Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le grand retour de la gale !

A Avesnes-les-Aubert, dans le Nord, elle s’est récemment invitée dans une maison de retraite, et a infesté plusieurs résidants. Dans un collège de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), c’est à pas moins d’une vingtaine d’élèves de l’établissement qu’elle vient de s’attaquer…

Non seulement la gale n’a pas disparu, mais selon les spécialistes, elle est en recrudescence.

 

« Nous ne disposons pas d’une étude précise qui nous permettrait de l’affirmer avec certitude, mais un récent rapport de l’Institut national de veille sanitaire (InVS) montre une augmentation de l’utilisation des produits pour traiter les cas de gale entre 2008 et 2010, et des signalements effectués dans les collectivités », confirme le professeur Olivier Chosidow, chef du service dermatologie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne). Face à ce phénomène, la Direction générale de la a constitué un groupe de travail chargé de revoir les recommandations de 2003 sur cette pathologie.

Une transmission par contact prolongé de peau à peau

Considérée à tort comme une maladie causée par le manque d’hygiène et ne touchant que les populations précaires, comme les SDF, la gale touche en fait les personnes de tous âges et tous milieux sociaux. C’est une maladie de la peau, causée par un parasite nommé sarcopte, qui provoque de fortes démangeaisons. Elle se transmet à la suite d’un contact prolongé de peau à peau.

Elle est associée aux personnes précaires car, chez ces dernières, elle revêt une forme à complications, en raison d’un manque de soins. « Il y a deux types de gale, explique le Pr Chosidow. La première est causée uniquement par 5 à 10 parasites, pas plus. Une fois qu’elle est diagnostiquée, elle se soigne très facilement. Dans la seconde forme, le patient a des milliers, voire des millions de sarcoptes sur la peau, en raison d’une prise en charge tardive, ou d’un système immunitaire affaibli. Mais la plupart des cas sont à classer dans la première catégorie. »


Comment expliquer ce come-back? « C’est peu connu, mais la gale fait partie des infections sexuellement transmissibles, avance le spécialiste. Ces dernières étant en hausse, la gale suit le mouvement. » La maladie ne se transmet pas par les muqueuses ou le sperme. Mais la relation sexuelle, en raison du contact prolongé de peau à peau, constitue le mode de transmission idéal de la gale, d’où sa catégorisation dans le groupe des IST (infections sexuellement transmissibles).

Et les enfants? « La transmission se fait au sein de la famille, et dans la cour d’école, là où les contacts sont rapprochés », explique le Pr Chosidow. Toutefois, le développement d’une résistance aux traitements existants n’est pas non plus à exclure parmi les explications de la hausse du nombre de cas.

Au final, pas de panique. Attraper la gale en essayant un vêtement ou en touchant une poignée de porte n’arrive pratiquement jamais. Il existe un traitement local (lotion pour le corps) et un traitement oral (comprimés). « Le choix se fait en fonction du patient, c’est au médecin de juger ce qui convient le mieux », souligne le dermatologue. A condition que celui-ci diagnostique la maladie. Il n’est pas rare en effet que certains praticiens, peu habitués à voir cette pathologie, ne la reconnaissent pas au premier coup d’œil…

Le Parisien - 12/01/12

Commentaires

  • Hé oui, contrairement aux journaleux qui ont pondu ce papier la gale avait bien disparu avec l’amélioration de l’hygiène en France et dans tous les pays européens. Et maintenant, elle est de retour comme par enchantement, ou plutôt par un mauvais sortilège, et on sait bien à qui on le doit, comme toutes les autres maladies qui reviennent en force !
    PS : le journaliste ne sait pas que l’InVS n’est pas un institut national !

  • @ bad: la gale n'arrive pas toute seule, mais transportée par ceux qui "arrivent"! Elle est liée à l'immigration, comme les poux à l'école. Il y a de nombreux cas de lèpre actuellement en France.
    La gale, les poux, la lèpre, tout cela avait disparu de France et d'Europe depuis longtemps... La tuberculose avait été éradiquée grâce au BCG.

  • A croire que dans cette maison de retraite d'Avesnes, les pensionnaires ont des contacts sexuels "de peau à peau" prolongés! Grotesque! Tout cela pour masquer la vérité. Ce n'est pas la gale qui s'invite!

  • Gaelle, effectivement , d,autres envoyent les cartons d,invitation sans nous demander notre avis.
    salutations;

  • France Gale ?

  • Dans les années 70 cette maladie avait pratiquement disparu dans notre pays. Et cela me remet en mémoire une petite anecdote personnelle. Cet été 1971 j'épaulais un confrère installé depuis quelques années et surchargé de travail. On nous mène un enfant se plaignant de démangeaisons sur les mains et les doigts. Les sillons visibles ne nous évoquent rien car nous n'avions jamais rien vu de tel.
    Mon confrère a alors l'idée d'envoyer le jeune patient en consultation chez l'un de ses amis plus âgés installé dans un village voisin. Le malade revient avec une lettre mentionnant l'origine scabique de l'affection (dermatose à sarcoptes scabiei). Grand mystère et bonnet d'âne pour nous. Même le mot nous était inconnu. Wikipédia n'existant pas nous nous sommes alors plongés dans l'encyclopédie. Nous avions appris quelque chose.
    Quelques jours plus tard nouveau mystère et bonnet d'âne: une infection à rickettsia conorii dûe à la tique chez un vieil homme. Forte grippe d'été avec éruption sur le corps et un eschare bizarre du creux poplité. On envoie le malade à 150 km de là à Marseille. Pensant ne plus le revoir. Il revient quelques jours après en pleine forme. Nous avions encore appris quelque chose...

  • @ babotchka: merci pour votre témoignage très intéressant. La gale, les poux, c'était mythique pour moi! Ma mère n'a jamais eu de poux ni moi non plus, ni mon père! Pourtant tous deux avaient fréquenté des écoles publiques à Marseille!
    Et puis... en 1984-85, ma fille, 7-8 ans, revient avec des poux de l'école! Elle nous les passe! On court acheter des shampoings, je lave tout, etc... A l'école, c'est l'affolement! On prévient les parents, on désinfecte... La cause, je la comprends vite, en regardant autour de moi à la sortie de l'école. Une arrivée inopinée... Bref, le lendemain, quasiment une émeute et des cris devant l'école, des menaces "consulaires"... Je fuis devant ces mégères!
    Depuis, chaque année, des poux! Les parents d'aujourd'hui pensent qu'il est "normal" d'attraper des poux à l'école...

Les commentaires sont fermés.