Francesco Schettino, le capitaine du Costa Concordia, a été remis en liberté ce mercredi. Il est en résidence surveillée à son domicile.
« L'homme le plus détesté d'Italie » comme le surnomme le Corriere della Sera a recouvré une certaine liberté. Francesco Schettino, le capitaine du Costa Concordia, est sorti, tard mardi soir, de la prison où il était détenu depuis samedi. Escorté de policiers et de carabiniers, il est arrivé vers 1 heure du matin à son domicile dans la région de Meta di Sorrento à une cinquantaine de kilomètres au sud de Naples et à plus de quatre cents de l'île de Giglio où a eu lieu le naufrage. Il y sera assigné à résidence jusqu'à nouvel ordre.
À l'image de beaucoup d'Italiens, le procureur en chef de Grosseto, Franseco Verusio, s'est dit choqué par cette remise en liberté : « Je ne comprends pas cette mesure et je suis curieux de lire les motivations du juge d'instruction ». C'est ce même procureur qui avait ordonné samedi le placement en détention du capitaine craignant « un risque de fuite et de dissimulation de preuves ». Selon lui les charges contre le commandant Schettino, décrit par des témoins comme « trop exubérant et casse-cou », sont écrasantes. L'enregistrement d'une de ses conversations avec la capitainerie du port au moment de la catastrophe a enfoncé le clou. D'un ton faible et hésitant, il fait d'abord croire à son interlocuteur qu'il est à bord alors qu'il a déjà quitté le navire, puis refuse de remonter. « Remontez à bord, bordel de m... », lui intime un moment Gregorio De Falco, de la capitainerie du port de Livourne, visiblement exaspéré et scandalisé. La phrase, largement reprise sur internet, se décline déjà en tee-shirt « Vada a bordo, CAZZO ».
Un danger visible
Le commandant Schettino est aussi accusé d'avoir tardé à ordonner l'évacuation, déclenchant une « mini-mutinerie » de l'équipage qui a démarré les opérations d'évacuation sans que le commandant l'ait formellement décrété. Alors que le navire penchait, ils ont commencé à préparer les chaloupes sans attendre les consignes de leur chef. Enfin, le capitaine est accusé par sa propre compagnie d'avoir lui-même dévié la trajectoire du bateau pour effectuer une parade, tous phares allumés, à proximité de l'île. C'est cette parade qui aurait entraîné le naufrage du navire sur un rocher. Un élément accablant car le danger était parfaitement visible sur les cartes maritimes.
Par son avocat, il a fait savoir qu'il niait avoir abandonné le navire et estime que son attitude a permis de sauver des milliers de vies.
Sur l'épave, les recherches se poursuivent mais les chances de retrouver des survivants s'amenuisent d'heure en heure. Par ailleurs, les risques d'une marée noire inquiètent les autorités qui ont mis en place des barrages flottants.
Selon un dernier décompte officiel 11 personnes sont mortes et 28 personnes manquent toujours à l'appel.
Actu France-Soir - 18/01/12
Commentaires
TIENS ! il a "détronné" Berlusconi en tant que.....le plus détesté ????. GAUTHIER
« L'homme le plus détesté d'Italie » : tiens, je croyais que c’était Berlusconi ! Comme c’est curieux ! Et le ‘corriere della sera ‘ ne serait pas le canard le plus détesté de l’Italie?
les négriers et la presse tiennent un lampiste,
ils ne vont pas le lacher !
(vidéo)
http://www.telecharger-tout.com/multimedia/documentaires/243274-special-investigation-la-face-cachee-des-croisieres-de-luxe.html
@ cyrus: Schettino est issu d'une longue lignée de marins. Il est peu croyable qu'il ait abandonné son bateau avec tous ces passagers à évacuer. Il a dû se passer quelque chose qu'on ignore. C'est un professionnel de la mer.