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Retrait d'Afghanistan: l'Elysée vaut bien un gros mensonge

 

Au moment où l’Elysée et la majorité présidentielle évoquent un « retrait anticipé » ou « accéléré » de nos troupes en Afghanistan, quelques heures après le décès de quatre soldats français et de 17 autres blessés, il peut être utile de rappeler ce que nous évoquons dans le dernier Nations Presse Magazine (n°22/janv.2012) sur la question afghane.
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Alors qu’il peine à s’élever dans les sondages, l’équipe de communiquants de Nicolas Sarkozy envisagerait d’annoncer officiellement, à partir du mois de mars 2012, le retrait d’Afghanistan de toutes les troupes françaises présentes sur ce territoire, et ce quasiment en même temps, sans échelonnement sur plusieurs mois comme prévu. Cela semble peu réalisable dans les faits, d’un point de vue logistique, mais cela s’intégrerait à un plan com’ en direction de l’opinion publique française à quelques semaines du premier tour de la présidentielle. Dans la réalité, il n’en serait rien, bien évidemment.

Dans cette théorie de pure communication, les cibles visées en termes de « catégories d’opinion » ne seraient pas tant les militaires eux-mêmes et les milieux de la Défense, qui eux ne sont pas si hostiles que cela à une forte présence française à l’extérieur (pour de multiples raisons évidentes, pas seulement pour ce que cela rapporte, mais notamment quant au maintien d’un niveau opérationnel inespéré en temps de paix). La « cible » d’un tel effet d’annonce, ce seraient les familles des soldats français présents en Afghanistan et ailleurs dans le monde, mais aussi de tous ceux susceptibles d’y partir et, bien entendu, celles meurtries dans leur chair, qui pleurent des morts, des blessés, des mutilés à vie. Et en part de marché électoral, cela fait beaucoup de monde, y compris des patriotes qui, initialement, entendraient voter pour Marine Le Pen, d’anciens militaires et combattants de toutes les guerres qui pensent que le bourbier afghan est une tuerie inutile de plus et qui n’est pas en adéquation avec l’intérêt national. Une part de marché que l’on retrouve aussi bien à droite qu’à gauche, ce qui permettrait au candidat élyséen de ratisser large sur un sujet fédérateur en matière d’opinion. Cela aurait pour avantage de présenter le Président sortant comme économe du sang français, le plaçant indûment en posture de Père de la Nation, tel Clémenceau ou De Gaulle.

Cela pourrait être un coup magistral, car cette déclaration faite par le chef des armées ne pourrait pas être vérifiée avant la fin des élections, présidentielle et législatives, pour d’évidentes raisons de faisabilité. Il faudrait néanmoins pour le candidat de l’élysée surmonter un obstacle de taille : se mettre préalablement en accord avec Washington, avoir l’aval d’Obama en personne afin que celui-ci ne mette pas ce plan com’ à terre par un démenti. Un aval qui ne pourrait voir le jour qu’à condition que Nicolas Sarkozy accorde un soutien ferme et inconditionnel à son homologue américain sur la question iranienne, par exemple.

Commentaires

  • Il faut se faire à cette triste réalité : notre armée qui fut si brillante jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie, est devenue une armée d’opérette, malgré un armement remarquable et très avancé techniquement. Mais en dernier ressort, ce qui compte c’est la tenue sur le terrain, et là c’est une autre histoire. Il faut dire que depuis plusieurs années les chefs des armées sont choisis pour des raisons politiques : ils ne sont que des stratèges en chambre, et ne brillent que dans les salons et les thés dansants.

  • il est trés difficile de lutter contre des francs-tireurs et la guérilla qui se fond dans la population locale aprés leurs attentats.
    à moins de mener une guerre totale, mais ce n,est pas le but .
    la seule chose est que notre corps expéditionnaire soit retiré rapidement de ce bourbier.
    salutations.

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