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Jessica Panchevre, 26 ans, a perdu son compagnon dans l’attaque perpétrée vendredi matin contre les militaires français sur la base de Gwan, dans la province de Kapisa en Afghanistan. Geoffrey Baumela, 27 ans, était brigadier-chef au 93e régiment d’artillerie de montagne (RAM) de Varces-Allières-et-Risset (Isère).
Jessica, mère d’une fillette de 14 mois, a tenu à s’exprimer.
Comment avez-vous appris la mort de votre compagnon?
JESSICA. Je suis femme de ménage à l’hôpital de Grenoble. Vers 10 heures, l’armée m’a appelée à mon travail pour me dire qu’elle voulait me voir rapidement. Ils m’ont préparée au téléphone. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose de grave. Ils sont ensuite venus me chercher. C’est là que le colonel de la caserne m’a annoncé la mort de Geoffrey. Au début, on ne veut pas y croire. C’est un choc terrible. L’armée m’a ramenée chez moi et m’a bien entourée toute la journée.
Vous avez une petite fille…
Oui, elle s’appelle Anna. Elle a 14 mois et elle ne reverra plus jamais son papa. C’est très dur… Je suis perdue. C’est une partie de moi qui s’est en allée.
Les circonstances du décès de Geoffrey et de ses collègues vous ont particulièrement fait mal…
Pour moi, c’est une exécution. Ils n’avaient aucun moyen de se défendre. Ils faisaient du sport, ils n’avaient pas d’armes. Ils ont purement et simplement été exécutés dans leur propre base. C’est très lâche.
Qui était Geoffrey?
C’était quelqu’un d’exceptionnel. Il aimait son métier. Il était rentré au 93e RAM il y a cinq ans. Il était mécanicien et s’occupait des véhicules du régiment. Il aimait la vie, il aimait sa famille. Il mettait de la bonne humeur partout. Il avait une joie de vivre. C’était quelqu’un de très droit. C’était sa première mission en Afghanistan.
Vous avait-il fait part des dangers qu’il courait en Afghanistan?
Non, il était parti confiant. Il ne voulait pas nous inquiéter. Mais en tant que militaire, il ne pouvait pas tout nous dire. Il y a quelques jours, il m’avait appelée pour m’expliquer que le plus dur était passé, que la fin de sa mission était proche et qu’il n’y avait plus aucun risque. Il devait rentrer le 9 février. Il languissait de nous retrouver. Il préparait déjà ses affaires pour ce retour. Il n’y avait plus qu’à l’attendre.
Vous vous étiez pacsés récemment ?
Oui, en juillet dernier, juste avant le départ de Geoffrey en septembre. Il avait peut-être quelques craintes en partant en Afghanistan. Il a préféré que l’on fasse tout ça avant qu’il ne parte. C’était important pour nous après douze ans de relation. On s’était rencontrés alors que l’on avait à peine 15 ans, en vacances, au bord d’un lac de la région.
Quel message voulez-vous adresser au président Sarkozy?
Je voudrais lui demander de faire rentrer tous les soldats français encore présents en Afghanistan. Il ne peut pas les laisser là-bas. Nos militaires n’ont rien à y faire. Ils n’ont qu’à laisser les Afghans se débrouiller entre eux. On y va pour les aider, former leurs militaires et finalement, cela se retourne contre nous. Il ne faut plus qu’il y ait de perte de soldats français là-bas. Je ne veux pas que d’autres familles vivent ce que je vis. Je ne voudrais pas que d’autres enfants perdent leur père. Que des femmes se retrouvent sans leur mari. Ils n’ont pas le droit de laisser faire ça.
En voulez-vous aux responsables politiques qui ont engagé l’armée française en Afghanistan?
Oui, je suis curieuse de savoir s’ils auraient laissé partir leurs propres enfants en Afghanistan. Il n’y a pas de fils de ministres ou du président au front. Ils ne les enverraient pas au casse-pipe comme ça. Pour moi, il y a deux poids deux mesures. Les enfants des autres, on s’en fout.
Comment envisagez-vous l’avenir désormais ?
Il me reste ma fille. C’est pour elle que je dois être forte, que je dois tenir le coup. C’est mon rayon de soleil. Elle a le regard et les yeux de son papa. Quand elle grandira, je lui dirai quelle personne merveilleuse il était. Et l’amour qu’il lui portait.
Comment avez-vous appris la mort de votre compagnon?
JESSICA. Je suis femme de ménage à l’hôpital de Grenoble. Vers 10 heures, l’armée m’a appelée à mon travail pour me dire qu’elle voulait me voir rapidement. Ils m’ont préparée au téléphone. J’ai compris qu’il s’était passé quelque chose de grave. Ils sont ensuite venus me chercher. C’est là que le colonel de la caserne m’a annoncé la mort de Geoffrey. Au début, on ne veut pas y croire. C’est un choc terrible. L’armée m’a ramenée chez moi et m’a bien entourée toute la journée.
Vous avez une petite fille…
Oui, elle s’appelle Anna. Elle a 14 mois et elle ne reverra plus jamais son papa. C’est très dur… Je suis perdue. C’est une partie de moi qui s’est en allée.
Les circonstances du décès de Geoffrey et de ses collègues vous ont particulièrement fait mal…
Pour moi, c’est une exécution. Ils n’avaient aucun moyen de se défendre. Ils faisaient du sport, ils n’avaient pas d’armes. Ils ont purement et simplement été exécutés dans leur propre base. C’est très lâche.
Qui était Geoffrey?
C’était quelqu’un d’exceptionnel. Il aimait son métier. Il était rentré au 93e RAM il y a cinq ans. Il était mécanicien et s’occupait des véhicules du régiment. Il aimait la vie, il aimait sa famille. Il mettait de la bonne humeur partout. Il avait une joie de vivre. C’était quelqu’un de très droit. C’était sa première mission en Afghanistan.
Vous avait-il fait part des dangers qu’il courait en Afghanistan?
Non, il était parti confiant. Il ne voulait pas nous inquiéter. Mais en tant que militaire, il ne pouvait pas tout nous dire. Il y a quelques jours, il m’avait appelée pour m’expliquer que le plus dur était passé, que la fin de sa mission était proche et qu’il n’y avait plus aucun risque. Il devait rentrer le 9 février. Il languissait de nous retrouver. Il préparait déjà ses affaires pour ce retour. Il n’y avait plus qu’à l’attendre.
Vous vous étiez pacsés récemment ?
Oui, en juillet dernier, juste avant le départ de Geoffrey en septembre. Il avait peut-être quelques craintes en partant en Afghanistan. Il a préféré que l’on fasse tout ça avant qu’il ne parte. C’était important pour nous après douze ans de relation. On s’était rencontrés alors que l’on avait à peine 15 ans, en vacances, au bord d’un lac de la région.
Quel message voulez-vous adresser au président Sarkozy?
Je voudrais lui demander de faire rentrer tous les soldats français encore présents en Afghanistan. Il ne peut pas les laisser là-bas. Nos militaires n’ont rien à y faire. Ils n’ont qu’à laisser les Afghans se débrouiller entre eux. On y va pour les aider, former leurs militaires et finalement, cela se retourne contre nous. Il ne faut plus qu’il y ait de perte de soldats français là-bas. Je ne veux pas que d’autres familles vivent ce que je vis. Je ne voudrais pas que d’autres enfants perdent leur père. Que des femmes se retrouvent sans leur mari. Ils n’ont pas le droit de laisser faire ça.
En voulez-vous aux responsables politiques qui ont engagé l’armée française en Afghanistan?
Oui, je suis curieuse de savoir s’ils auraient laissé partir leurs propres enfants en Afghanistan. Il n’y a pas de fils de ministres ou du président au front. Ils ne les enverraient pas au casse-pipe comme ça. Pour moi, il y a deux poids deux mesures. Les enfants des autres, on s’en fout.
Comment envisagez-vous l’avenir désormais ?
Il me reste ma fille. C’est pour elle que je dois être forte, que je dois tenir le coup. C’est mon rayon de soleil. Elle a le regard et les yeux de son papa. Quand elle grandira, je lui dirai quelle personne merveilleuse il était. Et l’amour qu’il lui portait.
Le Parisien - 22/01/12
Commentaires
Le genre de récit qui laisse de marbre Clinton la sorciére,Juppé le récupéré,Morin le tartarin, sarko et cie.
Hontes à vous.
cette jeune femme fait preuve d,un grand courage face à cette pénible épreuve .
sa remarque est tellement vrai , pas de fils de politiques ou de célibrités qui iraient au casse-pipe!!
salutations.