait obtenu en restant partie civile jusqu'au bout», souligne-t-il. Elle a «obtenu le remboursement intégral du coût de 19 emplois alors que le jugement rendu ce matin n'en retient certains que partiellement».

Un «soulagement» et un «avertissement sérieux

• «La justice est passée, donc c'est une bonne nouvelle pour la démocratie, a déclaré André Vallini sur BFM TV. La justice a fonctionné. Bien sûr, elle passe très tardivement, c'est le problème du statut pénal du chef de l'état.» Le président PS du conseil général d'Isère a toutefois ajouté qu'il «n'y a pas de joie particulière à exprimer, Jacques Chirac est aujourd'hui âgé, il est malade, il n'est plus président de la République». Pour André Vallini, «le statut actuel du chef de l'Etat est inacceptable», parce qu'il est «totalement irresponsable sur le plan judiciaire, sur le plan pénal et Nicolas Sarkozy a encore aggravé, en 2008, cette impunité présidentielle». Le député PS a rappelé que son parti proposait une réforme qui ferait du chef de l'Etat «un justiciable ordinaire pour tous les actes délictueux qu'il aurait commis avant son entrée en fonction pendant son mandat, mais détachable de sa fonction».

• La condamnation est «un soulagement pour tous ceux qui se sont battus contre l'impunité présidentielle, maladie chronique et dangereuse du régime de la Ve République», a écrit dans un communiqué Arnaud Montebourg. Elle «servira d'avertissement sérieux à celui (...) qui serait enclin à abuser d'une fonction qui n'est plus désormais au dessus des lois de la République», s'est félicité le député PS.

• «C'est un bon signe pour la démocratie française qu'une justice indépendante puisse prononcer un tel verdict à l'égard d'un ancien président de la République», a déclaré Benoît Hamon. Deux ans avec sursis ce n'est pas rien, c'est une condamnation importante.», a jugé le porte-parole du PS.

Chirac aura encore «l'estime des Français» selon Sarkozy

• Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy a affirmé qu'il ne lui appartenait pas de commenter la décision de justice. Le président de la République a cependant ajouté que «ces circonstances ne doivent pas faire oublier l'engagement constant de Jacques Chirac au service de la France, ce qui lui vaut et lui vaudra encore l'estime des Français».

• Depuis Sao Paulo au Brésil, le premier ministre François Fillon a réagi la condamnation de Jacques Chirac: «Je n'ai pas l'habitude de commenter des décisions de justice, a-t-il commencé. Je pense simplement que celle-ci arrive vraiment trop tard, plus de vingt ans après les faits». François Fillon a toutefois estimé que cette décision ne viendrait «pas altérer la relation personnelle qui existe ente les Français et Jacques Chirac».

Jacques le Guen s'est pour sa part déclaré «abasourdi» par la décision du tribunal. «Je pensais qu'on allait vers la relaxe parce que les faits reprochés correspondent à des événements anciens qui n'ont plus aucun intérêt, a expliqué le député UMP du Finistère. On reproche au président Chirac des emplois fictifs qui existaient dans tous les partis politiques. Alors attaquer ensuite en justice un homme qui a servi la France, je trouve cela désolant.»

«Une exception qui confirme la règle» pour Jean-Marie Le Pen

Jacques Myard a trouvé la peine «excessive». «Le fait qu'il y ait eu le procès était déjà une sanction en soi», a estimé le député UMP, pour qui la justice n' a pas tenu «compte de ce qu'a été à l'époque l'ensemble des financements dans un certain nombre de mairies de France et de Navarre, du côté de la gauche comme du côté de la droite».

• «La justice de notre pays vient de rendre à l'encontre du président Jacques Chirac un verdict regrettable et humiliant», a écrit Jean-Pierre Dupont. Pour le député UMP de la Corrèze, la condamnation ne «relève que d'un esprit de vengeance bassement politique.»

• «On pouvait désespérer de la possibilité de faire condamner des coupables de haut niveau dans notre pays. Cette exception confirme la règle, a déclaré Jean-Marie Le Pen. M. Chirac s'est fait pincer les doigts dans la porte avec une condamnation très grave, condamnation à la prison quand on voit que le sursis n'a été attribué que pour des raisons d'âge et de sénilité. Or ce n'est pas la seule affaire, a poursuivi le président d'honneur du Front national. La France est malheureusement corrompue dans beaucoup de ces secteurs mais nous avons été présidés par un délinquant pendant 12 ans, et mon adversaire de 2002 est quelqu'un qui aurait dû être condamné à la prison.»

Le Figaro - 15/12/11

Commentaires

  • Jugement bien tardif !
    Personne, pas même JMLP, ne fait remarquer que sans ces malversations, Chirac n’aurait jamais été élu Président de la république. Par conséquent ce jugement invalide son élection et, donc, toutes les élections suivantes : autrement dit nous sommes gouvernés pas des imposteurs qui se sont emparés du pouvoir par des coups de force, non pas militaires, comme de vulgaires colonels, mais comme des malfrats qu’ils sont. Et on prétend que la France est une démocratie. Seul JMLP rappelle qu’en 2002, Chirac n’aurait jamais dû être au second tour mais au contraire en prison !

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