Alléluia ! Toute périlleuse qu’elle s’annonce, l’année 2012 a commencé sous les meilleurs auspices. Dans son allocution de la Saint-Sylvestre, le chef de l’Etat avait promis de nous « protéger », il a tenu parole. Le réveillon, dont on redoutait feu et flammes, a été d’une sérénité irénique. Du moins à en croire le ministre de l'Intérieur selon lequel la France a « passé le cap du Nouvel An dans le calme et sans incident notoire ». Claude Guéant se rengorge donc : « Seulement 251 interpellations ont été nécessaires contre 501 en 2011, 405 en 2010 et 288 en 2009 et « seuls huit membres des forces de l'ordre ont été blessés au cours de la nuit » – et encore, rassurons-nous, « légèrement ». Une peccadille par rapport aux soixante mille policiers, CRS et gendarmes déployés. Quant aux voitures brûlées (une quarantaine recensées par la presse locale à Mulhouse et à Strasbourg, une quinzaine à Creil, autant à Montpellier, dix-sept à Nice, dix à Caen, etc.), on n’en connaîtra pas le nombre total car, comme l’a indiqué le ministre, « aucun chiffre ne sera communiqué ». Non pas, comme les mauvais esprits pourraient l’imaginer, pour empêcher le bon peuple de connaître la vérité à quelques mois de la présidentielle (et des législatives où M. Guéant sera candidat à Boulogne-Billancourt, secteur de tout repos pour l’UMP) mais pour une raison très morale : il s’agit « d’éviter toute surenchère ou compétition entre villes » : une stratégie rappelant furieusement celle du mari cocu qui, ayant surpris Madame et son amant sur le canapé du salon, choisit… de vendre le canapé !
Cherchez l’intrus
Dormez donc, bonnes gens, M. Sarkozy vous protège cependant que prévalent « contre la crise rire, métissage et proximité ». Tel était en effet, sur deux pages, le gros titre du Journal du dimanche qui publiait le 1er janvier son palmarès annuel des « cinquante personnalités qui comptent le plus pour les Français » et qu’ils « trouvent les plus sympathiques ». En tête de ce « Top JDD » : la pléiade Yannick Noah, Zinedine Zidane, Omar Sy (la révélation sénégalaise du film Intouchables), l’inoxydable Simone Veil, le comique et comédien judéo-marocain Gad Elmaleh, l’acteur Jean Dujardin et le guignol Jamel Debbouze. Cherchez l’intrus : Dujardin, bien sûr !
Ce sondage a été réalisé par l’Ifop, dont la vice-présidente est toujours Mme Laurence Parisot, présidente du Medef et accessoirement signataire d’un (médiocre) pamphlet anti-Le Pen, Un piège bleu Marine (Calmann-Lévy éd.), d’ailleurs contesté par de nombreux patrons opposés au mélange des genres. Les questions ont-elles été bidonnées ou « l’échantillon représentatif de 1018 personnes âgées de 15 ans et plus » est-il en réalité fort peu représentatif du pays réel, les adolescents, qu’on sait particulièrement perméables à la propagande médiatico-scolaire, ayant été sondés de préférence afin d’obtenir le résultat voulu ? Ce résultat réjouit en tout cas le sociologue de gauche Jean Viard. Commentant dans le JDD ce « Top 50 » qui traduirait « un désir d’affection et de fraternité », il soutient qu’ « un projet politique qui s’appuierait sur ces figures symboliques pour construire un “nous” qui intègre la diversité ouvrirait des voies positives ».
Drôles de « symboles » !
Des figures symboliques, mais de quoi sinon de communautarismes antagonistes ? Ainsi l’octogénaire Simone Veil a-t-elle, en sa qualité de présidente honoraire de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, obtenu le 27 décembre du premier ministre François Fillon un don de 5 millions d’euros pour la restauration du camp d’Auschwitz-Birkenau dont la préservation exigerait la création d’un « fonds permanent de 120 millions d'euros » – nos compatriotes les plus nécessiteux apprécieront, de même que les petits retraités qui renoncent à se soigner depuis les restrictions imposées par une Sécurité sociale aux abois.
De son côté, interrogé en octobre dernier sur RTL où il se prétendait « toujours victime de racisme », Jamel Debbouze lançait un message incendiaire à destination des banlieues et des enfants d'immigrés en les incitant à « s'énerver » et à « suivre les modèles tunisien et égyptien » afin de « regagner leur liberté ». Le 22 août, le Marocain avait déjà menacé sur M6 de « changer de crèmerie » si par malheur Marine Le Pen était élue en mai prochain. Chiche !
Noah, humaniste mais ploutocrate
Quant à Yannick Noah, choisi comme « la personnalité préférée des Français pour la huitième fois consécutive » ainsi que s’en félicite le site communautaire plurielles.fr en précisant que « depuis la création de ce sondage biannuel en 1988, seuls l'Abbé Pierre (16 fois numéro un) et le commandant Cousteau (20 fois premier) ont réussi à faire mieux », il est le champion du double langage et du billard à trois bandes.
Interminablement interviewé dans L’Humanité du 16 septembre 2011 à l’occasion de la Fête de L’Huma dont il était la vedette, il déclarait ainsi que cette invitation constituait « vraiment la meilleure reconnaissance, la reconnaissance du peuple » et évoquait sa proximité idéologique avec Martin Luther King, Mandela et surtout la pasionaria noire américaine Angela Davis : « Une grande sœur. Ce sont des gens qui me stimulent, que j’admire. C’est cette image de cette femme qui lève le poing et qui est prête à affronter toute l’injustice… Qu’est-ce que l’on fait face à l’injustice ? » Et l’ancien tennisman, qui vit dans le luxe et l’encens des médias depuis sa victoire de Roland-Garros en 1983, d’ajouter, grandiloquent : « Si on parle de l’immigration, je suis en souffrance. D’autant plus en souffrance que je sais que c’est une injustice, que je sais que l’Afrique a été pillée, que le Noir a été pillé par le Blanc et maintenant que le Blanc n’en a plus besoin, il le rejette »… alors que devraient se prendre la main les « gens de toutes les couleurs, de toutes les classes sociales », des prolétaires aux nababs.
A cette dernière catégorie l’invité de L’Huma – qui, complice, n’évoquait évidemment pas cette particularité – appartient de plein droit. Quelques jours plus tôt, le Conseil constitutionnel avait en effet rejeté la Question prioritaire de constitutionnalité que Noah lui avait soumise après avoir été débouté par le tribunal administratif dans une sombre affaire d’évasion fiscale. Depuis maintenant quinze ans, Bercy poursuit en effet le Franco-Camerounais pour un redressement fiscal concernant ses seuls revenus de 1994-1995, revenus des plus confortables puisque, pour leur dissimulation, il doit régler la modique somme de 1.037.827 euros (ramenée à un peu plus de 580.000, selon son avocat) ! Mais cet homme de cœur, tout entier dévoué à l’humanité souffrante, ne s’y résigne pas. Il annonçait donc le 20 septembre vouloir se tourner vers la Cour d'appel administrative de Paris, et, si elle le déboute à son tour, vers le Conseil d’Etat. Car pour être chanteur, « le beau Yannick », qui célèbre la mémoire de Coluche et milite (sur scène et à la télévision) pour les Restos du cœur, n’en est pas moins plus fourmi que cigale. Donc très près de ses sous.
Et voilà les « personnalités symboliques » que, selon la presse Lagardère, idolâtreraient les Français, celles auxquelles ils s’identifieraient et dont la présence « aux Affaires » en lieu et place des politiques (les seuls nommés d’entre eux, Jacques Chirac, François Hollande et Nicolas Sarkozy, ne se classent respectivement qu’en 46e, 48e et 49e position) nous garantirait un avenir radieux. Si c’est vrai, nous sommes le peuple le plus bête du monde. Si c’est faux, il s’agit d’une monstrueuse manipulation visant à accélérer encore le complexe de culpabilité des Français et, par voie de conséquence, la substitution de population.
Claude Lorne
02/01/2012
Correspondance Polémia – 03/01/2012
Image : Yannick Noah
Commentaires
Excellente critique de Claude Lorne sur le sondage bidon, lequel n’est que de la grosse propagande mondialiste, anti-française, anti-chrétienne et anti-blancs. J’avoue que ce sondage ne mérite pas tant d’honneur.
Mais il est toujours bon d'enfoncer le clou dans la tête des moutons de Panurge!
Polemia, Claude Lorne vous connaissez ?
NON répondront 99,999% des sondés honnetement cette fois, ainsi va l' (a) (dés) information dans nos belles démocraties ...
@ Décée: très juste, hélas!
Merci pour ce texte ! .
Salutations ,