Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Leçons de Libye - Le chaos n'est pas une surprise

   

L’histoire montre que toute attaque et invasion militaire contre un pays souverain débouche sur la mort, la destruction et le chaos, et que cela ne s’arrête pas une fois l’invasion menée à son terme. Voyez l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine, le Vietnam, l’Irlande du nord, et plus loin dans le temps, la Seconde Guerre mondiale et la guerre froide.

Pourquoi le cas de la Libye devrait-il donc être différent ? Aujourd’hui, les médias se déclarent horrifiés par les combats armés entre factions ; l’agence Reuters vient d’informer que « les chocs entre milices rivales ont fait deux morts et seize blessés, dans le heurt le plus récent entre des groupes armés qui refusent de déposer les armes ».

Qu’est-ce que l’Occident espérait ? La Libye, un pays souverain, a été attaqué et envahi par les forces armées de l’OTAN sous de faux prétextes validés par une résolution hypocrite de l’ONU, qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés libyens ; logements et infrastructures bombardés ; pillages et un pays poussé dans le chaos total, les dirigeants assassinés, avec leurs enfants et petits-enfants, en direct à la télévision, ce qui a provoqué un éclat de rire retentissant et vulgaire de la secrétaire d’État Hillary Clinton, en public…

Tout cela ressemble beaucoup à ce que le monde a observé en Irak tout au long des huit ans qui ont suivi l’invasion… et à l’Afghanistan, donc… et aux 60 dernières années en Palestine, au quotidien… et à la Serbie il y a vingt ans, et au Vietnam il y a quarante ans…

Est-ce donc que les puissances occidentales se sont trompées une fois de plus ?

Je n’en crois rien. Les hommes et femmes qui s’occupent des plans stratégiques au Conseil des Relations Extérieures (Council on Foerign Relations - CFR), la Commission Trilatérale, l’American Enterprise Institute et l’AIPAC, ont trop d’expérience pour que nous puissions nous contenter d’imaginer qu’ils trébuchent à répétition sur le même obstacle…

Cela signifie-t-il, alors, qu’ils ont fait exprès de détruire la Libye ? Oui, de toute évidence. Les images que nous voyons depuis près d’un an de cet enfer qu’ils ont fait de la Libye, et du « printemps arabe » si mal nommé, avec leurs soulèvements armés par des « combattants de la liberté » financés, entraînés et armés par la CIA, le MI6, le Mossad et l’OTAN, sont tout à fait éloquentes. Les « bureaux des coups tordus » de ces organisations terroristes occidentales ont vraiment bien travaillé !

Voyons, s’il en était besoin, ce qu’ils font aujourd’hui en Iran où ils n’ont aucun scrupule à admettre publiquement qu’effectivement ils sillonnent les rues de Téhéran pour assassiner scientifiques et civils, et bombarder les installations et centres stratégiques.

Quel meilleur exemple de terrorisme d’État, admis ouvertement par Israël, les USA et la Grande Bretagne ?

Ne nous y trompons pas. La destruction de la Libye et d’autres États transgresseurs a servi et continue à servir pour la promotion des objectifs clé de l’élite du pouvoir mondialiste, car il s’agit d’adresser un message terrifiant à chaque pays. C’est une façon précise de dire : « Si nous pouvons faire cela en Libye, nous pouvons en faire autant avec n’importe quel autre pays, si c’est notre bon plaisir. » Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes nos ennemis, voici ce que dit la Doctrine du 11 septembre de Bush Jr.

Vous avez entendu, les Vénézuéliens ? Et vous, les Syriens, vous avez compris ? Au fait, Equatoriens, Nigérians, Pakistanais et Boliviens : ce message s’adresse à vous aussi ! Bien entendu, le délai entre la formulation de la menace et sa concrétisation militaire a tout l’air d’être inversement proportionnel à la distance qui sépare le pays ciblé de la Chine et de la Russie, mais…

Dans mon article du 14 janvier 2012, publié par Russia To-day, intitulé « Ce qui nous attend », j’énumérais les douze détonateurs que l’élite du pouvoir mondialiste enkistée aux USA, au Royaume Uni et dans l’Union européenne sont en train d’actionner pour nous imposer un gouvernement mondial. Le point 10 se réfère précisément aux « attaques contre les États transgresseurs ».

Car il existe des schémas et des indices pour qui sait les chercher. Par exemple, la Libye de Kadhafi, l’Iran, la Syrie, le Venezuela et beaucoup de pays musulmans ont des banques centrales qui sont véritablement indépendantes. Indépendantes, non du gouvernement local comme l’exigent les « experts » de Harvard et du CFR, mais du FMI, de Goldman Sachs, de CitiCorp et de la maffia bancaire parasitaire et usurière des Rothschild-Rockefeller.

Le dinar or

Un autre schéma ou indice ? Kadhafi se préparait à introduire le dinar or (c’est-à-dire une monnaie en or, métallique, et non pas en papier, comme le dollar ou l’euro) pour commercialiser le pétrole libyen (la Libye dispose de la neuvième réserve pétrolière du monde et de la première pour le continent africain), et ensuite, pourquoi pas, pour gérer la vente du pétrole africain et de tout le Moyen Orient… ce qui constituait une atteinte sérieuse à l’hégémonie du dollar, les célèbres pétrodollars, sur le marché mondial du pétrole.

Saddam Hussein avait fait quelque chose de semblable lorsqu’en novembre 2002 il avait décidé de profiter des 1 000 millions de dollars provenant de l’échange pétrole contre nourriture que les sanctions de l’ONU concédaient à l’Irak : il s’agissait pour lui de concrétiser cela en euros. Si ma mémoire est bonne, quelques mois plus tard, en mars 2003, il rencontra certains problèmes…

Vous en voulez encore ? Certains dirigeants, dans des pays comme la Libye, l’Irak, l’Afghanistan et la Serbie, ont été quelque peu myopes en matière de géopolitique, au point de se retrouver invariablement seuls sous des feux croisés, dès qu’ils ont été en butte aux pressions de l’Occident : ils avaient omis de nouer des alliances stratégiques pour les temps dangereux que nous vivons.

Kadhafi a fait pire : il a passé les douze dernières années de sa vie, avant de se faire assassiner, à faire les yeux doux aux USA, à la Grande Bretagne, à l’Italie, à l’Union européenne. Et c’est ainsi que les medias nous abreuvent de photos charmantes montrant Kadhafi embrassant Bush, Kadhafi embrassant Tony Blair, Kadhafi embrassant le roi Juan Carlos d’Espagne, Sarkozy, Zapatero, Cameron, Brown, Obama, Chirac. Et on en a même une où Kadhafi tend la main à Silvio Berlusconi, qui la lui baise !!! (c’est une vidéo de septembre 2010, vous pouvez la retrouver).

Voilà, chaque pays peut tirer neuf leçons du cas libyen :

  1. Ne pas faire confiance aux puissances occidentales, en particulier USA, Royaume Uni, France, Italie et Israël;
  2.  Ne pas rester au pouvoir trop longtemps, surtout si on a la possibilité de passer la main à un héritier intelligent et éloquent comme Saif Kadhafi. C’est ce que son père aurait dû faire au moins cinq ans plus tôt;
  3.  Ne pas faire confiance aux puissances occidentales;
  4.  Ne pas se laisser isoler, choisir un bon allié, la Russie ou la Chine, par exemple (demander conseil aux Iraniens, ils l’ont très bien compris);
  5.  Ne pas faire confiance aux puissances occidentales;
  6.  Faire très attention aux organisations terroristes occidentales, connues sous le nom de CIA, MI6, Mossad et leurs frères de loge dans le privé tels que Blackwater/Xe, Halliburton et autres;
  7.   Ne pas faire confiance aux puissances occidentales;
  8.  Empêcher que le monde n’ait d’information sur ce qui se passe dans votre pays seulement à travers les multimedia occidentaux. Aujourd’hui la Russie, la Chine, l’Iran, l’Amérique latine ont des moyens globaux dont l’importance cruciale et la présence grandissent de jour en jour;
  9.  Enfin et surtout : ne pas faire confiance aux puissances occidentales !

Adrian Salbuchi
Pour Russia To-Day.com (version anglaise)
17/01/2012

Titre original : The lessons of Libya : chaos is not surprise

Voir aussi la version originale espagnole sur le site de l’auteur : cliquer ici
et http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1256

Adrian Salbuchi est un analyste politique, essayiste, conférencier, et il anime des émissions de radio et de télévision en Argentine.

Traduction de l’espagnol par Maria Poumier

Les intertitres sont de la rédaction

Correspondance Polémia – 21/01/2011

Commentaires

  • excellent article et TRES INSTRUCTIF . GAUTHIER 13009

  • son article rejoins ceux de T M et bien d,autres sur le complot mondialiste.
    salutations.

Les commentaires sont fermés.